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                    DECISION DU COMMISSAIRE

 

DIVULGATION ADEQUATE; EVIDENCE - Montage de dispositifs semi-conducteurs

 

Les inventions revendiquées portent sur des circuits semi-conducteurs et sur

l'appareil utilisé pour leur fabrication. Elles ont été refusées d'une part,

parce qu'elles semblaient évidentes, et d'autre part, parce qu'elles n'étaient

pas conformes aux dispositions de l'article 25 du Règlement en raison d'une

divulgation insuffisante. La Commission en est venue à la conclusion suivante:

la demande est suffisamment étayée par les illustrations, et puisque le procédé

revendiqué permet de sauter deux étapes par rapport à celui de l'antériorité, le

demandeur a fait preuve de génie inventif (ce qui constitue une amélioration pour

la fabrication automatisée).

 

Décision finale: Annulée.

 

 *****************************************

 

La demande de brevet 177,075 (classe 356-131) a été déposée le 23 juillet 1973,

et l'invention revendiquée s'intitule "Technique et appareil d'assemblage de

dispositifs semi-conducteurs". L'inventeur, Terry W. Noe, a cédé ses droits à

Texas Instruments Incorporated. L'examinateur responsable de l'étude de la

demande a rendu une décision finale le 2 août 1977 dans laquelle il refuse au de-

mandeur le droit de poursuivre les démarches pour l'obtention d'un brevet. Lors

de la révision de la demande, la Commission d'appel des brevets a tenu une audience

le 25 juillet 1979. M. J. Baker représentait alors le demandeur.

 

L'objet de la présente demande porte sur un ensemble de circuits intégrés dont la

fabrication peut être automatisée. Les dessins ci-dessous illustrent la demande:

 

                               <IMGS>

 

La pellicule 11 est munie de diagrammes interconnectés sur lesquels sont fixées des

plaquettes semi-conductrices 31. Lorsque la pellicule est en place, une perfora-

trice 33 traverse une pastille 35 afin de découper l'élément semi-conducteur, et de

le déplacer jusqu'à une languette 21 du cadre de plomb. Au même moment, se produit

l'élévation d'un instrument de liaison (41) destiné à souder les extrémités 22 (plomb)

aux points de liaison 17.

 

Dans sa décision finale, l'examinateur rejette les revendications 1 à 5 en tenant

compte des facteurs suivants: l'antériorité citée, les connaissances que possèdent

les hommes du métier en ce qui a trait à la fabrication des éléments semi-conducteurs

ainsi qu'une divulgation insuffisante, donc non conforme aux dispositions de l'arti-

cle 25 du Règlement. La revendication 6 a été rejetée pour les mêmes motifs à l'ex-

ception de l'article 25 qui ne s'appliquait pas. L'antériorité sur laquelle est

fondé le rejet des revendications est une publication qui s'intitule:

 

"IC's on Film Strips Lend Themselves to Automotic Handling"

(Lorsqu'ils sont fixés sur des pellicules photographiques, les

circuits intégrés se prêtent à la manipulation automatisée.)

S.E. Scrupski

Electronics, 1er février 1971, pages 44 à 48

 

On a également cité deux autres antériorités pertinentes:

 

Publication

 

"Applications of Polyimide Materials in Electronic Circuitry"

(Les utilisations possibles des polyimides lors de la fabrication

des circuits électroniques.)

 

J.R. Cannizaro

Solid State Technology, novembre 1969, pages 31 à 39.

 

Brevet canadien

 

837,800         24 mars 1970          R.W. Helda

 

Dans la décision finale de l'examinateur, le rejet de la revendication 6 repose

sur un parallèle établi avec l'antériorité Scrupski. Les revendications 1 à 5

ont également fait l'objet d'un rejet, et l'examinateur l'explique en ces termes

(extrait):

 

 ...

Quant aux revendications 1 à 5 afférentes au procédé, le demandeur

soutient dans sa lettre que:

 

   X) dans la publication de Scrupski, la jonction de la plaquette

se fait au moyen d'une impulsion électrique;

 

Y) La revendication 2 originale renferme l'expression

"ladite séparation s'opérant avec le déplacement de

ladite perforatrice au moment où elle s'approche dudit

instrument de liaison". Cet extrait confirme l'affirmation"

selon laquelle l'étape de la séparation de la fine pelli-

cule interconnectée et de la soudure de l'élément inter-

connecté au cadre de plomb s'opère "en un seul mouvement

de la perforatrice". Le demandeur prétend que la divul-

gation originale suppose cette technique;

 

Z) l'antériorité Scrupski n'aborde pas l'étape de la soudure

à vague que préconise le demandeur.

 

En ce qui a trait au paragraphe (X), l'examinateur abonde dans

le même sens que le demandeur. D'ailleurs nous pouvons le

constater d'après la première phrase de la partie (1) de la

décision du Bureau (décision antérieure).

 

Quant au paragraphe (Y), l'examinateur affirme que la demande

ne renferme absolument rien qui puisse insinuer ou supposer

qu'il y ait un dispositif de perforation à mouvement unique.

Après analyse de l'article de Scrupski, page 47, l'on constate

qu'au moment où une plaquette est en place au-dessus d'un cadre

de plomb, un support temporaire se déplace horizontalement entre

les deux bandes (pellicule interconnectée et cadre en plomb) et

une tête s'abaissepour couper les fils et les détacher de la

pellicule. Par la suite, le support se retire, et la plaquette

est retenue par la tête au moyen d'un vide; la tête s'abaisse

alors jusqu'au cadre de plomb. Les fils sont ensuite soumis

à un point de soudure rapide...

 

Scrupski décrit de toute évidence un dispositif de perfo-

ration à double mouvement au moyen duquel la séparation de

la fine pellicule interconnectée à l'aide dudit dispositif

se fait au fur et à mesure qu'il s'approche de l'instrument

de liaison. Toutefois, le soudage de l'élément interconnecté

au cadre de plomb se fait uniquement lors du deuxième mouvement

descendant du dispositif de perforation.

 

Le dernier passage souligné décrit exactement la technique de

Scrupski, soit celle du double mouvement. Pourtant, le

demandeur prétend que dans sa revendication 2 originale le

passage identique corrobore sa théorie d'un dispositif de

perforation à mouvement unique.

 

Puisque la divulgation ne nous permet pas de trancher la question

à savoir si elle porte sur un dispositif de perforation à mouve-

ment unique, analysons maintenant les illustrations. Les figures

3 à 5 illustrent, dans l'ordre, les diverses positions de la per-

foratrice. L'on remarque l'absence de la pastille de cisaille-

ment à la figure 4, ce qui correspond à la technique décrite

par Scrupski dans son article. Ainsi, la présente demande démontre

clairement et décrit un dispositif de perforation à double mouvement

visant à séparer la fine pellicule interconnectée, et à la rattacher

au cadre de plomb tandis que l'élément découpé est déplacé à l'aide

d'un poinçon jusqu'à un point de contact jumelé à un élément de la

bande du cadre de plomb.

 

Les modifications apportées à la présente demande (p. 2) sont

rejetées parce qu'elles ne sont pas étayées conformément aux

dispositions de l'article 52 du Règlement. Elles doivent donc

être supprimées.

 

En ce qui a trait au paragraphe (Z), la distinction entre la

technique de liaison préconisée par le demandeur et celle de

Scrupski a été soulignée dans la partie (1) de la décision du

Bureau (décision antérieure). Pour rattacher la fine pellicule

 

       interconnectée au cadre de plomb, Scrupski propose deux

       opérations distinctes: pression et soudure à vague. Dans

       sa revendication 1 originale tout comme dans la modification

       de cette dernière, le demandeur regroupe les deux opérations

       de pression et de soudure à vague. Toutefois, il n'a jamais

       fourni de précision sur la manière d'exercer une pression

       pendant la soudure à vague. La revendication a été tout sim-

       plement amputée du terme "pression" pour le remplacer par

       "température". De toute manière, le facteur température est

       l'élément le plus important dans le cas de la soudure à vague.

       Contrairement à ce qu'il affirme "l'antériorité Scrupski

       n'aborde pas l'étape de la soudure à vague que préconise le

       demandeur" il semble .que le demandeur ait tiré avantage de

       la technique de soudure à vague de Scrupski.

 

...

 

       Dans sa réponse à la décision finale, le demandeur a retranché la revendication

       6, et présenté de nouvelles revendications 1 à 5. Il a fait parvenir un affi-

       davit signé par un certain M. Jones G. Harper, et a fait valoir les points suivants:

 

       Texas Instruments, le présent demandeur, a acheté de General

       Electric le procédé G.E. ainsi que les techniques y afférentes.

       C'est grâce à ce procédé qu'a pris naissance la technique dé-

       crite dans la présente demande. Lorsque T.I. a tenté d'amalgamer

       le procédé G.E. à ses propres opérations, elle a découvert que ce

       procédé comportait des faiblesses dont certaines étaient assez

       importantes. Entre autres, les diagrammes interconnectés avaient

       tendance à se rupturer, ce qui produisait des circuits ouverts.

       Ce phénomène de rupture se déclarait habituellement pendant les

       verifications thermiques du produit fini.

 

       Nous nous sommes heurtés à un deuxième problème de taille:

       dans le procédé G.E., le système de liaison par décharge était

       d'un fonctionnement incertain parce qu'il n'assuraIt pas tou-

       jours un joint solide en tous les points de liaison. Dans sa

       divulgation, G.E. décrivait le système comme étant soumis à une

       "impulsion", ce qui provoquait une variation de température

       cyclique. Le nombre de pièces défectueuses était par le fait

       même excessivement élevé.

 

       Le groupe de recherches de T.I. mis sur pied dans le but de

       remédier aux défectuosités ainsi que la présente invention re-

       présentent l'aboutissement des efforts mis de l'avant. En ce

       qui a trait aux techniques transmises par C.E. à T.I,, le

       diagramme interconnecté était effectivement fabriqué à partir

       d'une feuille de cuivre soumise à un traitement de galvanoplastie.

       Peu importe que ce détail soit mentionné ou non dans l'article

       cité par l'examinateur, il s'agit d'un fait qui peut être con-

       firmé, s'il y a lieu, au moyen d'une déclaration sous serment.

 

       T.I, a découvert la solution au problème de rupture du diagramme

       interconnecté: utiliser une feuille de cuivre soumise à un

       traitement de laminage plutôt qu'à la galvanoplastie. La feuille

       de cuivre laminé est un matériau fort connu, disponible depuis

       longtemps, et obtenu à partir du laminage à chaud du cuivre.

       Tout le monde sait que; le cuivre peut être laminé à chaud jusqu'à

       une épaisseur aussi minime que 0.001-0.002 pouce. De par sa

       structure, la liaison atomique d'une feuille de cuivre laminé

       est différente, et l'on a découvert que pour ce motif, le cui-

       vre laminé offre une résistance à la rupture de beaucoup supé-

       rieure à celle d'une feuille de cuivre soumise à 1a galvanoplastie

       lorsqu'elle est exposée aux contraintes thermiques cycliques.

       Cette découverte a donc permis d'apporter la solution au problème

       de rupture du diagramme de cuivre interconnecté.

...

 

       Il s'ensuit donc que le procédé G.E. dont T. I. a fait

       l'acquisition comportait des faiblesses manifestes qui

       empêchaient sa commercialisation. Après avoir fait preuve

       de génie inventif qui surpasse les connaissances auxquelles

       on est en droit de s'attendre chez les hommes du métier,

       T.I, est parvenue, grâce à la mise au point de techniques

       nouvelles, à trouver une solution heureuse qui rende sa

       commercialisation possible. Cette technique est décrite

       dans la nouvelle revendication 1.

 

...

 

       Lors de l'audience, M. Baker a présenté une nouvelle revendication 1 ainsi

       qu'un affidavit signé par M. K. Wolford.

 

       Il incombe à la Commission de décider si le demandeur a réalisé un progrès tech-

       nique brevetable, et si l'objet de la revendication est suffisamment étayé par

       la divulgation.

 

       A prime abord, nous estimons que la divulgation n'est pas suffisante.

 

       A la page 5 de la décision finale" l'examinateur expose ses motifs de rejet en

       vertu de l'article 25 du Règlement régissant les brevets. Il souligne que

       Scrupski "opère la séparation de la fine pellicule interconnectée au moyen du

       dispositif de perforation au fur et à mesure qu'il s'approche de l'instrument

       de liaison", ce que le demandeur revendique dans sa revendication 2 originale à

       titre de dispositif de perforation à mouvement unique. L'examinateur déclare

       également que la "divulgation ne nous permet pas de trancher la question à savoir

       si elle porte sur un dispositif de perforation à mouvement unique ". Les figures

       3 à 5 font aussi l'objet d'une analyse, et l'on a remarqué "l'absence de la pas-

       tille de cisaillement à la figure 4, ce qui correspond à la technique décrite par

       Scrupski dans son article."

 

       Lorsqu'est venu le moment de débattre la question, M. Baker a déclaré que "dans

       le procédé revendiqué par le demandeur, la perforatrice 33 s'abaisse, traverse la

       pastille de cisaillement 35, et descend jusqu'à ce qu'elle rencontre la bande 21

       du cadre de plomb". Dans le but d'étayer sa prétention, il cite une courte

       description du dispositif de perforation tirée de la page 3, lignes 16 â 21 ainsi

       qu'une autre description plus complète, soit celle qui débute à la page 5, ligne

       16 pour se poursuivre jusqu'à la ligne 4 de la p. 6.

 

La Commission a accordé une attention minutieuse à l'étude des illustrations

et du texte de la divulgation à laquelle M. Baker fait allusion. A l'analyse des

des figures 3, 4 et 5 de la demande, nous assistons à la succession de mouvements

de la perforatrice et de l'instrument de liaison, et nous pouvons visualiser

l'emplacement de la pastille de cisaillement. D'après la figure 3, nous déduisons

que la pastille de cisaillement est immobile parce que dans son mouvement descen-

dant, la perforatrice projette une image obscure. En confrontant les illustrations

à la divulgation, les extraits de la page 3, lignes 16 à 21 et de la p. 5 ligne 16

jusqu'à la ligne 4 de la p. 6 nous mènent à la conclusion suivante: le dispositif

de perforation utilisé est à mouvement unique, et le rejet fondé sur l'article

25 du Règlement mérite d'être retiré. Si les deux bandes (cadre de plomb et

pellicule photographique) avaient été illustrées dans chaque figure, et que la

ligne de mouvement de la perforatrice s'était retrouvée sur la même ligne verticale

dans tous les dessins, ces derniers y auraient gagné en précision, et il aurait

été plus facile de comprendre les figures 3, 4 et 5. De plus, la plaquette 31

devrait être absente de la figure 5 au moment du retrait de la perforatrice.

 

Il reste une autre question à régler, celle afférente à la précision d'alignement

de la pellicule et du cadre de plomb. Dans sa divulgation, p. 3, ligne 8, le

demandeur déclare: "Tout en étant dévidées des grosses bobines, les bandes de

cadre de plomb et de diagramme interconnecté (les plaquettes semi-conductrices

y sont fixées) s'alignent avec une grande précision au fur et à mesure, au moyen

d'un dispositif de commande à roue dentée". A la p. 6, ligne 3, le demandeur

déclare "l'alignement des deux bandes se fait en faisant coïncider les repères".

A la p. 47 de l'article de Scrupski il est écrit "qu'il y a un alignement de la

bande métallique des deux cadres de plomb (en droite ligne) à l'aide des orifices

repères." Nous en déduisons donc qu'il est possible d'en arriver à une précision

d'alignement acceptable en faisant intervenir les orifices prévues pour le dispo-

sitif à roue dentée.

 

Dans la décision finale, le rejet des revendications 1 à 5 est fondé sur l'article

publié par Scrupski ainsi que sur les connaissances usuelles en matière de

fabrication d'éléments semi-conducteurs. Scrupski explique comment fixer les

plaquettes aux deux cadres de plomb alignés (voir p. 47, 2e colonne):

 

Une bande métallique des deux cadres de plomb (en droite

ligne) est alignée à l'aide des orifices-repères, et la

pellicule photographique retient les plaquettes à plusieurs

liaisons. Lorsqu'une plaquette est en place au-dessus d'un

cadre de plomb, un support temporaire se déplace horizonta-

lement entre les deux bandes, et une tâte s'abaisse pour

couper les fils et les détacher de la pellicule. Par la

suite, le support se retire; la plaquette est retenue par

la tête au moyen d'un vide. La tête s'abaisse alors

jusqu'au cadre de plomb. Les fils sont ensuite soumis à

un point de soudure rapide, et la bande du cadre de plomb

avance jusqu'au prochain pont de soudure à vague.

 

La confrontation du procédé de Scrupski avec celui revendiqué dans le cadre de

la présente demande permet d'établir des distinctions importantes. Premièrement:

dans l'antériorité Scrupski, le déplacement du support temporaire entre les

deux bandes se fait horizontalement. Deuxièmement: "Par la suite, le support se

retire". Troisièmement: les fils sont ensuite soumis à un point de soudure

rapide. Ensuite, "la bande du cadre de plomb avance jusqu'au prochain point de

soudure à vague". Dans un système automatisé, chacune de ces opérations nécessite

un léger temps d'arrêt. L'on constate toutefois qu'avec la technique revendiquée

par le demandeur, l'on obtient lis produit fini au moyen d'un seul mouvement

descendant de la perforatrice et suivi d'un mouvement ascendant de l'instrument

de liaison opérant la soudure à vague. Nous estimons qu'il s'agit d'une technique

plus avantageuse que celle décrite dans l'antériorité Scrupski.

 

Il nous est donné de constater que le procédé revendiqué par le demandeur a

remporté un succès commercial comme l'affirme M. K. Wolford dans son affidavit

qui a été présenté lors de l'audience. Il déclare que la production de l'invention

sur une chaîne de montage s'avère un succès commercial depuis plus de cinq ans.

M. Wolford nous fait également savoir que l'exploitation commerciale du dispositif

de Scrupski était alors impossible,

 

L'autre affidavit rédigé par M. G. Harper et annexé à la réponse à la décision

finale décrit les problèmes afférents au procédé Scrupski ainsi que les démarches

entreprises par Texas Instruments pour les solutionner. Lors de l'audience,

l'examinateur s'est interrogé à savoir si le demandeur ne tentait pas tout sim-

plement de faire breveter en son mon le procédé dont il venait de faire l'achat

de G,E. M. Harper déclare qu 2e paragraphe de son affidavit qu'on a découvert

que les techniques achetées de G.E., c'est-à-dire ce qui est décrit dans

 

Electronics, 1er février 1971, pages 44-48, comportaient certaines faiblesses en

ce qui a trait à leur utilisation sur une base commerciale. Il ne fait aucun doute

que le procédé dont T.I. a fait l'acquisition de G.E. est semblable à celui décrit

dans la publication de Scrupski, et qu'il comportait les faiblesses que T.I.

semble avoir surmontées.

 

Lors de l'audience, M. Baker a présenté une nouvelle revendication 1 en remplacement

de la revendication 1 actuelle. Elle se lit comme suit:

 

Dans un procédé de fabrication de circuits intégrés où un grand

nombre de plaquettes serai-conductrices sont fixées sur une pellicule

diélectrique flexible dotée d'un nombre égal de diagrammes

conducteurs interconnectés. recouverts de cuivre laminé, l'amélio-

ration d'une technique visant à fixer les diagrammes interconnectés

sur la paroi extérieure d'une bande de cadre de plomb, y compris des

éléments de cadres de plomb intégralement rassemblés, ladite techni-

que comprenant les étapes suivantes:

 

recouvrir d'un alliage ou d'un métal dont le point de fusion

est bas, les parties appropriées de la bande du cadre de

plomb ainsi que les diagrammes interconnectés; aligner (1) les

parties à souder de l'un des diagrammes interconnectés, (2) les

parties correspondantes d'un cadre de plomb, (3) un instrument

de liaison chauffé et maintenu à une température constante de

beaucoup supérieure au point de fusion de l'alliage ou du métal

mentionné ci-dessus, (4) un dispositif de perforation dont la

forme permet un jumelage avec l'instrument de liaison, et (5)

un dispositif de cisaillement installé entre le dispositif de

perforation et l'instrument de liaison, dont la forme permet

un jumelage avec le dispositif. de perforation; avancer le

dispositif de perforation jusqu'à l'instrument de liaison, ce

qui a pour effet de détacher un diagramme interconnecté de la

bande de pellicule diélectrique souple, en provoquant un enclen-

chement des dispositifs de perforation et de cisaillement;

poursuivre l'avancement du dispositif de perforation sur lequel

a été fixé le diagramme interconnecté, et en rapprochant la

perforatrice tout près de l'instrument de liaison chauffé, com-

primer le diagramme interconnecté et le cadre de plomb qui se

trouve au centre, à une température propice et pendant la

période nécessaire pour effectuer une soudure à vague temporaire

à l'aide du métal ou de l'alliage dont le point de fusion est

bas, et par conséquent, d'en arriver à une liaison totale.

 

La présente revendication traite précisément d'un procédé de fabrication de cir-

cuits intégrés où des plaquettes sont fixées sur une pellicule diélectrique dotée

d'un nombre égal de diagrammes conducteurs interconnectés recouverts de cuivre

laminé. Le procédé revendiqué englobe les étapes où l'on fait avancer 1e dispo-

sitif de perforation, et rapprocher la perforatrice tout près de l'instrument de

liaison chauffé pendant la périodes nécessaire pour effectuer une soudure à vague

temporaire à l'aide du métal dont le point de fusion est bas, et par conséquent,

d'en arriver à une liaison totale. L'antériorité citée n'aborde pas cette combi-

naison particulière, et compte tenu des déclarations que renferme l'affidavit, nous

ne croyons pas que la présente demande semble évidente par rapport à l'antériorité.

 

Par conséquent, nous estimons que la revendication 1, soit la version présentée

lors de l'audience, peut être accueillie favorablement, et nous recommandons

qu'elle soit acceptée.

 

Après avoir recommandé le retrait de la décision de rejet rendue en vertu de

l'article 25 du Règlement, la Commission est également convaincue que le demandeur

a réalisé un progrès technique brevetable. Compte tenu de l'antériorité citée,

nous estimons que le demandeur a fait preuve de génie inventif et que le commis-

saire ne devrait pas refuser de lui délivrer un brevet (voir Crosley Radio Corpo-

ration v Canadian General Electric (1936) S.C.R. 551 à 560). La Commission recom-

mande donc le retrait des objections formulées et l'acceptation de la revendica-

tion 1 et des revendications 2 à 5 (inclusivement) qui y sont subordonnées.

 

Le président de la

Commission d'appel des brevets, Canada

 

G.A. Asher                    S.D. Kot

                        Membre

 

Après analyse de la présente demande et de la recommandation formulée par la

Commission d'appel des brevets, je souscris aux conclusions de cette dernière.

Je retire donc la décision finale et la demande est renvoyée à l'examinateur

pour exécution.

 

Le Commissaire des brevets,

 

J.H.A. Gariépy

 

Datée à Hull (Québec)

ce 19e jour de novembre 1979

 

Agent du demandeur

 

Kirby, Shapiro, Fades & Cohen

C.P. 2705, Terminus D

Ottawa (Ont.)

K1P 6H2

 

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