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Commissioner's Decision #1255

Décision du commissaire #1255

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TOPIC:   O

SUJET:   O

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Application No: 2,124,907 (Class G08B-003/00)

Demande No: 2,124,907 (Classe G08B-003/00)

 

 

 

 

 

 

                                                             


RÉSUMÉ DE LA DÉCISION DU COMMISSAIRE

 

 

 

DC   1255      Demande 2,124,907

 

Évidence

 

 

L’examinateur a rejeté cette demande en s’appuyant sur le fait que l’invention revendiquée était évidente, à la date de la revendication, en vertu de l’antériorité citée, qui se composait d’un brevet canadien. Une demande de brevet canadien et quatre brevets ont été cités comme références pertinentes. La Commission a déterminé que le demandeur revendiquait une invention qui n’était pas évidente.

 

Le Commissaire des brevets a retourné la demande à l’examinateur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

BUREAU CANADIEN DES BREVETS

 

DÉCISION DU COMMISSAIRE AUX BREVETS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La demande de brevet 2,124,907 ayant été rejetée en vertu de la règle 30(4) des Règles sur les brevets, le demandeur a demandé une révision de la décision finale de lexaminateur. Le rejet a ensuite été étudié par la Commission dappel des brevets et par le Commissaire des brevets. Les conclusions de la Commission et la décision du Commissaire sont les suivantes :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Agent du demandeur

 

Smart & Biggar

B.P. 2999

Station D

Ottawa (Ontario)

K1P 5Y6


 

La présente décision fait suite à une demande dexamen par le Commissaire aux brevets de la décision finale de lexaminateur, datée du 3 mars 1999, portant sur la demande 2,124,907 (classification internationale G08B-003/00), déposée le 1er juin 1994, intitulée « Alarme de niveau deau pour systèmes de contrôle du niveau deau » (Water-Sensing Alarm for Water Control Systems). La demande dexamen a été faite par linventeur/demandeur, Lawrence M. Janesky.

 

La demande se rapporte à un système visant à contrôler le niveau deau souterraine dans un sous-sol. Leau qui entre dans le sous-sol est dirigée vers un puisard contenant une pompe qui est mise en marche lorsque leau atteint un niveau prédéterminé. Si, pour une raison quelconque, la pompe ne se met pas en marche, le sous-sol risque dêtre inondé. Le système comporte une alarme qui déclenche un signal sonore lorsque leau dépasse le niveau de mise en marche de la pompe.

 

La figure 1 de la demande illustre le système en entier et la figure 2 illustre les composants de lalarme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SWITCH ON - OFF - TEST : INTERRUPTEUR ARRÊT - MARCHE - ESSAI

 

À la figure 1, leau entre dans le sous-sol par des orifices 13 et est dirigée vers le puisard 14. Lorsque leau atteint un niveau prédéterminé, la pompe se met en marche et leau est pompée vers un endroit éloigné à travers le tuyau 16. Si la pompe ne se met pas en marche comme prévu, lalarme sonne. Comme on peut voir à la figure 2, lorsque le niveau de leau monte de façon à immerger les détecteurs 27, cela ferme un circuit électrique et le composant 28 déclenche une alarme sonore.

 

La revendication 1 de la demande sénonce comme suit :

Dans un système de contrôle de niveau deau qui laisse entrer leau de ruissellement dans une pièce au sous-sol, la dirige dans un puisard avec couvercle contenant une pompe actionnée par le niveau deau et la pompe automatiquement lorsque le niveau deau monte jusquau niveau de mise en marche de la pompe, le perfectionnement est formé dune alarme déclenchée lorsque le niveau deau du puisard monte au-dessus du niveau de mise en marche de la pompe, ladite alarme comportant un circuit électrique ouvert avec source dalimentation, un dispositif davertissement sonore et un capteur amovible de forme allongée formé dun boîtier allongé contenant une butée supérieure à positionnement réglable et dune extrémité de contact inférieure contenant des contacts espacés à nu qui, lorsquils sont immergés, ferment ledit circuit pour déclencher ledit dispositif davertissement sonore, ledit boîtier de capteur étant placé dans une ouverture dudit couvercle de puisard et maintenu en place entre ladite butée supérieure à positionnement réglable et la face supérieure dudit couvercle, lextrémité de contact dudit capteur se trouvant dans le puisard et étant soutenu à un niveau prédéterminé variable de déclenchement de lalarme se situant au-dessus dudit niveau de mise en marche de la pompe, pour fournir un avertissement sonore lorsque le niveau deau monte jusquaudit niveau de déclenchement de lalarme.


 

 

Dans sa décision finale, lexaminateur a cité les références suivantes pour rejeter les revendications ainsi que la demande elle-même :

Brevet canadien                                                                                                         

1,261,940                    26 septembre 1989                  Ottenhof

 

Lexaminateur a aussi porté à lattention du demandeur les documents de brevets suivants comme références pertinentes pour illustrer létat de la technique :

Demande de brevet canadien

2,040,391                    30 novembre 1991                  Barbier

Brevets canadiens

1,256,301                    27 juin 1989                            Marsh

1,318,389                    5 mai 1993                              Olsen et al

1,086,402                    23 septembre 1980                  Piper et al

1,243,375                    18 octobre 1988                      Branz

 

Le brevet canadien 1,261,940 est intitulé « Système dalarme de refoulement deau » (Water Backup Alarm System). Les figures 1 et 2 de ce brevet sont données ci-dessous. La figure 1 illustre lalarme placée dans un tuyau de fosse septique et la figure 2 montre lalarme avant quelle soit placée dans le tuyau. Lors du fonctionnement normal, les eaux usées sécoulent par le tuyau 14. Lorsquil y a refoulement deau, le niveau deau dans le tuyau 14 monte et atteint les détecteurs 24 et 24a, fermant un circuit et déclenchant lalarme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Pour rejeter les revendications 1 et 2, lexaminateur a mentionné (en partie) ce qui suit :

Ottenhof montre une méthode et un dispositif permettant de déclencher une alarme lorsquun liquide entre en contact avec des contact électriques à une hauteur prédéterminée.

 

Les références pertinentes sont fournies pour donner un petit échantillonnage de létat de la technique montrant diverses méthodes dans lesquelles une alarme ou un autre processus est déclenché lorsquun liquide atteint un niveau prédéterminé. De plus, ces documents montrent quil est possible de régler le niveau de détection de lappareil utilisé et quil est pratique courante dans la technique dincorporer cette caractéristique à un détecteur de niveau.

 

Les revendications déposées ne respectent pas le paragraphe 28.3 de la Loi sur les brevets. Lobjet de ces revendications aurait été évident, à la date de la revendication, pour une personne versée dans l'art ou la science dont relève l'objet en ce qui concerne Ottenhof et les connaissances générales de la technique.

 

......

 

Dans la lettre du demandeur datée du 29 janvier, ce dernier précise : « Il est extrêmement avantageux dans les installations de pompes de puisards de pouvoir régler le niveau de déclenchement de lalarme en fonction du volume du puisard et du débit dentrée deau souterraine. Les antériorités, y compris celles citées, ne divulguent ni ne suggèrent une butée supérieure à positionnement réglable sur un capteur de forme allongée pour modifier le niveau de déclenchement de lalarme à lintérieur du récipient. » (soulignement ajouté)

 

Il faut noter que le demandeur revendiquait la caractéristique sans fournir de détails sur la façon dont elle était obtenue. Dans les dernières lignes de la page 5 de la description il est mentionné que des rondelles peuvent être utilisées pour relever le niveau de déclenchement de lalarme. Même si Ottenhof na pas mentionné cette méthode précise de réglage du niveau de lalarme, il serait évident, même pour une personne non versée dans lart, de placer des rondelles sous la butée.

 

Dans sa réponse, datée du 3 septembre 1999, formulée suite à la décision finale de lexaminateur, le demandeur a mentionné (en partie) ce qui suit :

Linvention, conformément à la revendication 1, porte sur un système de contrôle de niveau deau qui laisse entrer leau de ruissellement dans une pièce au sous-sol et la dirige dans un puisard avec couvercle contenant une pompe actionnée par le niveau deau, qui comporte une alarme déclenchée lorsque le niveau deau du puisard monte au-dessus du niveau de mise en marche de la pompe, lalarme comportant, notamment, un capteur amovible de forme allongée formé dun boîtier allongé contenant une butée supérieure à positionnement réglable..., le boîtier de capteur étant placé dans une ouverture du couvercle de puisard et maintenu en place entre la butée supérieure à positionnement réglable et la face supérieure du couvercle, lextrémité inférieure du capteur se trouvant dans le puisard et étant soutenu à un niveau prédéterminé variable de déclenchement de lalarme se situant au-dessus du niveau de mise en marche de la pompe. Nous jugeons que le document CA-1261940 ne divulgue ni ne suggère un capteur réglable comme cela est défini à la revendication 1. Ce document traite dun capteur qui, dans une réalisation, est fixé à une plaque ou à une feuille de PVC de 1/8 po dépaisseur qui est insérée dans un tuyau de vidange, épouse la forme du tuyau et est maintenue en place par frottement entre les surfaces en contact. Dans une autre réalisation, décrite à la page 7, lignes 19 à 23 du document, lalarme peut être suspendue à un support faisant partie intégrante dun couvercle de vidange. Aux alinéas e) et f) de la page 3 de la décision du Bureau, lexaminateur affirme que, en ce qui concerne lalarme fixée à une feuille de plastique, le niveau du capteur est réglé simplement en enroulant la feuille de plastique sur laquelle se trouve lalarme, en la plaçant à un nouvel endroit dans le tuyau et en relâchant le rouleau pour quil épouse la paroi intérieure du tuyau. Lexaminateur affirme aussi que, en ce qui a trait à lalarme soutenue par un support faisant partie intégrante du couvercle, il est de pratique courante dincorporer une caractéristique permettant de détecter le réglage du niveau.

 


Cependant, le document CA-1261940 ne précise pas que la hauteur du capteur doit être réglée une fois que le capteur a été mis en place et ne fournit aucune façon de le faire. Lexaminateur affirme que le niveau de lalarme peut être réglé simplement en enroulant la feuille de plastique, mais ce nest pas ce qui est montré dans le document. Même sil est possible denrouler une feuille de PVC de 1/8 po dépaisseur dont la surface extérieure sappuie contre la paroi du tuyau et qui nest pas facilement accessible, il est très peu probable que cette opération soit « simple ». De plus, lobjet du système dalarme divulgué dans le document CA-1261940 est de détecter les refoulements dans un réseau dégout en détectant la présence deaux usées à une distance donnée au-dessus dun tuyau de vidange horizontal. Rien dans ce document nindique que la nature du refoulement peut varier de façon quil soit nécessaire à loccasion de régler le niveau du capteur de lalarme. Le système est conçu simplement pour déceler un refoulement. Par conséquent, il nest pas nécessaire que le levier de déclenchement de lalarme soit réglable. Nous jugeons donc quil ne serait pas évident dincorporer une caractéristique permettant de régler le niveau de détection dans le support qui fait partie intégrante du couvercle de vidange, comme le suggère lexaminateur.

 

 

 

Le 12 novembre 1999, le demandeur a demandé quune audience soit tenue relativement à la demande. Le 15 décembre 1999, le demandeur a retiré cette demande.

 

La Commission doit maitenant décider si la présumée invention revendiquée dans la demande est évidente compte tenu de la référence citée par lexaminateur et de létat de la technique représenté dans les références pertinentes.

 

Le paragraphe 28.3 de la Loi sur les brevets, reproduit ci-dessous, précise quune invention ne doit pas être évidente.

L'objet que définit la revendication d'une demande de brevet ne doit pas, à la date de la revendication, être évident pour une personne versée dans l'art ou la science dont relève l'objet, eu égard à toute communication:

a) qui a été faite, plus d'un an avant la date de dépôt de la demande, par le demandeur ou un tiers ayant obtenu de lui l'information à cet égard de façon directe ou autrement, de manière telle qu'elle est devenue accessible au public au Canada ou ailleurs;

b) qui a été faite par toute autre personne avant la date de la revendication de manière telle qu'elle est devenue accessible au public au Canada ou ailleurs.

 

Un critère servant déterminer lévidence a été donné dans Beecham Canada Ltd c. Proctor & Gamble (1982), 61 CPR (2d), 1 à 27, par le juge dappel Urie :

La question est de savoir si, à l'époque de l'invention (août-septembre 1964), un technicien qualifié mais peu imaginatif, se fondant sur ses connaissances générales, sur ce qui avait été écrit dans le domaine et sur les renseignements qu'il avait à sa disposition, aurait été amené directement et sans aucune difficulté à linvention de Gaiser.

 

 

Pour arriver à déterminer lévidence, la Commission doit dabord déterminer quel était létat de la technique dans le domaine à la date de la revendication (1er juin1994). À partir des documents que lexaminateur a porté à lattention du demandeur, il est évident que les dispositifs servant à déclencher une alarme lorsque le niveau de liquide est supérieur à un niveau prédéterminé étaient très bien connus. De plus, le brevet 1,261,940 illustre que ce type de dispositif était utilisé dans des fosses septiques, laugmentation du niveau deau dans ces fosses pouvant causer des inondations dans les sous-sol.

 


Le demandeur a fait valoir que lutilisation quil fait de lalarme (placée dans un système visant à contrôler le niveau deau souterraine dans un sous-sol) nest pas montrée ni suggérée par lutilisation dune alarme dans une fosse septique. La Commission nest pas daccord. En se servant du critère susmentionné, la Commission croit quun technicien qualifié mais peu imaginatif connaissant le système dalarme de refoulement deau de fosse septique serait amené directement et sans aucune difficulté à utiliser une alarme de niveau deau élevé dans un système de contrôle du niveau deau souterraine.

 

Cependant, la Commission fait aussi remarquer que le demandeur na pas fait quincorporer une alarme connue dans un système de contrôle du niveau deau souterraine. Lalarme que le demandeur utilise possède plusieurs caractéristiques que lon ne retrouve pas dans les antériorités. Le capteur de niveau deau de lalarme est mis en place à sa position de fonctionnement simplement en linsérant dans un trou du couvercle du puisard. La position de fonctionnement du capteur peut aussi être modifiée pour régler le niveau deau auquel lalarme est déclenchée. Ces caractéristiques peuvent être mises en application sans retirer le couvercle ni utiliser doutils.

 

La Commission conclut que, même si le concept général dutiliser une alarme dans un système de contrôle du niveau deau souteraine constitue une évidence compte tenu de lantériorité présentée par lexaminateur, lutilisation du capteur revendiqué dans la revendication 1 ajoute des caractéristiques nouvelles, utiles et non évidentes au système. Par conséquent, la Commission conclut que la présumée invention divulguée et revendiquée dans cette demande nétait pas évidente à la date de la revendication et que la demande satisfait aux exigences du paragraphe 28(3) de la Loi sur les brevets.

 

La Commission recommande donc que le rejet de la demande par lexaminateur soit infirmé et que la demande soit retournée à lexaminateur pour quelle soit examinée à nouveau conformément à la recommandation.

 

 

P.J. Davies                                          Michael Gillen                         M. Wilson

Président                                             Membre                                   Membre

 

Jaccepte la recommandation de la Commission stipulant que le rejet de la demande par lexaminateur soit infirmé et que la demande soit retournée à lexaminateur pour quelle soit examinée à nouveau conformément à la recommandation de la Commission.

 

David Tobin

Commissaire aux brevets

 

Signé à Gatineau, Québec

en ce jour du 21 mars 2003


 

 

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