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                      DECISION DU COMMISSAIRE

 

 EVIDENCE: Presse à revêtir un mince panneau de copeaux d'un placage.

 

 Le placage est appuyé sur le panneau de copeaux par une courroie mise en tension

 et qui enveloppe partiellement la calandre de la presse. Le demandeur a accepté

 l'amendement proposé à la revendication 1.

 

 Décision finale: Confirmée - le modificatif est accept.

 

                ******************************

 

 La présente décision a trait à une demande de révision, par le Commissaire des

 brevets, de la décision finale de l'Examinateur, en date du 22 janvier 1976,

 concernant la demande numéro 158,674 (classe 154-29.00), intitulée "Presse pour

 revêtir un mince panneau de copeaux d'un placage."

 

 La demande porte sur une presse à revêtir un mince panneau de copeaux d'une ou

 de plusieurs feuilles de placage, et comportant une calandre à travers laquelle

 passent une feuille de placage et un mince panneau de copeaux. Le placage est

 appuyé sur le panneau de copeaux par une courroie qui est mise en tension et qui

 enveloppe partiellement la calandre de la presse. La figure 1 de la demande,

 illustre, ci-dessous, ledit agencement.

 

                                  <IMG>

 

 Dans la décision finale, l'Examinateur a rejeté les revendications 1 à 13 "par

 manque d'inventivité" par rapport aux antériorités suivantes:

 

 Brevet américain

 

2,385,456                 25 septembre 1945                Marcy

 

 Brevet canadien

 

 933,459                 11 septembre 1973                 Ettel

 

Antériorités supplémentaires d'intérêt particulier

 

Brevet canadien

 

791,679                   6 août 1968                Roullard

 

 Brevet américain

 

3,307,993                7 mars 1967              Gottwald et autre

 

Dans sa décision l'Examinateur déclarait, entre autres choses, ce qui suit:

 

...

 

Les antériorités déposées décrivent une presse à vulcaniser et

une presse à panneaux de copeaux. Toutes deux sont dotées d'un

tambour chauffé de fortes dimensions et muni d'une courroir

presseuse souple et sans fin enveloppant partiellement la cir-

conférence. La courroie passe sur des rouleaux-guides qui servent

à l'appuyer sur le tambour et à la tendre. Toutes les caractéris-

tiques essentielles à l'appareil revendiqué par le demandeur se

retrouvent dans l'antériorité déposée. De fait, l'appareil décrit

dans les revendications 1 à 13 ne diffère aucunement, du point de

vue brevetabilité, de l'appareil décrit dans le brevet canadien

numéro 933,459 du demandeur.

 

Dans ses arguments, le demandeur semble vouloir prouver la bre-

vetabilité de ses revendications en raison de l'utilisation qu'il

entend faire de son appareil. L'Examinateur s'accorde avec le

demandeur pour dire que le brevet de Marcy révèle une presse à

vulcaniser et que le brevet canadien portant le numéro 933,459

révèle une presse à panneaux de copeaux. Cependant, chacune des

caractéristiques de l'appareil du demandeur, sauf celle qui a trait

à l'apport d'une courroie concourante, faite d'un matériau peu

adhésif, peut être constatées dans les brevets déposés. L'apport

d'une courroie concourante est un moyen évident d'empêcher la

feuille de placage et le panneau de copeaux de coller au tambour.

De plus, des restrictions en regard de l'utilisation prévue et des

conditions opérationnelles, telles la température et la pression,

ne suffisent pas à conférer brevetabilité à un appareil dont les

caractéristiques de construction peuvent être observées dans la

technique antérieure.

 

Comme suite aux arguments avancés par le demandeur, en regard du

brevet de Marcy et du brevet canadien numéro 933,459, l'on peut voir que

lorsqu'on utilise l'appareils de Marcy, le fait que, dans le positionne-

ment des couches, c'est la matière thermoplastique et non le panneau

de copeaux qui est disposée immédiatement contre le tambour, présente

un avantage pratique évident mais n'a aucun rapport avec la structure

de l'appareil. Pareillement, bien que le brevet canadien 933,459

décrive l'appareil comme presse à panneaux de copeaux, il ne diffère

pas sur le plan de la brevetabilité, dans la mesure où il s'agit

de restrictions de construction, de la presse à panneaux de copeaux

revendiquée par le demandeur.

 

...

 

Dans sa réponse, le demandeur dépose les nouvelles revendications 1, 10 et 14,

et apporte au mémoire descriptif quelques amendements d'ordre mineur. Il

déclare également ce qui suit:

 

 ...

 

Pour développer la position du demandeur par rapport au brevet

canadien 933,459 qui décrit un appareil pour fabriquer des panneaux

de copeaux, le demandeur désire faire remarquer que ledit brevet

décrit plusieurs caractéristiques de construction qui sont absentes

de la présente demande. Lorsqu'on utilise une presse pour faire

des panneaux de copeaux, une couche de copeaux de bois mélangés à

 des liants est répandue sur un ruban d'acier, ce qui fait

 qu'il est indispensable qu'un dispositif épandeur en surplomb

 du ruban, tel celui qui est illustré dans les dessins, soit

 disposé immédiatement en aval de l'admission de l'entre-deux

 de pressage. Le dispositif épandeur empêche donc les panneaux

 de copeaux de s'introduire entre la courroie et la calandre

 chauffée. Par conséquent, l'appareil décrit dans le brevet

 canadien numéro 933,459 ne pourrait être utilisé pour coller

 une feuille de matière thermoplastique sur un panneau de

 copeaux.

 

 En outre, la couche de copeaux de bois est amenée en contact

 avec la calandre, ce qui n'est pas le cas avec l'appareil reven-

 diqué par la présente demande, puisque cet appareil comporte un

 dispositif pour positionner la feuille de placage entre le pan-

 neau de copeaux et la calandre chauffée. Le dispositif mentionné

 a pour objet d'éviter tout contact entre le matériau de bois et la

 calandre chauffée de la manière illustrée dans les dessins.

 

...

 

 Un des principaux buts de la présente invention consiste à

 supprimer les problèmes dus à la vapeur et à prévenir la formation

 de boursoufflures et de cloques dans les panneaux de copeaux

 revêtus d'un placage, comme nous l'avons déjà vu. Ce problème

 n'existe pas lorsqu'on utilise une presse pour fabriquer les

 panneaux de copeaux parce que les efforts de pression sont consi-

 dérablement plus élevés que les efforts qui sont exercés lorsqu'on

 utilise l'invention revendiquée par le demandeur. Lorsqu'on utilise

 la presse qui fait l'objet de l'antériorité, le panneau de copeaux

 non fini est en contact direct avec la calandre, et il est chauffé

 à des températures supérieures à celles du point d'ébullition de

 l'eau. Par conséquent, l'humidité contenue dans le panneau non

 fini s'évapore. Cependant, comme la surface du panneau de copeaux

 n'est pas revêtue d'un placage, la vapeur d'eau s'échappe de la

 surface du panneau après la sortie de ce dernier de la presse.

 Il existe donc une autre différence intrinsèque entre une presse

 à panneaux de copeaux et l'invention revendiquée par le demandeur,

 dans laquelle le panneau de copeaux fini ne vient pas en contact

 avec la calandre chauffée, et dans laquelle les zones de contact

 entre la feuille de placage et la calandre chauffée sont de nature

 à surmonter le problème de la formation de boursoufflures et de

 cloques dans la feuille de placage, comme nous l'avons déjà dit à

 la page 5 de la réponse.

 

...

 

 Les mêmes arguments fondamentaux peuvent servir à établir la

 différence entre la présente invention et l'appareil décrit par le

 brevet américain portant le numéro 3,307,993. L'antériorité

 décrit un appareil et une méthode ultrarapides pour recouvrir un

 papier d'une surface extrêmement lisse. Se référant au bas de

 la colonne 3 et au haut de la colonne 4, aussi bien qu'aux dessins,

 la méthode est accomplie en appuyant fortement un revêtement sur

 une partie considérable de la surface des tambours, ce pour un temps

 assez long pour permettre à la surface du revêtement de sécher. Comme

 on peut le voir plus particulièrement à la ligne 52 de la colonne 4,

 l'enveloppe peut encercler le tambour jusqu'à 270 . En outre, le

 tambour sécheur est chauffé à des températures allant jusqu'à 325

 degrés Fahrenheit, comme l'indiquent les lignes 37 et 38 de la

 colonne 3. L'appareil décrit dans l'antériorité ne pourrait être

 utilisé pour revêtir un mince panneau de copeaux d'un placage,

 et ne possède pas les caractéristiques inhérentes à une presse

 destinée à cet usage. Un des principaux buts de l'invention reven-

 diquée par le demandeur consiste à réduire la durée du contact entre

 la surface chauffée et la feuille de placage, ce qui ne peut être

réalisé en employant l'appareil décrit par l'antériorité

parce que la zone d'enveloppement est beaucoup trop longue et

le temps de séchage du revêtement ou l'intervalle de contact

entre le revêtement et le tambour n'est nullement compatible

à une presse à revêtir un panneau de copeaux d'un placage, dotée

des caractéristiques essentielles, telle celle que revendique le

demandeur.

 

 ...

 

 L'audition de la présente demande devait être tenue le 2 novembre 1977. Cependant,

la Commission examinant la demande avant l'audition constata que l'antériorité

la plus pertinente n'était invoquée qu'à titre d'antériorité d'intérêt particulier.

Qui plus est, elle était pour la première fois invoquée dans la décision finale.

Etant donné ces circonstances, la Commission ne pouvait raisonnablement procéder

à la révision de la décision finale. Par conséquent, en toute justice pour le

demandeur, et avec l'assentiment de ce dernier, l'audition fut annulée.

 

MM. Woodley et Johnson, mandataires du demandeur, qui avaient cependant

projeté de se rendre au Bureau des brevets pour autres affaires, demandèrent

alors que la Commission leur accorde une entrevue. Cette entrevue eut lieu le

2 novembre 1977. Une solution au problème consistait à retourner la demande à

l'Examinateur pour reprise de l'instruction. Cette solution n'eut pas, pour des

raisons bien évidentes, l'heur de plaire au demandeur. Par conséquent, afin de

dépêcher la procédure d'examen, la Commission procéda à une étude complète de

l'instruction. La Commission statua que la revendication 1, la seule revendi-

cation indépendante, était en réalité d'une portée beaucoup trop étendue par

rapport aux antériorités, et plus particulièrement par rapport au brevet de

Gottwald, lequel n'était invoqué qu'à titre d'antériorité d'intérêt. Ce brevet

a, d'une manière générale, trait à une méthode et un appareil ultrarapides pour

revêtir du papier. Une courroie a été prévue pour garder le papier et le revê-

terrent constamment appuyés sur un tambour sécheur. La figure 1, ci-dessous, fait

état de l'agencement du brevet de Gottwald:

 

                              <IMG>

 

Grâce à la précieuse collaboration de l'Examinateur, un projet pour une

nouvelle revendication 1, paraissant acceptable à nos yeux, fut suggéré et

soumis aux mandataires. Cette revendication y compris les modificatifs soulignés

se lit comme suit:

 

Une presse à revêtir un panneau de copeaux d'au moins une

feuille de matière thermoplastique, ladite presse comportant

une calandre chauffée sur laquelle passent ladite feuille de

placage et ledit panneau de copeaux, un rouleau-guide, un

rouleau presseur disposé en aval dudit rouleau-guide, une

courroie souple et sans fin s'enroulant autour dudit rouleau-

guide et dudit rouleau presseur, et un dispositif pour position-

ner ladite feuille de placage entre ledit panneau de copeaux et

ladite calandre chauffée, ledit rouleau-guide et ledit rouleau

presseur étant disposés de manière à enrouler partiellement

ladite courroie autour de ladite calandre chauffée à l'endroit

où ladite feuille de placage et ledit panneau de copeaux passent

entre ladite courroie et ladite calandre chauffée alors que le

rouleau presseur est positionné à l'extrémité de la zone d'en-

veloppement afin de parfaire le collage, la surface de ladite

calandre chauffée étant un bonconducteur de chaleur afin de

transférer la chaleur rapidement et être amenée à une température

telle que la feuille de placage en matière thermoplastique

devienne malléable dans la zone d'enveloppement, l'étendue

limitée de ladite zone d'enveloppement prévenant la formation

de défectuosités et de boursoufflures sur le panneau de copeaux

revêtu et permettant de retirer le panneau de copeaux revêtu

de la calandre chauffée, une fois le collage terminé.

 

Le 21 mars 1978, le demandeur accepta la revendication amendée et apporta les

modificatifs appropriés, annulant en même temps les revendications 12 à 14.

 

Il nous semble superflu, dans les circonstances, d'ajouter quoi que ce soit,

puisque l'amendement révoque maintenant la décision finale. Nous recommandons

que les revendications 1 à 11 soient acceptées.

 

Le président adjoint de la

Commission d'appel des brevets

 

J.F. Hughes

 

Nous avons examiné l'instruction de la présente demande et nous souscrivons

aux constatations de la Commission d'appel des brevets. Par conséquent, la

demande est retournée à l'Examinateur pour la reprise de l'instruction.

 

Le Commissaire des brevets

                                     Mandataire du demandeur

                                     D.S. Johnson

J.H.A. Gariépy                       133 ouest, rue Richmond

                                     Toronto 1 (Ontario)

Fait à Hull (Québec)

le 13 avril 1978

 

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