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            DECISION DU COMMISSAIRE

 

Article 2: Système sismographique comprenant un réseau de sources variables.

 

La demande a trait à un dispositif d'appareils produisant des signaux continus

de formations souterraines. Certaines des revendications définissent suffisam-

ment bien le système d'empilage des signaux.

 

Rejet annulé.

 

La présente décision fait suite à la requête formulée par le demandeur auprès

du Commissaire des brevets pour qu'il révise la décision finale de

l'examinateur concernant la demande de brevet n o 335 245 (classe 349-17)

déposée le 10 septembre 1979 et cédée à Geosource Inc., pour une invention

intitulée "METHODE ET APPAREIL POUR. OBTENIR SUR LE TERRAIN UNE REPONSE COMPO-

SITE AUX SIGNAUX D'UN RESEAU DE SOURCES VARIABLES A L'AIDE DE COEFFICIENTS DE

PONDERATION". T.A. Khan, John W. Kiowski et Douglas G. Lang en sont les inven-

teurs. L'examinateur chargé du dossier a rendu sa décision finale le 30

décembre 1982, rejetant la demande de brevet.

 

La demande a trait à un système multicanal numérique d'empilage de signaux sis-

miques qui fournit des signaux pondérés en pile partielle et en pile finale à

partir de signaux émis par une source d'énergie. La source d'énergie se

déplace d'une station à une autre, faisant partir successivement, su centre de

chacune, un tir sismique qui produit le même nombre d'impulsions de chaque côté

du centre, c'est-à-dire une première moitié et une deuxième moitié, qui consti-

tuent un ensemble. Cette succession de tirs crée un chevauchement des signaux

captés par chaque canal, par exemple, la dernière moitié des impulsions d'une

station donnée chevauchant la première moitié des impulsions de la station sui-

vante. La première moitié des groupes d'impulsions constitue une pile partiel-

le et la seconde moitié, une pile finale. Le système comporte l'application de

coefficients de pondération aux groupes de signaux formant les deux piles et la

totalisation de la pile partielle. avec la pile finale. Ainsi, le système a

pour effet de diminuer l'espacement du réseau de sources et d'augmenter la den-

cité spatiale, renforçant de la sorte les signaux reçus des formations souter-

raines.

 

Le schéma dans la (figure 5a), reproduite ci-après, illustre le système

numérique d'empilage qui est utilisé pour traiter les signaux analogiques de

sortie captés par les divers canaux sismographiques.

<IMGS>

 

Le signal analogique 13, obtenu de l'amplificateur 10 qui reçoit les signaux

sismiques des divers canaux, est converti en signal numérique par le

convertisseur 11. Il est ensuite entré dans l'unité de pondération 1. Le

signal pondéré qui en sort est acheminé à l'unité d'empilage 22.

 

Dans l'unité 1, avant chaque impulsion ou signal, le microprocesseur 12 charge,

dans les positions inférieures des l'unité de mémoire 16, les coefficients de

pondération applicables à chaque canal en vue de la totalisation, tant que pour

la pile partielle que pour la pile finale. Un signal de restauration

générateur de fonctions, émis au début de chaque totalisation, commande au

microprocesseur de transférer les coefficients de pondération des positions

inférieures aux positions supérieures de l'unité de mémoire. Pendant chaque

impulsion, l'unité d'accès direct à la mémoire 14 sollicite l'unité de

mémoire. Pour chaque impulsion, un coefficient de pondération est

échantillonné dans le registre 18 au moyen d'un signal de stockage émis par le

microprocesseur. Les données stockées dans le registre le sont sous forme de

mots numériques de 8 bits et ces mots sont transmis au multiplicateur numérique

20, comme le sont les mots de 15 bits du convertisseur 11. Un échantillon de

chacun produit l'échantillon numérique pondéré qui est transmis à l'unité

d'empilage, qui totalise les piles

 

       finales et partielles et les transmet pour être stockées à des positions

       distinctes dans la mémoire de masse 24. L'unité d'empilage 22 exécute le

       transfert du contenu de l'une ou l'autre des piles à l'unité de stockage

       numérique 26.

 

L'examinateur a motivé comme suit sa décision de rejet:

 

...

 

       Le rejet des revendications 1 à 23, ainsi que du reste de la demande est

       maintenu.

 

       L'invention consiste en un système d'empilage numérique, utilisable sur le

       terrain, qui ajuste l'amplitude des signaux sismiques numérisés en

       fonction de coefficients de pondération prédéterminés. Le signal sismique

       capté est amplifié, numérisé, pondéré et totalisé avant d'être

       enregistré. Le perfectionnement dont il est question à la revendication

       13, visant un appareil, se définit par un moyen de multiplication de

       chaque échantillon de données numériques.

 

...

 

       Or, l'amplification peut être assimilée à l'opération mathématique de la

       multiplication (voir les documents pertinents). Selon les lignes

       directrices sur les inventions utilisant des ordinateurs, publiées le 1er

       août 1978 en page xxvi de la Gazette du Bureau des brevets, il n'existe

       pas d'objet brevetable à moins qu'il n'y ait un appareil de conception

       nouvelle. Comme la présente méthode consiste à manipuler des données

       sismiques réfléchies en vue de les convertir en données plus utiles, il

       n'y a aucun nouvel appareil. Par conséquent, le rejet de la demande est

       maintenu.

 

...

 

       Dans sa réponse à la décision finale de l'examinateur, le demandeur a fait

       valoir essentiellement ce qui suit:

 

...

 

       L'invention permet de modifier les longueurs dans le réseau de sources à

       différentes distances pour qu'elles concordent avec la vitesse horizontale

       des bruits en surface produits par les sources à ces distances; de

       produire, sur le terrain, deux ensembles de données représentant les

       données de deux réseaux de sources pondérés différemment à partir d'un

       seul ensemble d'impulsions, et ce sans perte de temps consacré aux relevés

       sismiques; et de réaliser des combinaisons sources-géophones en réseaux

       offrant une atténuation plus constante et plus grande.

 

...

 

       C'est le système d'empilage numérique sur le terrain, tel qu'il est décrit

       dans le mémoire descriptif et les dessins et tel qu'il défini dans les

       revendictins, qui constitue l'appareil présentant un caractère de

       nouveauté. L'idée qui a été découverte est celle de la suppression du

       bruit dans les ajustements sismographiques des échantillons sismiques

       numériques avant l'opération d'empilage, pour obtenir ainsi une réponse

       aux signaux d'un réseau de sources variables. De plus, l'invention

       améliore l'efficacité avec laquelle sont produits, sur le terrain, les

       registres des signaux du réseau de sources variables en créant, à partir

       de chaque groupe de signaux sismiques, deux piles numériques, l'une

       partielle et l'autre finale.

 

La question que la Commission doit trancher est la suivante: la demande et les

revendications définissent-elles un objet brevetable aux termes des articles 2

et 28(3) de la Loi sur les brevets? La première revendication est formulée

comme suit:

 

Un système sismographique multicanal d'empilage numérique sur le terrain

afin d'obtenir des signaux sismiques pour constituer une pile totalisée

des réponses d'un réseau de récepteurs à un nombre prédéterminé

d'impulsions d'énergie appliquées au sol en des points d'impact choisis,

permettant ainsi d'obtenir une réponse sismographique composite à un

réseau de sources variables, ledit système sismographique comprenant:

 

   A) au moins un amplificateur pour amplifier les signaux sismiques

captés en des points choisis au sol afin d'obtenir un signal analogique

échantillonné de sortie, chaque canal sismographique dudit système

multicanal ayant un intervalle type fixé par multiplexage;

 

   B) un convertisseur analogique-numérique pour convertir ledit signal

analogique échantillonné de sortie en un échantillon numérique;

 

   C) des moyens pour appliquer, en temps réel, des coefficients de

pondération prédéterminés audit échantillon numérique afin d'obtenir des

échantillons pondérés;

 

   D) une unité d'empilage numérique, pour totaliser lesdits

échantillons numériques avec les échantillons pondérés déjà totalisés des

signaux sismiques précédante dans une série d'impulsions en nombre

prédéterminé qui ont été produites pour une pile, lesdits échantillons

pondérés déjà totalisés dans chacun desdits canaux étant obtenus de

signaux sismiques mesurés au même point sur le sol;

 

   E) une unité de stockage numérique, pour stocker sous forme de

registre lesdits signaux sismiques empilés lorsqu'une partie du nombre

prédéterminé d'impulsions a été produite, lesdits registres représentant

des réponses sismographiques composites à des réseaux de sources

variables, la variation dans chaque réseau de sources étant faite en

conséquence desdits coefficients de pondération prédéterminés.

 

Dans un mémoire supplémentaire, le demandeur précise que l'invention vise à

contrôler, sur le terrain, le réseau de sources d'énergie pendant que les

données sont produites, en vue d'améliorer le rapport signal-bruit. Il traite

des revendications 1, 13 et 21, soulignant en quoi elles visent à obtenir une

réponse composite à un réseau de sources variables, produisant ainsi un

résultat utile. Il fait état des brevets canadiens no 1,160,334, 1,163,353 et

1,190,311 portant sur la prospection sismique et délivrées, respectivement, le

10 janvier 1984, le 6 mars 1984 et le 9 juillet 1985, de même que des décisions

du Commissaire s'y rapportant. Le demandeur signale l'importance de bien

dégager, dans une demande, ce qui. a été découvert en vue d'établir l'objet

inventif et il cite le passage suivant de la décision rendue dans l'affaire

Schlumberger Canada Ltd. c. le Commissaire des brevets, 56 C.P.R. (2e) 204:

 

A mon avis, le fait qu'un ordinateur est ou devrait être utilisé pour

mettre en oeuvre une découverte ne modifie pas la nature de la découverte.

 

Nous convenons que le passage précité aide à circonscrire ce qui a été

inventé. Nous sommes impressionnés par la description des diverses parties du

système sismographique, qui permet de produire, de transformer et d'emmagasiner

les signaux d'un réseau de canaux sismographiques et qui comprend une source

d'énergie mobile à la surface du sol qui émet de l'énergie su centre de chaque

station. Quand la source atteint une station, les impulsions d'énergie sont

produites de façon que la dernières moitié des impulsions d'une première station

chevauche la première moitié des impulsions de la prochaine station du réseau.

Selon notre interprétation, le système applique des coefficients de pondération

à chaque échantillon sismographique, un pondérant partiel et un pondérant

final, pour produire une pile partielle et une pile finale de données à partir

des impulsions. Des moyens sont prévus pour enregistrer et totaliser ces piles

à mesure que se déroule la succession des impulsions. Cet arrangement a pour

effet de diminuer l'espacement dans la partie utile du réseau de sources et

d'augmenter la densité spatiale des relevés du relief souterrain. Nous

constatons qu'il s'agit d'un système dont les éléments réunis produisent des

signaux renforcés des formations souterraines.

 

Nous remarquons qu'un microprocesseur, l'un des nombreux éléments utilisés dans

l'unité de pondération, est combiné à d'autres éléments, nommément une unité de

mémoire pour emmagasiner les pondérants partiaux et finals, un registre des

pondérants et un ensemble multiplicateur numérique, pour émettre des signaux

continus à une unité d'empilage. Un dispositif de contrôle de mémoire, lié à

l'unité d'empilage, assure le transfert des signaux en pile finale et en pile

partielle à une unité de stockage. Nous sommes bien conscients que les signaux

relevés sur le terrain ne sont pas analysés sur place. Néanmoins, nous ne

pouvons faire fi du système qui permet d'obtenir les signaux. La demande fait

état d'un perfectionnement par rapport aux systèmes antérieurs et, à cet égard,

nous signalons qu'aucune antériorité n'a été citée su cours de la procédure

d'examen. Nous sommes impressionnés par l'arrangement décrit dans la demande

qui permet d'obtenir un empilage de signaux qui ne pouvait être réalisé

auparavant, et nous estimons, au titre de la brevetabilité, que c'est ce qui a

été découvert. Nous ne pouvons, par conséquent, confirmer le rejet de la

demande et des revendictions aux termes des articles 2. et 28(3) de la Loi sur

les brevets.

 

En examinant les revendications 1, 13 et 21, tel que le demandeur les a

exposées, nous éprouvons des difficultés considérables à y trouver tous les

éléments, énoncés dans la demande, qui contribuent à la formation des

échantillons totalisés en vue de constituer une pile finale et une pile

partielle. Les revendications 1 et 13 font mention de la totalisation des

coefficients de pondération dans une unité d'empilage et la revendication 21 en

fait état comme d'un procédé de totalisation. Or, il ne nous semble pas que

ces trois revendications définissent toutes les parties de l'unité d'empilage

numérique qui sont réunies pour former et emmagasiner les piles finales et

partielles des données enregistrées. Il se pourrait toutefois que d'autres

revendications, la 8e et la 15e par exemple, définissent suffisamment bien

l'invention décrite dans la demande.

 

En résumé, nous estimons que l'objet divulgué est acceptable aux termes des

articles 2 et 28(3) de la Loi sur les brevets et qu'il n'y a pas lieu de

maintenir le rejet de la demande. Toutefois, nous ne sommes pas convaincus que

l'ensemble des revendications définisse complètement le système du demandeur.

Nous faisons remarquer qu'au cours de la procédure d'examen, la discussion des

revendications a porté principalement sur la nature de l'objet de l'invention

et non sur sa description. Dans son mémoire supplémentaire, le demandeur a

exprimé son accord pour que reprenne l'examen de sa demande. Suivant nos

constatations relatives à l'objet de la demande, nous estimons qu'une

discussion complète des revendications s'impose en vue de déterminer l'étendue

éventuelle des revendications. Ainsi, s'il devait se dégager un différend

quant à la portée de l'objet revendiqué, il nous faudra alors considérer la

requête formulée par le demandeur pour la tenue d'une audience.

 

Eu égard à ce qui précède, nous recommandons que le rejet de la demande soit

annulé et que reprenne la procédure d'examen des revendications.

 

M.G. Brown                    S.D. Kot

Président intérimaire         Membre

Commission d'appel des breveta

 

Je souscris aux constatations et æi la recommandation de la Commission d'appel

des brevets. Par conséquent, j'annule le rejet de la demande et la renvoie à

l'examinateur pour que reprenne l'examen des revendications en conformité de la

présente décision.

 

J.H.A. Gariépy

Commissaire des brevets

 

Fait à Hull (Québec)

ce 14e jour d'avril 1986

 

Meredith & Finlayson

77, rue Metcalfe

Ottawa (Ontario)

R1P 5L6

 

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