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                DECISION DU COMMISSAIRE

 

EVIDENCE: Article 2: détection des stimuli olfactifs

 

Les antériorités citées traitent de la détection d'odeurs subtiles par des

animaux dressés à cette fin. Les revendications 1 et 9 portant sur le dispositif

ont été acceptées alors que, après l'audience, le demandeur a retiré les reven-

dications 10 à 13 portant sur la méthode de détection.

 

Décision de rejet modifiée.

 

                  *************

 

La demande de brevet 238,801, classe 340, a été déposée le 31 octobre 1975.

L'invention revendiquée s'intitule METHODE ET DISPOSITIF DE DETECTION DE FAIBLES

STIMULIS OLFACTIFS. L'inventeur est Gerald B. Biederman. L'examinateur

responsable de l'étude de la demande a rendu une décision finale le 4 mars 1981

dans laquelle il refuse au demandeur la possibilité de poursuivre les démarches

en vue de l'obtention d'un brevet. Au cours de la révision du rejet de la

demande, le 15 juillet 1981, la Commission d'appel des brevets a tenu une audience

à laquelle le demandeur était représenté par M.K. Garrett.

 

La demande porte sur une méthode ainsi que sur un appareil permettant la

détection rapide d'odeurs subtiles par des animaux sensibilisés a ces odeurs et

dressés de façon à y réagir. L'appareil comprend un contenant muni d'un dispo-

sitif permettant le passage d'un courant d'air jusqu'à la cage de l'animal, un

dispositif (20) permettant à l'odeur dégagée par la personne en état de stress

d'être véhiculée par le courant d'air, ainsi que des dispositifs de signalisation

(32 et 34) pouvant être actionnés de l'intérieur de la cage. La figure 1

illustre cette disposition.

 

                       <IMG>

 Dans sa décision finale, l'examinateur a rejeté toutes les revendications en

 raison des antériorités suivantes:

 

 Antériorités invoquées

 

 Brevet canadien

      777,546  6 février 1968    Classe 119-28         Torrey et al.

 

  Publications

 1) "Experiments in Animal Psychophysics", par Blough, Scientific American,

 juillet 1961, pages 113-122.

 2) "The Geat Cerebral Commissure", par Sperry, Scientific American,

 janvier 1964, pages 45-52.

 3) "Arithmetic Behaviour in Chimpanzees", par Ferster, Scientific American,

 mai 1968, pages 98-106.

 4) "The Brain of Birds", par Stettner et al., Scientific American, juin 1968,

 pages 64-76.

 

 Autres antériorités

 

 Brevets de la Grande-Bretagne

 

1,094,455          publié le 13 décembre 1967

1,179,551          publié le 28 janvier 1970

1,308,817          publié le 7 mars 1973

 

 Brevets des Etats-Unis

 

 3,693,590  26 septembre 1972  Classe 119-1        Bowers

 

 L'examinateur a résumé les antériorités dans les termes suivants:

 

 Chacun des articles de la revue Scientific American fait état de cages

 munies d'une gamme de dispositifs de signalisation servant à

 l'expérimentation du comportement d'oiseaux ou d'autres animaux;

 Blough, Sperry, Stettner et autres montrent qu'il est courant de

 pratiquer des ouvertures dans la cage de façon à permettre l'application

 d'un stimulus externe (en l'occurence, la lumière). Chaque article

 révèle également l'existence d'un dispositif permettant de récompenser

 l'animal lorsque celui-ci fait le bon choix.*

 

 Le brevet 3,693,590 émis par les Etats-Unis fait état d'une cage

 comprenant une surface sur laquelle un animal peut se tenir ainsi

 qu'un dispositif permettant d'appliquer une décharge électrique à

 l'animal. Dans la présente demande, il est possible de procéder à

 une installation semblable et de la brancher de sorte que, dès qu'un

 choix est fait, la tension électrique est annulée et la décharge

 électrique arrêtée de façon à récompenser l'animal.*

 

 L'examinateur poursuit en ces termes:

 

 Considérant ces faits, il est évident qu'un courant d'air doit pénétrer

 dans la cage pour permettre à l'animal de déceler la présence d'odeurs

 ambiantes (stimulus externe). De plus, le brevet de Torrey et al.

 ainsi que les brevets de la Grande-Bretagne prévoient une circulation

 d'air dans les cages au moyen d'un ventilateur. Dans le cas de

 ces brevets, la nécessité d'utiliser un ventilateur pour assurer

 la circulation de l'air parait évidente.*

 

 Aux fins de la vérification de la réaction des animaux, le demandeur

 a fourni des échantillons d'une concentration connue de la substance

 odorante en suspension dans l'air et a observé la réaction des animaux

 mis en présence de cette substance. Or, quiconque possède certaines

 connaissances en la matière sait fort bien qu'il s'agit là d'une

 étape de contrôle qui va de soi. Le seul fait de recourir à des

 atomiseurs constitue en soi une évidence puisque l'évaporation des

 substances odorantes entraîne un processus d'atomisation. De plus,

 on remarque qu'en vertu de la divulgation (page 11, lignes 22 à 25 de

 la version anglaise), il n'est pas essentiel que ce dispositif fasse

 partie intégrante de la cage et qu'il peut très bien s'agir d'un

 élément distinct.

 

 * Traduction

 

Toute créature vivante, qu'il s'agisse d'un animal, d'un être humain,

d'un oiseau, etc., de même que son interaction avec un appareil ou

sa participation à l'utilisation d'un tel appareil, ne peut faire

l'objet d'un brevet. La méthode ou l'appareil visé, plutôt qu'une

personne ou un animal, doit comporter les caractéristiques justifiant

l'octroi d'un brevet.*

 

En réponse à la décision finale de 1"examinateur, le demandeur a déclaré

(notamment) ce qui suit:

 

L'invention permet la détection rapide de personnes ayant pu commettre

des actes illégaux. Elle repose sur le fait qu'il se dégage une odeur

caractéristique des personnes en état de stress et que cette odeur

peut être décelée par un animal dressé à cette fin à la condition

toutefois que la méthode de détection ne provoque pas elle-même

de stress, ce qui rendrait la méthode inutilisable.*

 

L'invention consiste en un assaemblage de différents éléments de

nature mécanique comprenant une cage dans laquelle un animal est

dissimulé à la vue de la personne soumise au test, un moyen permettant

à l'odeur émise par ladite personne d'être véhiculée grâce à un

courant d'air jusqu'à la cage de l'animal, ainsi qu'un dispositif

actionné par l'animal lorsqu'il détecte l'odeur caractéristique du

stress.*

 

La méthode propre à l'invention comprend plusieurs étapes: il faut

d'abord capter l'odeur d'une personne au moyen d'un courant d'air,

puis le véhiculer jusqu'à un animal dressé pour réagir à cette odeur.

Pour ce faire, l'animal est dissimulé à la vue de la personne de sorte

que l'expérimentation en elle-même ne crée pas une situation de stress

et qu'il soit possible de procéder à un filtrage rapide des individus.*

 

Lors de l'audience, M. Garrett a soutenu que les revendications définissaient

clairement l'invention décrite dans la divulgation. Il a également présenté

quelques indications du succès de l'invention.

 

Il revient donc à la Commission d'appel des brevets de déterminer si les

revendications portent ou non sur un progrès technique brevetable. Les

 revendications 1 et 10 se lisent comme suit:

 

1. Un appareil permettant de déceler une odeur émise par une personne

en état de stress au moyen d'un animal dressé de façon à pouvoir déceler

ladite odeur, même en faible concentration, et comprenant une cage dans

laquelle ledit animal est dissimulé à la vue de la personne ainsi qu'un

moyen permettant de véhiculer un courant d'air jusqu'à la cage où

l'animal peut en faire la détection, un moyen permettant d'entraîner

l'odeur de la personne dans ce courant d'air, et un dispositif

pouvant être actionné de l'intérieur de ladite cage par l'animal, suite

à la détection de l'odeur véhiculée par le courant d'air.*

 

10. Une méthode de filtrage rapide permettant la détection d'une

odeur caractéristique chez une personne en état de stress, laquelle est

placée de sorte qu'un dispositif spécial puisse entraîner l'odeur

qu'elle dégage dans un courant d'air jusqu'à une cage située à proximité

de ladite personne et dans laquelle se trouve un animal dissimulé de

façon à ne pas créer de stress chez l'individu, et dressé de façon à

pouvoir réagir en présence de l'odeur dégagée par la personne en

question et véhiculée par le courant d'air, et à répondre au stimulus

de cette odeur.*

 

* Traduction

 Examinons d'abord la revendication 10 concernant la méthode. Tout comme

 l'examinateur, nous convenons que cette revendication n'est pas conforme à

 l'article 2 de la Loi sur les brevets. En d'autres mots, cette revendication

 ne porte pas sur une méthode de fabrication. Par contre, nous reconnaissons

 que les revendications 1 à 9 portent sur une nouvelle application d'un

 concept inventif. En d'autres termes, la réunion des différents facteurs

 nous semble nouvelle et paraît faire état d'ingéniosité.

 

 Tenant compte de ces différents points, nous avons communiqué avec l'agent,

 M. Garrett, et lui avons présenté notre point de vue. Après mûre réflexion,

 le 1er septembre 1981, M. Garrett a retiré les revendications 10 à 13 portant

 sur la méthode.

 

 Aucune discussion supplémentaire ne nous semble nécessaire et nous recommandons

 que les revendications 1 à 9 soient acceptées.

 

 Le Président adjoint,

 

 J.F. Hughes

 Commission d'appel des brevets, Canada

 

 Après révision de l'étude de la présente demande, j'en arrive aux mêmes

 conclusions et j'abonde dans le même sens que la Commission d'appel des brevets.

 Par conséquent, j'autorise la poursuite de l'étude de la présente demande

 en fonction des revendications 1 à 9.

 

 Le commissaire des brevets,

 

J.H.A. Gariépy                              Agent du demandeur

                                            Arthurs & Garrett

                                             401, rue Bay

      Datée à Hull (Qué.)                        Boîte 37, Pièce 1702

                                             Toronto (Ont.)

 ce 21e jour d'octobre 1981                   M5H 2Y4

 

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