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            DÉCISION DU COMMISSAIRE

 

Évidence : la revendication 1 a été jugée évidente du fait de

l'antériorité citée, et les autres acceptables du fait de cette

antériorité. Rejet modifié.

 

La présente décision fait suite è la requête formulée par le demandeur

auprès du commissaire des brevets pour qu'il révise la décision finale

de l'examinateur concernant la demande de brevet no 410,060

(classe 23-348) déposée le 25 août 1982 et cédée à Foster Wheeler

Energy Corporation, pour une invention intitulée UTILISATION DES

DÉCHETS SOLIDES DE COMBUSTION EN LIT FLUIDISÉ POUR LA DÉSULFURATION

ACCRUE DES GAZ DE CARNEAU. Les inventeurs sont Robert D. Stewart et

Robert L. Gamble. L'examinateur chargé du dossier a rendu une

décision finale le 1er août 1985, refusant d'accueillir la demande.

Par lettre datée du 27 octobre 1988, le demandeur a retiré la requête

en audience.

 

L'invention a trait à la désulfuration des gaz de carneau au moyen de

déchets fins et grossiers d'un système de combustion en lit fluidisé,

comme l'indique la figure 1 reproduite ci-dessous :

 

L'invention a trait à la désulfuration des gaz de carneau au moyen des déch

fins et grossiers d'un système de combustion en lit fluidisé, comme l'indiq

figure 1 reproduite ci-dessous:

 

Fig. 1

 

12 air            10 combustion en lit          22 systèmes       11 gaz chargés

14 combustible       fluidisé (four à              à foyer de SO2,3

(charbon)      calciner)          amélioration   mécanique

16 accepteur         déchets CLF         CLF       comb. sulf.

(calcaire)    alcalins                      ordinaire,

                                   comb. pulv.

 

      18 pouss. fines 20 robinet/drain 28 cendres ord.

                     (part. grossières)

 

32 traitement   30 attrition    40 conduite      42 épuration   46 épuration

eau/vapeur    désintégration  d'alimentation   sèche fin.     humide fin.

                                  par contact

                                  gaz/solides

      33 particules                     efficace

         finement

         séparées                    48 boue    50 gaz épurés

                                  épuisée

 

36 eau            34 hydratation/ 38 suspension    52 élimin.     54 gaz épurés

         extinction        alcaline           finale

         des part.                      des pouls.

         alcalines     44 liqueur

                      d'épuration  56 déchets solides

                      alcaline          secs

 

Dans le système du demandeur, du charbon sulfureux brûle dans l'air en

présence de particules de calcaire dans un lit fluidisé 10, et les

déchets sortent sous forme de gaz d'échappement 11, de poussières

fines 18 et de particules grossières 20. Pour réduire la concentration

de SO2 et de SO3 dans le gaz d'échappement, les déchets grossiers

sont broyés en 30 en particules fines 33, augmentant la surface active

et donc l'indice d'alcalinité, et les particules fines sont

introduites dans le lit fluidisé pour agir sur le gaz d'échappement.

Les particules fines peuvent être mélangées aux poussières fines et

introduites dans le lit fluidisé ou hydratées/éteintes en 34 pour

produire une suspension d'hydroxyde de calcium 38 destinée à

l'épurateur sec 43 ou à l'épurateur humide 46 après dilution dans

l'eau. Les épurateurs épurent le gaz d'échappement 11. De plus, les

particules de cendres 28 d'un système de combustion adjacent 22

peuvent être traitées à l'eau et à la vapeur 32 avant d'être broyées

en 30 et mélangées aux particules 20 pour produire les particules

fines 33. Le gaz d'échappement du système 22 peut aussi être traité

dans les épurateurs.

 

L'examinateur a refusé toutes les revendications du fait des brevets

suivants :

 

Brevet britannique

824,883     9 déc. 1959

 

Brevets américains

3,708,266   2 janv. 1973        Gustavsson

3,751,227   7 août 1973         Robinson

4,081,513   28 mars 1978        Moss

 

Le brevet britannique octroyé à Atomenergi décrit une méthode pour

brûler les constituants combustibles d'un schiste ou d'un combustible

sulfuré dans un lit fluidisé avec du calcaire pour lier une grande

partie du soufre émis dans le résidu de combustion solide. Dans le

procédé Atomenergi, les grains de combustible solide sont dits

inférieurs à 6 mm, et la température de combustion inférieure à la

température de dissociation rapide du carbonate.

 

Le brevet Gustavsson porte sur un appareil d'extraction du dioxyde de

soufre contenu dans les gaz de carneau des systèmes alimentés au

charbon, comme l'indiquent les figures 1 et 2 ci-dessous :

 

<IMGS>

 

Le SO2 gazeux entre dans la colonne d'absorption 1 en 2, entraîne les

particules de carbonate de calcium contenues dans la suspension 6 qui

est admise par le bas de la colonne et réagit avec elles en montant

pour former un enduit de sulfate/sulfate inactif. Le gaz épuré sort

en 3, et les particules enduites sont acheminées par la conduite 4

vers un broyeur 7. Ces dernières entrent tangentiellement en 4a et

sont réduites par les éléments broyeurs 9 qui en augmentent la surface

active. Une partie du débit sortant du broyeur 7 est remontée dans 4c

et dans une pompe P et introduite tangentiellement dans le broyeur à

la hauteur de 4a pour faciliter le broyage. L'absorbant épuisé est

rejeté en 8.

 

Le brevet Robinson porte sur un appareil qui fait circuler un gaz brûlé

sur une masse de particules des calcaire en mouvement, comme l'indique

la figure 1 reproduite ci-dessous :

<IMG>

 

Le gaz contenant le SO2 entre par le bas 3 de la colonne 10 et réagit

avec des particules de calcaire B pour former un enduit sur leur

surface. L'air traité sort en 6. La colonne 10 et le plateau 9 tournent

à des vitesses différentes et soumettent les particules enduites à une

action abrasive qui expose de nouvelles surfaces actives à mesure que

les particules passent de la colonne au plateau et sont forcées de

monter la rampe 18 pour descendre dans le convoyeur rotatif incliné

vers le bas 20 jusque dans l'élévateur 21. L'élévateur réintroduit les

particules recyclées dans la colonne. La matière épuisée est rejetée en

7.

 

Dans le système Moss représenté dans la figure 1 ci-dessous,

 

<IMG>

 

       le gaz 10 renferme du SO2 est introduit su bas d'un lit de particules 12

       contenant de l'oxyde de calcium. La chaleur du gaz fluidise la partie

       inférieure du lit qui réagit avec la suspension de la canalisation 14, de sorte

       que l'eau s'évapore et que les sulfites sont convertis en agglomérats de

       solides/solutés sulfatés. Les agglomérats sont extraits en 17 et sont broyés

       en particules plus fines, puis retournés par la conduite 18 dans la partie

       supérieure 12 pour agir sur les vapeurs ascendantes et en fixer le SO2.

       D'autres particules peuvent être ajoutées par la canalisation 18. Le mélange

       vapeurs/fines résultant est épuré 20 par une suspension de chaux qui en extrait

       le SO2 et les fines, lesquelles sont séparées dans le récipient 23. Le gaz

       résultant sort en 24 et le mélange eau/solides passe de la partie inférieure 25

       à la cuve de décantation 27 où il est mélangé avec une suspension aqueuse de

       chaux provenant du réservoir 28. La pompe 15 transfère les particules

       grossières de la base de la cuve 27 à la base du lit de fluidisation 12.

 

       En rejetant toutes les revendications du fait des brevets cités, l'examinateur

       a affirmé ce qui suit (extrait):

 

...

       Il est notoire que si la surface d'un adsorbant s'encrasse, son

       pouvoir adsorbant diminue; voir Robinson et Gustavsson par

       exemple. Il est aussi bien connu qu'en broyant un adsorbant

       d'oxyde de soufre épuisé, comme le calcaire, on en élimine la

       saleté de surface et l'on réduit la taille des particules

       initiales de calcaire (voir Gustavsson). Cela dit, il va de soi

       que l'on peut modifier le procédé de combustion en lit fluidisé

       qui fait l'objet du brevet britannique no 824,883. Par

       conséquent, les revendications 1-7 sont rejetées.

 

       Les revendications 8-18 sont rejetées du fait des brevets

       étudiés ci-dessus de concert avec le brevet MOss qui décrit

       l'injection de matières alcalines aqueuses dans un lit fluidisé

       afin de limiter les émissions de soufre.

 

       Le demandeur est respectueusement prié de noter que les

       revendications sont rejetées parce qu'elles sont jugées

       évidentes du fait des documenta invoqués, et non parce que ces

       documents peuvent être panachés pour établir l'antériorité,

       Cette dernière pratique est une pratique américaine qui n'a pas

       cours au Canada.

 

       Le brevet Robinson a été cité afin d'établir qu'il est notoire

       que si la surface d'un adsorbant s'encrasse, sa capacité de

       fonctionner comme adsorbant est réduite. Ainsi, il n'est pas

       important que le système Robinson, ne comminue pas, n'extrait

       pas ou ne fait pas circuler. Ce qui est pertinent, c'est le

       fait que de nouvelles surfaces apparaissent, ce qui renouvelle

       l'adsorbant.

 

De même, le brevet Gustavsson a été cité pour montrer qu'un

adsorbant d'oxyde de soufre épuisé, comme le calcaire, peut être

broyé pour décrasser la surface (et réduire la taille des

particules du calcaire grossier fourni initialement), puis être

retourné au procédé de purification du gaz d'où il est parti.

Donc, il n'est pas important que le brevet Gustavsson ne

s'applique pas à un lit fluidisé.

 

Cela dit, il va de soi que l'on peut modifier le procédé de

combustion en lit fluidisé du brevet britannique n o 824,883 de

la manière proposée par le demandeur. Les revendications 1-7

sont évidentes du fait du brevet britannique no 824,883 si on

l'examine de concert avec le fait notoire que les brevets

Robinson et Gustavsson en sont des exemples. Ces revendications

sont rejetées pour cette raison.

 

Le brevet Moss a été cité afin d'établir que l'injection de

matières alcalines aqueuses dans un lit fluidisé pour limiter

les émissions de soufre (caractéristique des revendicatinos en

cours 8-18) est notoire. Il n'est pas important que le système

Moss ne broie pas ou ne communique pas. Tout ce que le brevet

Moss doit indiquer pour appuyer la position de l'examinateur est

l'injection (au lieu et dans le but susmentionnés) de matières

alcalines aqueuses, et il le fait. Le brevet Moss précise ainsi

les indications du brevet britannique no 824,883, avec lequel il

se combine de façon évidente, car les deux s'appliquent au

brûlage d'un combustible dans un lit fluidisé.

 

Etant donné le fait notoire dont les brevets Robinson et

Gustavsson sont des exemples, les revendications 8-18 sont

évidentes, du fait de la combinaison du brevet britannique

824,883 et du brevet américain 4,081,513. Les revendications

8-18 sont rejetées pour cette raison.

 

(...)

 

Le demandeur fait valoir que les revendications sont acceptables dans les

termes suivants (extrait)

 

(L'examinateur) pose comme principe que la capacité d'un

adsorbant à fonctionner comme adsorbant est réduite lorsque sa

surface s'encrasse et que les documents invoqués par les brevets

Robinson et Gustavsson établissent des méthodes et des appareils

pour présenter de nouvelles surfaces de calcaire pour reservir

d'adsorbant d'oxyde de soufre. Cela dit, l'examinateur Kirk

passe ensuite au brevet britannique de quinze ans antérieur, où

le schiste carboné est "brûlé" avec du calcaire -- et ensuite

avec certains chlorures pour réduire la teneur en oxyde de

soufre du gaz émis par le brûlage.

 

(...) Assimiler l'attrition des particules de calcaire du

brevet Gustavsson à la désulfuration des schistes du brevet

britannique n'est pas une étape évidente, même aux yeux d'une

personne bien informée et versée dans l'art. Le demandeur a

pris l'objet des brevets Robinson et Gustavsson -- surtout du

brevet Gustavsson -- et par tâtonnements et essais a réussi à

recycler et à reconcasser les particules adsorbantes grossières

de calcaire et les a réinjectées dans le lit fluidisé de

particules combustibles sulfureuses pour accroître l'effet de

désulfuration. Le manque d'évidence dans l'application de

l'attrition des particules de calcaire dans un lit fluidisé de

particules combustibles est aggravé par le fait que, depuis les

brevets Gustavsson et Robinson (et Moss), il n'existe aucun

dossier d'antériorité pour montrer la demande des objets de 1973

pour les lits fluidisés de particules solides depuis douze mois.

 

Afin de rejeter les revendications au motif de l'évidence, les

objets d'un document publié doivent s'appliquer directement à

l'objet d'une publication antérieure, et rien ne montre que les

particules adsorbantes de calcaire enduites du brevet Gustavsson

pourraient être mélangés avec les schistes carbonés de la

méthode Atomenergi et ensuite retirés pour l'attrition et le

recyclage. Cette attrition devrait avoir lieu avec les

particules de schiste de scorie et avec les particules

adsorbantes, et ce recyclage et ce concassage n'est évidemment

pas réalisable.

 

Cinq ans après les brevets Robinson et Gustavsson, le brevet

Moss montre que le soufre provenant du charbon est fixé dans le

calcaire lorsque les sulfures sont transférés en aval à un

régénérateur avec de l'oxygène pour convertir les sulfures en

oxyde, après quoi l'oxyde contenant des particules de calcaire

régénérées est retourné au lit de particules de charbon

fluidisées. Même avec les connaissances fournies par les

brevets Robinson et Gustavsson, le brevet de Moss, vingt ans

après le brevet Atomenergi pour extraire le soufre du schiste,

n'indiquait aucune connaissance, suggestion ou possibilité pour

créer une nouvelle surface dans les particules de calcaire

régénérées par le concassage ou l'attrition. Le demandeur est

d'avis que soutenir aujourd'hui théoriquement qu'il est

maintenant évident que l'on peut ainsi user par attrition les

particules adsorbantes de calcaire dans la désulfuration d'un

lit fluidisé de combustibles sulfureux pulvérisés, c'est élargir

le concept de l'accumulation de publications antérieures pour

établir cette évidence.

 

Contrairement à ces prétentions d'évidence, le demandeur a

réaffirmé que l'examinateur Kirk rassemble les objets d'ouvrages

publiés dans un panachage pour antérioriser la définition de

cette invention dans les revendications. L'examinateur Kirk a

rejeté la position prise par le demandeur sur le panachage au

motif que la pratique est américaine et n'a pas cours au

Canada. Le demandeur attire l'attention de la Commission sur

Mico Products Ltd, v. Acetol Products Inc., (1930) Ex. C.R. 64,

à la page 72. L'auteur accepté et reconnu en matière de droit

canadien des brevets, M. Fox, dans la quatrième édition de son

manuel sur la législation et la pratique canadiennes relatives

aux lettres patentes pour les inventions, reprend et approuve à

la page 138 James L.J, dans Von Heydon c. Neustadt:

 

"En l'espèce, il ne s'agit pas d'une déclaration claire

faite par un rédacteur, mais d'une masse de paragraphes que

l'industrie des conseillers du défendeur a exhumée de

plusieurs publications (...) Nous sommes d'avis que s'il

faut ce panachage d'extraits des annales et des traités

répartis sur une série d'années pour prouver l'affirmation

du défendeur, cette affirmation se trouve ainsi condamnée

(...) Et même s'il pouvait être montré qu'un breveté a

fait sa découverte d'un procédé consécutif en étudiant,

collationnant et appliquant plusieurs faits sélectionnés

dans les pages de ces ouvrages, son étude appliquée de ces

ouvrages le rendrait autant admissible à la qualité

d'inventeur que le ferait l'étude appliquée des ouvrages de

caractère particulier.

 

A la page 139, M. Fox affirme que:

 

"La règle qui interdit le panachage de documente ne

s'applique pas lorsque ceux-ci sont reliés et forment un

tout cohérent (...) si ceux qui en lisent un sont

renvoyés à d'autres."

 

L'examinateur Kirk a appliqué spécifiquement le brevet Moss pour

établir l'antériorité d'une injection de matières alcalines dans

le lit fluidisé, et le demandeur ne nie ni ne contredit cet objet

antérieur. Néanmoins, la suspension alcaline n'est qu'une étape

supplémentaire dans les revendications 8 et suivantes et ne fait

aucunement partie de la revendication générale 1. Ainsi, le

demandeur croit qu'il est manifeste que le brevet Moss a été

panaché avec le brevet Gustavsson et (ou) le brevet Robinson pour

rejeter la revendication 8, et alors seulement si la combinaison

des deux (ou trois) publications antérieures peut être ramenée

quinze ans en arrière pour l'employer avec la méthode Atomenergi

pour extraire des gaz brûlable de schistes bitumineux à teneur

réduite en soufre.

 

En somme, le demandeur est d'avis que la désulfuration des gaz

par la comminution des particules adsorbantes ne peut être

combinée avec le traitement des schistes bitumineux décrits dans

le brevet Atomenergi, parce que la comminution décrite dans le

brevet Gustavsson ne pourrait s'appliquer aux particules de

schiste décrits dans le brevet Atomenergi.

 

La Commission doit déterminer si l'objet des revendications 1 à 18 est évident

du fait des brevets cités. La revendication 1 est ainsi rédigée:

 

Un procédé de désulfuration accrue des gaz de carneau faisant

intervenir les déchets solides d'un système de combustion en lit

fluidisé dans lequel des combustibles sulfureux sont brûlés dans

un lit de particules acceptrices, et comprenant les étapes

suivantes:

1) extraction des particules grossières rejetées par ledit

système de combustion en lit fluidisé;

2) soumission desdites particules grossières à des moyens

d'attrition et de désintégration par lesquels lesdites particules

grossières sont réduites en particules finement séparées ayant un

indice d'alcalinité disponible accru; et

3) injection desdites particules finement séparées dans

ledit système de combustion en lit fluidisé pour accroître la

désulfuration des gaz de carneau.

 

Nous remarquons que le brevet Atomenergi divulgue une extraction en une étape

du soufre du gaz perdu en utilisant les particules d'une certaine taille et une

température de combustion inférieure à la température de dissociation des

carbonates dans un lit fluidisé pour lier le soufre qui, autrement,

s'échapperait dans le gaz perdu. Nous apprenons que le brevet Moss décrit une

extraction en deux étapes du soufre d'un gaz perdu. La première étape,

semblable à celle d'Atomenergi, réagit sur le soufre dans le gaz perdu

lorsqu'il passe à travers des particules réactives fluidisées dans une colonne

de désulfuration. La deuxième étape reçoit le gas d'échappement produit à la

première étape et le soumet à un épurateur/séparateur, le gaz résultant passant

résultant passant dans l'atmosphère et les solides sulfurés se

décantant. Le système Moss recycle les solides séparés du gaz au sein

d'une suspension introduite dans les particules réactives fluidisées.

 

Le demandeur décrit un traitement en deux étapes pour extraire le

soufre du gaz perdu. La première étape, à l'instar de celle du brevet

Atomenergi et du brevet Moss, réagit sur le gaz perdu dans un lit

fluidisé pour lier le soufre. La seconde étape, à l'instar de celle

du brevet Moss, consiste en un traitement dans un épurateur/séparateur

d'où le gaz produit passe à l'atmosphère et les solides sulfurés se

décantent.

 

Nous croyons que le demandeur utilise une partie du système décrit dans

le brevet Moss, qui permet de réaliser une désulfuration

accru du gai de carneau, car il décrit un lit fluidisé de particules

agissant sur le soufre qui fait partie d'un gaz de carneau, comme le

fait le brevet Moss. Le demandeur et le système Moss extraient du lit

fluidisé des particules qui ont été enduites à cause de la réaction

avec le soufre et les fait passer par un broyeur pour produire des

particules plus petites qui ont de nouvelles surfaces actives. Ces

particules plus petites sont alors introduites dans la partie

supérieure du lit fluidisé, où elles entrent en contact avec le gaz de

carneau.

 

Nous remarquons que le demandeur s'est reporté à Mico Products Ltd. v.

Acetol Products Inc. (1930) Ex. C.R. dans sa réponse, et nous trouvons

une directive dans les passages suivants :

 

On peut toutefois dire qu'il n'y a même pas invention

dans une simple adaptation d'une idée de façon bien

connue pour un but bien, connu, sans ingéniosité, bien que

l'adaptation influe sur une amélioration qui peut

supplanter un article qui est déjà sur le marché.

 

   Un brevet pour la simple utilisation nouvelle d'un

dispositif connu, sans ingéniosité supplémentaire pour

surmonter de nouvelles difficultés, est nul et ne peut

être appuyé. Si cette nouvelle utilisation ne comporte

aucune ingéniosité, mais que sa manière et ses buts sont

analogues à l'ancienne utilisation, quoique non tout à

fait les mêmes, il n'y a pas invention.", comme a dit

Lord Lindley, dans l'affaire Gadd and Mason v. The Mayor,

etc., of Manchester (1).

 

A notre avis, par conséquent, la revendication 1 du demandeur n'énonce

rien d'autre que les étapes que le brevet Moss divulgue pour obtenir la

désulfuration du gaz de carneau, à savoir extraire des particules

usées grossières d'un lit fluidisé et faire en sorte qu'elles

deviennent des particules finement divisées aux surfaces actives

agrandies et injecter les particules finement divisées dans le lit

fluidisé pour qu'elles réagissent avec le gaz. Nous sommes persuadés

que le choix qu'a fait le demandeur d'un lit fluidisé particulier

n'ajoute aucune caractéristique brevetable à la revendication 1. Nous

jugeons donc que la revendication 1 n'est pas brevetable du fait du

brevet Moss.

 

Nous remarquons qu'aucun des brevets cités ne divulgue un moyen

pour capter les poussières fines d'une colonne de désulfuration et les

mélanger aux particules concassées finement divisées et ensuite

introduire le mélange dans un lit fluidisé, ni pour soumettre le

mélange des poussières fines est des particules divisées à un appareil

d'épuration par contact du gaz/des solides avant l'injection dans un

lit fluidisé, ni pour traiter les particules grossières à une

injection à la vapeur/eau. Nous constatons que l'objet énoncé dans

les revendications 2 d 18 est acceptable du fait des brevets cités.

 

Nous recommandons donc que le rejet de la revendication 1 soit maintenu

pour cause d'évidence eu égard aux brevets cités, et nous recommandons

que le rejet des revendications 2 à 18 soit annulé.

 

M.G. Brown

Président intérimaire               S.D. Kot

Commission d'appel des brevets            Membre

 

J'ai examiné l'instruction de la présente demande, et je souscris aux

conclusions et aux recommandations de la Commission d'appel des

brevets. Par conséquent, je refuse d'accorder un brevet contenant la

revendication 1, et j'annule le rejet des revendications 2 é 18. Le

demandeur a un délai de six mois pour en appeler de ma décision en

vertu de l'article 42 de la Loi sur les brevets.

 

J.H.A. Gariépy

Commissaire des brevets

 

Fait à Hull (Québec)

le 10e jour de janvier 1989

 

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