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    DÉCISION DU COMMISSAIRE

 

Absence de caractère inventif: connecteur électrique muni d'un bloc d'étanchéité

 

L'objet de la présente demande ne marque aucun progrès technique par rapport à

l'antériorité citée qui divulgue une pièce permettant l'introduction de

conducteurs en différents points d'entrée recouverts d'une membrane plus mince

en son centre qu'en sa périphérie. La décision de rejet est confirmée.

 

     ****

 

La présente décision porte sur la demande présentée par le demandeur au Commissaire

des brevets afin que soit révisée la décision finale rendue par l'examinateur

concernant la demande nÀ 313,392 (classe 339-47). La demande intitulée

CONNECTEUR ÉLECTRIQUE MUNI D'UN BLOC D'ETANCHEITE a été déposée le 13 octobre 1978

par la Bunker Ramo Corp. Son inventeur est M. William A. Kailus. L'examinateur

responsable de l'étude de la demande a rendu une décision finale de rejet le 13 mars 1981

Le demandeur a d'abord sollicité la tenue d'une audience, mais il a par la suite

décidé de s'en tenir à la présentation d'une nouvelle description écrite.

 

L'invention vise une pièce placée à l'une des extrémités d'un connecteur multicontact.

La pièce (19) permet d'obturer non seulement les cavités (30) qu'elle comporte, mais

également un certain nombre d'alvéoles visibles (40). Chacune des cavités est

recouverte d'une membrane (36) suffisamment résistante pour en assurer

l'étanchéité lors d'une utilisation normale tout en permettant d'y introduire

un contact femelle (26). Les figures 2, 3 et 4 illustrent ce dispositif:

 

       <IMG>

 

    Dans sa décision finale, l'examinateur a refusé la demande faute de caractère

    inventif en regard du brevet français suivant:

 

      1,202,435   11 janvier 1960   Bac

 

    Le brevet Bac divulgue un connecteur électrique muni d'une bague comportant des

    ouvertures réduites (2) qui sont percées au moment de l'installation du connecteur

    afin d'y introduire le nombre de cibles nécessaires compte tenu des connexions

    que l'on veut faire. Les figures 1 et 2 ci-dessous illustrent ce dispositif.

 

                        <IMG>

 

    Dans sa décision finale, l'examinateur déclare (notamment):

 

. . .

 

    (TRADUCTION) L'invention présumée du demandeur porte sur une pièce

    permettant d'assurer l'étanchéité du conducteur introduit dans un

    connecteur électrique. Cette pièce comprend une membrane suffisamment

    résistante pour conserver son étanchéité dans des conditions normales

    d'utilisation (lorsque aucun conducteur n'y est introduit), mais

    suffisamment mince pour permettre l'introduction d'un conducteur.

 

    Les revendications sont rejetées en raison de l'absence de caractère

    inventif de l'objet divulgué en regard du brevet Bac. Ce dernier

    décrit un connecteur comprenant un bloc d'étanchéité muni de plusieurs

    ouvertures correspondant au nombre de conducteurs utilisés. Chaque

    ouverture est obturée par une couche protectrice d'une substance moulée

    faisant partie intégrante dudit bloc d'étanchéité. La partie centrale

    de ladite couche protectrice, assez mince, est entourée d'une zone plus

    résistante qui se trouve en retrait de l'ouverture de chaque point d'entrée;

    le diamètre des ouvertures est plus grand que celui des conducteurs

    introduits dans le connecteur (figures 2 et 3).

 

    Comme l'indique 1e brevet cité comme antériorité, la structure, le

    mode d'utilisation et le but de l'invention présumée de l'inventeur

    sont déjà connus; ils ne reflètent aucun caractère de nouveauté.

    Les quelques modifications légères apportées par le demandeur telles

    que l'installation d'une ailette de connexion autour de l'ouverture

    ne suffisent pas à conférer un caractère brevetable au bloc

    d'étanchéité.

 

    Réfutation de l'argumentation du demandeur

 

    Les arguments invoqués par le demandeur dans sa lettre du 16 février 1981

    sont en contradiction avec les faits exposés dans l'antériorité citée.

    Le brevet Bac décrit bien l'utilisation d'une couche protectrice

    (appelée membrane par le demandeur) dont la section transversale est

    plus grande que celle du conducteur qui y est introduit, et dont

    la partie centrale est entourée d'une zone plus résistante. Par

    conséquent, (TRADUCTION) "puisque (selon le demandeur) la section

    transversale de la membrane est plus grande que celle du plus gros

    fil électrique utilisé..." et étant donné "la partie centrale

    relativement mince et la partie périphérique relativement résistante",

    on ne veut considérer qu'il s'agisse d'un nouvel objet. En ce qui

    concerne le brevet Bac, le demandeur déclare que (TRADUCTION) "les

    illustrations accompagnant ce brevet ne donnent aucune description,

    ni ne laissent supposer l'existence d'ouvertures dont le diamètre

    est plus grand que celui des... conducteurs introduits dans le

    connecteur" et que (TRADUCTION) "aucun passage n'indique que les membranes

    protectrices soient fixées à la périphérie des points d'entrée des

    conducteurs". Cependant, les illustrations du brevet Bac montrent

    clairement le rapport entre les éléments en question.

 

* * *

 

    Dans l'intention de faire accepter sa demande, le demandeur a présenté de

    nouvelles revendications et a soutenu (notamment):

 

      (TRADUCTION) La nouvelle version de la revendication 1 décrit

    maintenant les caractéristiques des fils et des conducteurs. De plus,

    les cavités qui y sont décrites ont des points d'entrée agrandis

    permettant l'introduction des conducteurs. Les membranes protectrices

    sont suffisamment minces pour permettre l'introduction d'un fil et de son

    conducteur sans qu'il y ait un contact serré avec ladite membrane ou

    avec le bord de ladite ouverture agrandie, ce qui a pour effet de réduire

    la possibilité que ladite membrane se détache de ladite ouverture et

    soit entraînée dans ladite cavité. La nouvelle version de la revendication 5

    comporte des modifications visant à souligner les caractéristiques de la

    structure de l'invention. L'antériorité citée par l'examinateur ne

    divulgue aucune de ces revendications et ne renferme aucune allusion

    ou quoique ce soit qui puisse laisser supposer l'existence de telles

    caractéristiques.

 

* * *

 

    La présente demande constitue une nouvelle réalisation technique en

    ce domaine puisqu'elle vise un nouveau type de membrane assurant l'étanchéité

    des cavités vides tout en permettant d'y introduire facilement un contact.

    Le demandeur a reconnu que, du fait que le fil électrique traverse

    une membrane protectrice, certaines particules risquent de se détacher

    de celle-ci et d'être entraînées dans le connecteur. La présente invention

    élimine ou réduit au minimum la possibilité d'un tel problème en

    utilisant des membranes recouvrant les points d'entrée agrandis dont le

    diamètre est supérieur à celui des fils électriques qui y sont introduits.

 

    Puisque le diamètre de l'ouverture est plus grand que le diamètre maximum

    du fil électrique, ni celui-ci, ni le conducteur ne risquent d'entrer en

    contact étroit avec les bords de l'ouverture ou la partie souple et mince

 

     de la membrane. En d'autres mots, grâce à la structure de la présente

     invention, un contact peut être introduit dans l'ouverture et transpercer

     la membrane sans en toucher la périphérie, ni risquer de détacher

     celle-ci de l'ouverture. De plus, puisqu'il n'est ni nécessaire, ni

     souhaitable d'assurer l'étanchéité de l'ouverture agrandie du point

     d'entrée du fil électrique, les dimensions de ce point d'entrée ne

     doivent pas nécessairement tenir compte des tolérances critiques

     exigeant des transformations coûteuses.

 

     L'invention présente une autre amélioration: les membranes

     protectrices moulées comprennent une section centrale assez mince tandis

     que la section périphérique est relativement résistante, créant ainsi

     un point de tension au centre de la membrane et réduisant les possibilités

     que la membrane ne se détache du bord de l'ouverture et ne soit entraînée

     à l'intérieur du connecteur.

 

     La divulgation du brevet Bac porte sur une pièce en matière souple

     comprenant des cavités vides dont l'étanchéité est assurée par des membranes.

     Ces membranes sont moulées sur le col formant un rétrécissement vis-à-vis

     des ouvertures des cavités. Ces cols enserrent les conducteurs qui dépassent

     des cavités, une fois le contact introduit. Dans la présente demande,

     les membranes ne sont pas fixées sur le col des ouvertures des cavités.

     Le dispositif divulgué dans la, présente invention ne comporte pas de

     tels cols car le but du demandeur n'est pas de sceller l'ouverture des

     cavités. L'étanchéité recherchée par la présente invention est assurée

     par une ailette de connexion (34) située à la périphérie de l'ouverture

     de la cavité.

 

     Même si le demandeur désirait rendre l'ouverture de la cavité étanche,

     il ne pourrait le faire puisque l'invention exige précisément que le

     diamètre des points d'entrée du connecteur soit supérieur à celui du plus

     gros fil électrique utilisé et: que les membranes soient fixées à la

     périphérie de ces ouvertures agrandies. Ainsi, ni ce type d'ouvertures

     agrandies, ni les membranes souples et minces qui y sont fixées ne pourraient

     fournir l'étanchéité assurée par le dispositif du brevet Bac.

 

     Le brevet Bac ne peut être cité comme antériorité dans le cas de la

     présente invention; on ne peut non plus conclure à l'évidence de l'invention

     puisque le brevet concerné ne décrit ni ne suggère l'importance du rapport

     qui peut exister entre le diamètre de la membrane et celui du contact, comme

     en témoignent le mémoire descriptif et les revendications du demandeur.

     Enfin, 1e brevet Bac ne décrit, ni ne laisse supposer l'existence d'une

     membrane dont la partie centrale est mince comme c'est le cas dans la

     présente invention.

 

* * *

 

     I1 incombe donc à la Commission de décider si la présente demande vise un progrès

     technique brevetable. La nouvelle version de la revendication 1 se lit comme suit:

 

     (TRADUCTION) Une pièce servant à assurer l'étanchéité d'un connecteur

     électrique à l'extrémité de réception des conducteurs et comprenant:

     une pièce composée de diverses cavités longitudinales permettant

     l'introduction de fils électriques et de leurs conudcteurs, lesdites

     cavités comportant des points d'entrée agrandis servant à l'introduction

     des fils électriques; lesdits points d'entrée ayant un diamètre plus

     grand que celui des plus gros fils électriques introduits et étant

     recouverts de membranes fixées à la périphérie desdits points d'entrée

     de façon à assurer l'étanchéité des cavités longitudinales avant qu'on y

     introduise les fils électriques; lesdites membranes font partie

     intégrante de la pièce sur laquelle elles sont moulées et sont suffisamment

     résistantes pour conserver leur étanchéité lorsqu'une cavité est vide, mais

suffisamment minces pour permettre l'introduction d'un fil électrique

et de son conducteur sans qu'il y ait de contact étroit avec ladite

membrane ou le bord desdits points d'entrée agrandis de façon à réduire

la possibilité que ladite membrane ne soit détachée du bord de l'ouverture

et entraînée dans ladite cavité.

 

Nous avons révisé le mémoire descriptif du demandeur en tenant compte de la

nouvelle version des revendications et des argumenta présentés ainsi que du

brevet Bac.

 

La divulgation originale anglaise mous révèle, au bas de la page 2 et en haut

de la page 3, que (TRADUCTION) "la pièce, ou bague, revendiquée par le demandeur

comprend une membrane qui fait corps avec elle.., et qui assure une étanchéité

parfaite au point d'entrée de chaque conducteur" et que cette membrane est

suffisamment résistante pour conserver cette étanchéité lors d'une utilisation

normale lorsque la cavité est vide" mais non au point d'empêcher l'introduction

du conducteur.

 

Plus loin, à la page 5 de la divulgation, nous apprenons que la membrane ne doit

pas être résistante au point de faire plier ou d'endommager le contact, que la

résistance de la membrane dépend de l'élastomère dont elle est constituée

et que cette membrane moulée à la pièce est légèrement en retrait du bord

extérieur de la pièce. A la page 6, on nous renseigne sur la résistance

de la membrane qui empêche celle-ci d'être détachée de la pièce de sorte

que (TRADUCTION) "l'étanchéité obtenue grâce à cette membrane (36) est

parfaite et sa fiabilité est de loin supérieure à celle que procure toute autre

technique connue en ce domaine".

 

Analysons maintenant ce qui a été divulgué en regard des arguments présentés

par le demandeur voulant que le contact entre la membrane et le fil électrique

ne soit pas étanche et qu'une telle étanchéité ne soit pas nécessaire. La

divulgation du demandeur ne présente aucun énoncé ni aucune indication selon

lesquels la membrane, une fois transpercée, ne serait pas ou plus en contact

avec le conducteur lorsque celui-ci est introduit dans le bloc d'étanchéité.

La figure 3 des illustrations nous montre un conducteur (26) introduit dans la

pièce en touchant à la membrane (36). Une telle illustration confirme l'énoncé

de la divulgation, à savoir que la membrane permet une parfaite étanchéité et

que sa résistance, qui va en s'accroissant du centre vers le bord extérieur de

chacune des ouvertures qu'elle recouvre, empêche qu'elle ne soit détachée de

l'ouverture lorsqu'un conducteur y est introduit. Ainsi nous sommes amenés

à conclure que rien dans la divulgation et dans les illustrations ne vient

étayer les arguments du demandeur selon lesquels la membrane ne serait

pas en contact étroit avec le conducteur du fait qu'elle est constituée

d'une matière souple qui tend à entrer en contact avec l'enveloppe du

conducteur et à en assurer l'étanchéité comme l'indique la figure 3.

 

Si nous examinons maintenant le brevet Bac et les arguments du demandeur s'y

rapportant, nous voyons que le bloc d'étanchéité décrit par le brevet Bac

et illustré à la figura 2 est constitué d'une pièce moulée comprenant plusieurs

ouvertures recouvertes d'une membrane qui, lorsqu'elle est percée, permet

l'introduction du conducteur dans la pièce en assurant son étanchéité. D'après

le brevet Bac, nous voyons que la membrane décrite est plutôt mince en son centre

et plus résistante à la périphérie. Nous remarquons également que l'ouverture

est plus grande que le diamètre du conducteur et que la partie centrale plus

mince de la membrane est en contact étroit avec le conducteur, tout comme

la membrane décrite par le demandeur et illustrée à la figure 3.

 

En résumé, les arguments du demandeur ne prouvent pas, selon nous, que la membrane

décrite n'entre pas en contact avec le conducteur après avoir été percée.

Nous croyons de plus que le brevet Bac suffit à démontrer que le principe

consistant à recouvrir les points d'entrée des conudcteurs d'une membrane

plus mince en son centre est déjà bien connu. Ces raisons nous amènent

à conclure que ni la divulgation, ni les arguments du demandeur au sujet de

la présente demande ne renferment quelque élément nouveau par rapport à l'antériorité

citée.

 

Par conséquent, nous recommandons que le rejet de la présente demande soit

confirmé.

 

Le président adjoint,

 

J.F. Hughes                               M.G. Brown

Commission d'appel des brevets, Canada    Membre

 

J'abonde dans le sans de la Commission d'appel des brevets. Par conséquent,

je refuse d'accorder un brevet dans le cas de la présente demande. En vertu

de l'article 44 de la Loi sur les brevets, le demandeur dispose d'un délai

de six (6) mois pour en appeler de la présente décision.

 

Le Commissaire des brevets,

 

J.H.A. Gariépy

 

Datée à Hull (Qué.)

ce 2e jour d'avril 1982

 

Agent du demandeur

 

Fetherstonhaugh & Co.

C.P. 248

Aéroport Dorval de Montréal

Dorval (Qué.)

H4Y 1A8

 

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