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                            DECISION DU COMMISSAIRE

 

Exposé suffisant, évidence

 

La description des éléments et de leur combinaison visant à transmettre

simultanément des instructions graphiques d'un poste à l'autre, sans recours à

un ordinateur central par rapport à tous les postes, a été considérée comme

acceptable après l'étude des arguments du demandeur. Il s'est avéré qu'aucune

technique invoquée comme antériorité n'englobait le système terminal de liaison

par satellite du demandeur, qui avait été considéré comme déjà utilisé par

d'autres dans le cadre de techniques faisant l'objet d'une licence. Rejet

annulé.

 

La présente décision fait suite à la requête formulée par le demandeur auprès

du Commissaire des brevets pour que celui-ci révise la décision finale de

l'examinateur concernant la demande de brevet n o 297,338 (classe 375-53),

déposée le 20 février 1978 et cédée à Sa Majesté la Reine du chef du Canada

représentée par le ministère des Communications pour une invention intitulée

SYSTEME DE COMMUNICATION VISUELLE INTERACTIVE. Herbert G. Bown et C. Douglas

O'Brien en sont les inventeurs. L'examinateur chargé du dossier a rendu sa

décision finale le 30 novembre 1982, refusant d'accueillir la demande. Une

audience a eu lieu le 1er avril 1987, au cours de laquelle les demandeurs

étaient présents et étaient représentés par leur agent de brevets, M. E. Rymek.

 

La demande a trait à un système de communication visuelle reliant deux ou

plusieurs terminaux semblables, comme le montre la figure 2 reproduite

ci-dessous. Le système produit une image commune à tous les terminaux en ne

transmettant simultanément que des instructions de changement d'image à tous

les terminaux. A un terminal, par exemple le terminal 10, des instructions

sont données au périphérique d'entrée 14 en vue du changement de l'affichage au

module 13; ces instructions passent par l'unité de formation d'instructions de

tâche graphique 17 et l'unité de traitement d'interaction 16 pour se rendre au

processeur 18, puis traversent le modem 11 et une connexion à canal de bande

étroite (par exemple, téléphonique) pour aboutir à des éléments comparables de

chacun des autres terminaux. De cette façon, chaque opérateur voit

instantanément toute révision effectuée à un terminal quelconque.

 

18. Programme d'application

15. Générateur d'affichage

13. Module d'affichage

14. Périphérique d'entrée                 <IMG>

16. Unité de traitement

d'interaction

17. Formation d'ITG

11. Modem

 

Les brevets suivante ont été invoqués dans la décision finale:

 

Canada

 

958,490                  26 novembre 1974            Arnold et al

 

Etats-Unis

 

3,534,338                13 octobre 1970           Christensen et al

3,539,999                10 novembre 1970           Houldin et al

3,633,169                4 janvier 1972             Bickford

3,833,889                3 septembre 1974           Gray

3,350,689                31 octobre 1967            Underhill et al

3,794,983                26 février 1974             Sahin

 

L'examinateur expose, en partie, le rapport des brevets susmentionnés avec le

dispositif du demandeur comme suit:

 ...

Arnold et al exposent un système d'ordinateur interconnecté à

terminaux multiples, dans lequel chaque processeur peut exercer une

interaction avec tout autre processeur, équipement périphérique ou

position de mémoire. Les terminaux sont reliés par lignes

téléphoniques.

...

CHRISTENSEN et al montrent l'ancienneté d'un réseau comportant une

multitude de terminaux d'affichage graphique, chacun de ces terminaux

étant doté de son propre ordinateur (processeur central, processeur

d'affichage, périphérique d'entrée locale, etc.). En outre, chaque

terminal a également accès à un ordinateur central.

 

CHRISTENSEN et al se préoccupent aussi de la réduction de la largeur

de bande (voir colonne 3, lignes 64-59 et colonne 4, lignes 13-20),

en réservant une certaine partie de la capacité de traitement aux

divers postes, tout en maintenant une autre partie de cette capacité

au poste central.

 

CHRISTENSEN et al exposent aussi la compression des données par

codage, de manière à ce qu'une petite quantité de données codées

représente une plus grande quantité de données non codées (colonnes

7-11; colonne 17, lignes 1-60, etc.), comme dans le cas des ITC du

demandeur.

 

...

 

HOULDIN et al montrent l'ancienneté du principe de la transmission de

données graphiques d'une source unique vers une multitude de

terminaux d'affichage.

 

HOULDIN et al exposent aussi une méthode de codage, c'est-à-dire de

compression de données, permettant d'utiliser une petite quantité de

données codées pour représenter une grande quantité de données non

codées comme dans le cas des ITG du demandeur (colonne 1, lignes

56-64, etc.).

 

...

BICKFORD montre l'ancienneté du principe simple du maintien du même

affichage à plusieurs terminaux de données. Les affichages de

BICKFORD sont également interactifs, c'est-à-dire que l'un ou l'autre

des terminaux

 

BICKFORD diffère du demandeur du fait qu'il utilise un ordinateur

central, tandis que le demandeur ne le fait pas.

...

 GRAY expose l'interaction oul'échange de données entre une multitude

 de processeurs (voir colonne 1, ligne 17, ligne 67, etc.). Il expose

 une structure de données élaborée et une structure d'appareils

 permettant de réaliser cet échange.

 

 ...

 

 UNDERHILL et al montrent l'ancienneté de la liaison interactive de

 plusieurs processeurs, sans ordinateur central.

 

 UNDERHILL et al montrent qu'appareillage complexe est nécessaire à

 l'interconnexion de plusieurs processeurs.

 

 ...

 

 SAHIN expose des réseau~ interactifs de milliers de processeurs sans

 ordinateur central. Il expose aussi des circuits élaborés permettant

 de réaliser cette interaction.

 

 Le demandeur a répondu à l'objection formulée en vertu de la technique

 invoquée en discutant des antériorités, en partie, comme suit:

 

...

 

 CHRISTENSEN et al ne décrivent pas un système dans lequel un

 opérateur en interaction avec un terminal entre également en

 interaction avec tous les autres terminaux ... un système dans lequel

 des terminaux à satellite sont reliés l'un à l'autre par lignes

 téléphoniques ou par une autre liaison de communication ... un

 système dans lequel toutes les données sont transmises d'un terminal

 à satellite à tous les autres terminaux à satellite ... un système

 dans lequel toute la capacité de traitement est attribuée à des

 terminaux à satellite. Le brevet de Christensen et al. ne décrit pas

 et ne peut pas décrire ce qui précède, car son seul objejt est

 d'établir un ordinateur central à partage de temps entre un certain

 nombre de terminaux à satellite.

 

 ...

 

 BICKFORD décrit un système de communication dans lequel un grand

 nombre de postes sont reliés "sur une boucle de transmission série",

 comme les terminaux de réservation des compagnies aériennes;

 lorsqu'ils passent en ligne, ces terminaux ont une interaction avec

 l'ordinateur central 10 par l'intermédiaire de la boucle de

 communication et reçoivent des données de l'ordinateur central

 (information de vol) ou transmettent des données à l'ordinateur

 central (demandes de réservation). Ces terminaux à distance n'ont

 aucune interaction l'un avec l'autre dans le but de maintenir une

 image commune.

 

 ...

 

 HOULDIN et al décrivent un système d'affichage alphanumérique et

 graphique multiple, dans lequel les N modules d'affichage sont reliés

 à une source de données unique (pour fournir) des données à chacun

 des modules par l'intermédiaire de registres temporaires. Un

 générateur de caractère unique ou de point final est utilisé pour

 convertir ces données afin de commander les divers affichages. Les

 modules n'ont aucune interaction l'un avec l'autre, ils n'ont aucune

 image commune, et ils sont tous commandés par un ordinateur central.

 

 Aucune des (autres) antériorités ne présente un système dans lequel

 tous les terminaux maintiennent en tout temps des affichages

 identiques en recevant et traitant simultanément et de façon

 identique les instructions produites par l'interaction d'un opérateur

 à l'un des terminaux. La simultanéité est la clé de la présente

 invention, et non pas une structure élaborée servant à déterminer

 quel terminal passe à quel état.

 

 ...

 ARNOLD et al présentent ce qui peut s'apparenter à un central

 téléphonique acheminant des messages différents vers des terminaux

 périphériques différents. (Ils) fournissent la description d'une

 structure d'appareils compliqués ainsi que les chronogrammes

 nécessaires aux communications entre terminaux. On connaît bien les

 méthodes de communications par lignes téléphoniques à bande étroite,

 au moyen d'appareils appelés modems. Dans la présente invention,

 aucun nouveau type de modem n'est revendiqué, mais des modems

 ordinaires sont utilisés pour relier les terminaux.

 

 ...

 

 GRAY présente une structure compliquée de traitement des programmes

 d'ordinateur en parallèle dans différents processeurs et dans un seul

 ordinateur central. Il ne décrit ni ne suppose aucunement un système

 de communication visuelle interactive.

 

...

 

 SAHIN ne présente pas un réseau de processeurs, mais plutôt de

 modules de mémoire, ce qui n'a aucun rapport avec le système

 revendiqué de communicatin visuelle ineractive.

 

 ...

 

 UNDERHILL et al ne décrivent pas un système dans lequel une

 instruction d'opérateur à un terminal produit une interaction

 identique avec tous les terminaux.

 

 ...

 

En ce qui a trait à l'insuffisance de l'exposé, le demandeur renvoie à 1s

 réponse du 26 janvier 1982 et aux publications qui l'accompagnent. Il soutient

 qu'elles englobent l'information, la terminologie et l'appareillage disponibles

 au moment de l'invention, et que la demande fournit une description qui suffit

 à la réalisation de l'invention. Le demandeur commente l'un des articles

 présentés, "The Art of Natural Graphic Man-Made Communication", et établit le

 rapport avec les instructions de tâche graphique (ITG) et leur formation. Le

 demandeur indique les parties des pages 12 et 13 de sa demande, qui ont trait à

 la configuration de l'unité de traitement d'interaction. Une explication est

 également donnée du nombre des codeurs/décodeurs nécessaires lorsque l'unité de

 traitement d'interaction est utilisée avec les terminaux représentés sur les

 schémas. Il précise que, lorsqu'une entrée de l'opérateur est convertie dans

 l'unité 17, l'unité de traitement 16 dirige simultanément l'ITG vers le

 processeur du terminal en question et vers tous les processeurs de tous les

 terminaux. Le demandeur renvoie à une description de ce processus, de la page

 7, ligne 27, à la page 9, ligne 13. Il y fait mention des éléments de codage

 classiques faisant appel à des techniques de codage normalisées, par exemple

 les procédures décrites dans la publication ANSI XZ3.28 - 1976 présentée le 26

 janvier 1982. D'autres publications présentées sont identiques dans le but

d'illustrer le fait que les éléments mentionnés dans la demande se retrouvent

 dans des exemples pratiques. Le demandeur soutient que, compte tenu de

 l'exposé et de la disponibilité de l'information avant la combinaison

 particulière des éléments par les inventeurs, l'information fournie suffit pour

 qu'une personne du métier puisse fabriquer, réaliser ou utiliser l'invention.

 Le demandeur considère que le nouvel arrangement d'éléments connus donne un

 système de communication peu coûteux, qui fournit à des personnes situées à des

 endroits différents une image commune pouvant être modifiée par l'une ou

 l'autre d'entre elles et visionnée simultanément par toutes.

 

 La question dont la Commission est saisie est de savoir si la demande présente

 un exposé suffisant en vertu du paragraphe 36(1) de la Loi sur les brevets et

 si l'objet de la demande est évident à la lumière de la technique invoquée. La

 revendication 1 se lit comme suit:

 

 Système de communication visuelle interactive permettant de maintenir

 des images identiques à un certain nombre de terminaux reliés par

 lignes de transmission à bande étroite, chacun desdits terminaux

 comprenant:

 

 - un élément d'affichage visuel;

 - un élément d'entrée permettant d'introduire des instructions

 auxdits terminaux;

 

 - un élément couplé à l'élément d'entrée et permettant de convertir

 lesdites instructions en instructions de tâche graphique;

 

 - un élément de traitement d'interaction couplé à l'élément de

 conversion afin de recevoir et de transmettre des instructions de

 tâche graphique sur des lignes des transmission à bande étroite à

 destination d'un ou de plusieurs terminaux, et afin de recevoir des

 instructions de tâche graphique provenant d'un ou de plusieurs de ces

 terminaux et acheminées sur des lignes de transmission à bande

 étroite; et

 

 - un élément processeur couplé à l'unité de traitement d'interaction

 afin de recevoir les instructions de tâche graphique du

 convertisseur, de traiter les instructions de tâche graphique et, par

 couplage à l'élément d'affichage, de commander l'élément d'affichage

 de manière à modifier et à maintenir l'image affichée conformément

 auxdites instructions de tâche graphique.

 

 Nous sommes frappés par l'explication fournie par M. Rymek et par les

 inventeurs au cours de l'audience. M. Rymek signale l'utilisation ancienne de

 l'invention par les inventeurs, notamment au cours des stades de développement

 de la télécommunication entre stations, comme dans le cas du système Télidon.

 Il insiste sur l'idée de l'invention qui est de transmettre le moins de données

 possible tout en présentant tous les renseignements pertinents nécessaires su

 contrôle de l'affichage simultané à tous les terminaux. Il soutient que les

antériorités invoquées ne se rapportent pas à un affichage commun à tous les

terminaux. Il classifie les antériorités en deux catégories, (1) celles qui

décrivent des systèmes comportant un ordinateur central visant à contrôler des

terminaux à satellite, par exemple, les brevets Christensen, Bickford et

Houldin et al, (2) et les autres catégories qui décrivent des systèmes

comportant des calculateurs industriels multiples reliés ensemble dans le but

d'exécuter de complexes opérations de traitement de données. Il explique

qu'aucune des antériorités invoquées n'enseigne, ne suggère, ou n'implique le

système du demandeur. Lorsqu'il fait remarquer que le système du demandeur est

exploité en vertu d'un permis, il soutient avec force qu'une telle autorisation

n'aurait pas sa place dans l'industrie si la technologie était évidente aux

hommes du métier qui s'en servent.

 

M. Rymek est d'avis que l'exposé du demandeur contient les éléments essentiels

à une compréhension de l'invention par des hommes du métier. Il soutient que

les personnes possédant des connaissances spécialisées en la matière pourraient

monter le système sans expérimentation excessive. M. O'Brien mentionne que

d'autres appareils de télécommunication pourraient être utilisés dans le but

d'exécuter la fonction représentée par le modem décrit dans l'exposé et il

renvoie à l'utilisation générale des modems, par exemple dans des systèmes de

télécommunication tels que ceux utilisés par Northern Telecom.

 

M. Bown décrit la fonction exécutée par l'unité de traitement d'interaction

comme étant celle de contrôler le système de base général du terminal. Il fait

remarquer qu'elle doit servir d'interface entre chaque terminal et le réseau de

communication. Les ITG sont utilisées à cette fin, et l'information qu'elles

fournissent permet de rétablir une forme créée à un terminal d'origine. Il

explique que le principal rôle de l'unité de traitement d'interaction est de se

tenir su courant des communications existantes à une extrémité et de ce qui

arrive à l'autre extrémité relativement aux entrées d'utilisateur, tout en

favorisant la communication de l'information à tous les terminaux du système;

pour ses explications, il renvoie à la figure 5, reproduite ci-dessous.

 

11. Modem

      Entrée d'interaction

14. Périphérique d'entrée

17. Unité de traitent d'interruption

    Unité de traitement d'interaction

51. Identification (type photostyle)

52. Recherche du numéro d'étiquette

53. Codage sous forme "ITG"

57. Traitement des protocoles de lignes

    de données et du codage d'erreur

58. Décodage d'ITG externe

56. Codage sous forme d'ITG externe

54. Décodage d'ITG locale

55. Détermination du numéro d'objet

   Programme d'application

59. Exécution de l'opération indiquée

   par le numéro d'objet

 

                               <IMG>

 

Dans la figure 5, M. Bown affirme qu'il s'agit de saisir les mouvements au haut

du diagramme et de communiquer certains états au programme au bas de la

figure. Il ajoute que l'information est ensuite acheminée du modem au

système. De fait, il dit que le périphérique d'entrée est une partie centrale

du système où arrivent et d'où sortent toutes les communications. Il est

d'avis que c'est une combinaison de composants de matériel et de logicil. Il

croit que l'exposé présente de façon satisfaisante suffisamment de composants

pour que la combinaison d'éléments divulgués puisse être utilisée par un homme

du métier en vue d'obtenir un fonctionnement satisfaisant.

 

M. O'Brien renchérit sur M. Bown et signale que l'unité de traitement

d'interaction a pour fonction essentielle d'assurer la numérotation du codage

au cours de la réception et de l'émission de toute interaction pour faire en

sorte que la même chose soit accomplie au même moment.

 

M. Bown insiste sur le fait que le fonctionnement des ITG ne repose pas surr un

système de communication complet à largeur de bande du signal vidéo, ce qui

réduit les coûts. Il fait remarquer qu'en se servant des instructions

contenues dans les ITG, l'information graphique peut être échangée entre un

certain nombre de postes sans avoir recours a de gros systèmes à largeur de

bande.

 

M. Bown explique que dans la technique se rapportant au système de billeterie

d'une compagnie aérienne, l'information est acheminée jusqu'au terminal parce

qu'on l'appelle là, et non ailleurs. Il fait remarquer qu'un tel système est

asynchrone en ce qu'il ne permet pas à un terminal de visionner le changement

d'information effectué à un autre. Il souligne la nature synchrone du présent

système qui affiche non seulement la même image à tous les terminaux, mais

permet également d'effectuer des modifications à tout écran à mettre à jour et

de les afficher simultanément à cet écran et à tous les autres. M. Bown

rattache ses observations sur les deux systèmes au fait qu'il a travaillé à la

conception de chacun d'eux et que, d'après lui, les deux sont totalement

différents. Il affirme que le système exposé dans la demande produira des

modifications à chaque écran en même temps, ce qui n'est pas possible à un

système de billeterie de compagnie aérienne.

 

M. Rymek croit que l'exposé du demandeur fait suffisamment la distinction entre

ce qui est essentiel et ce qui peut être accessoire. Il croit que tous les

renseignements nécessaires ont été fournis pour qu'un homme du métier puisse

assurer la mise en pratique de l'invention sans expérimentation poussée. Il

fait remarquer que l'exposé ne doit pas nécessairement fournir tous les

renseignements sur l'intérêt du système du demandeur ou sur ce qui pourrait ou

serait utilisé conjointement avec ce système.

 

Nous avons étudié le fait que l'examinateur a qualifié de blocs vides une

partie de l'appareillage exposé par le demandeur et qu'il a exprimé ses

inquiétudes quant au manque de détails fournis dans la demande au sujet de

leurs pièces. Par ailleurs, nous avons pesé les arguments écrits du demandeur

ainsi que les explications orales des inventeurs, selon lesquels l'arrangement

représente un regroupement compréhensible d'éléments. A notre avis, les

affirmations des inventeurs cristallisent le fait que les structures exposées

forment une combinaison acceptable d'éléments permettant l'utilisatin d'un

canal à bande de fréquences étroite pour transmettre simultanément des

instructions graphiques d'un poste à l'autre, sans le besoin d'un ordinateur

central. Les inventeurs nous ont convaincus que les diverses structures ainsi

que leur constitution et leurs fonctions, exposées par la description et les

schémas inclus dans la demande, ne peuvent être considérées comme des blocs

vides. Par conséquent, nous sommes convaincus que l'exposé contient une

description de l'invention qui est suffisante, au sens du paragraphe 36(1) de

la Loi sur les brevets, pourpermettre aux hommes du métier d'assurer la mise en

oeuvre de l'information.

 

Nous nous tournons maintenant vers la technique invoquée comme antériorité et

considérons les brevets que M. Rymek place dans la première catégorie. Le

brevet Christensen et al. présente un système interactif dans lequel un

ordinateur central est utilisé en partage de temps entre un certain nombre de

postes. Nous ne trouvons aucune description d'interaction entre les postes.

Le brevet Bickford porte sur un type de système utilisé par des compagnies

aériennes pour mettre l'information d'un ordinateur central à la disposition

d'un certain nombre de postes sur une boucle de communication. Il n'y a aucune

description d'un moyen permettant l'interaction des postes l'un avec l'autre de

manière à produire un affichage commun. Le brvet Houldin et al a trait à un

système d'affichage graphique et alphanumérique multiple. Les divers modules

d'affichage sont commandés et produisent des images différentes. Nous ne

trouvons aucun moyen d'interaction des modules l'un avec l'autre.

 

Nous considérons maintenant l'information fournie par les brevets de la

deuxième catégorie établie par M. Rymek. Le brevet Arnold a trait à un central

téléphonique qui transmet de l'information à différents terminaux. Le brevet

Gray décrit un système utilisant un ordinateur central et n'a rien à voir avec

un système interactif de communication visuelle interactive. Le système

d'intercommunication Sahin établit un échange d'information entre plusieurs

modules de mémoire, mais ne prévoit aucun moyen de communication visuelle

interactive. Le brevet Underhill et al porte sur un système de transmission

permettant d'interconnecter plusieurs ordinateurs et de synchroniser les

mémoires de ces ordinateurs. Nous n'y trouvons aucune description relative à

la production d'un système de communication visuelle interactive. Nous sommes

convaincus qu'aucun des brevets invoqués, considérés séparément ou globalement,

ne s'oppose au système du demandeur visant à relier des terminaux à satellite

de manière à produire simultanément un affichage commun soumis aux instructions

de changement en provenance de l'un ou l'autre des terminaux.

 

Par conséquent, nous recommandons que le rejet de la demande, signifié pour ne

pas contenir une description suffisante et avoir trait à un objet évident à la

lumière de l'antériorité invoquée, soit annulé.

 

A l'audience, au cours d'une discussion sur les revendications, la pertinence

du terme "maintenir" utilisé dans le préambule et dans l'avant-dernière ligne

de la revendication 1, a soulevé certaines questions. Après l'audience, le 10

avril 1987, M. Rymek a présenté des modifications à apporter aux

revendications. Dans le préambule de la revendication 1, il propose de

remplacer le terme "maintenir" par le terme "produire continuellement", et dans

la définition du moyen de traitement figurant dans la revendication 1, le terme

"convertisseur" par le terme "moyen de conversion", et qu'une restriction

supplémentaire soit ajoutée par la suite en modifiant le terme de la façon

suivante: "et les instructions de tâche graphique reçues d'un ou de plusieurs

de ces terminaux". A notre avis, les modifications apportent des

éclaircissements sur le fonctionnement, et les modifications susmentionnées à

la revendication 1 et les autres modifications apportées aux revendications 2,

3 et 4 sont acceptables, compte tenu du fonctionnement du système.

 

En outre, nous recommandons que les modifications des revendications 1 à 4

soient acceptées.

 

M.G. Brown                             S.D. Kot

Président intérimaire                  Membre

Commission d'appel des brevets

 

Je souscris aux conclusions et aux recommandations de la Commission d'appel des

brevets. Par conséquent, j'annule la décision finale et renvoie la demande à

l'examinateur pour qu'il en reprenne l'examen en conformité avec les

recommandations.

 

J.H.A. Gariépy

Commissaire des brevets

 

Fait à Hull (Québec),

le 10 juin 1987.

 

Edward Rymek

Canadian Patents & Development Ltd.

275, rue Slater

Ottawa (Ontario)

K1A 0R3

 

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