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DECISION DU COMMISSAIRE

 

       Revendication trop générales: Conditionnement pour pile électrique

 

       La demande porte sur un ensemble de piles électriques composé d'un boîtier

       en deux parties dans lequel sont ménagés différents logements permettant de

       placer chaque cellule en les décalant les unes par rapport aux autres. Un certain

       nombre de revendications ont été rejetées parce qu'elles oublient de préciser que

       les cellules doivent être "sur le même plan et décalées les unes par rapport

       aux autres".

                        ************************

 

       La présente décision porte sur une requête en révision présentée au Commissaire

       des brevets au sujet de la décision finale de l'examinateur prise 1e 12 janvier 1976

       à propos de la demande numéro 115,927 (Classe 319-125). Cette demande a été dé-

       posée le 17 juin 1971 au nom de Richard R. Clune et autres sous le titre

       "Système de conditionnement des piles électriques." Le Commission d'appel des

       brevets a tenu une audience le 7 septembre 1977 au cours de laquelle le demandeur

       était représenté par M. N. Hewitt.

 

       La demande porte sur un système de conditionnement pour pile électrique constitué

       par un boîtier comprenant des logements séparés dans lesquels sont placées les

       différentes cellules. Ces cellules sont décalées les unes par rapport aux autres

       de façon à ce que leurs bornes puissent être soudées entre elles lorsqu'elles sont

       dans le boîtier. La figure 2 ci-dessous illustre la façon dont se présente le

       système.

 

          <IMG>

 

       Dans sa décision finale l'examinateur a rejeté les revendications 1,2,3 et 10

       qui selon lui sont "si générales qu'elles ne se limitent pas à l'invention

       divulguée." Il a justifié la décision prise de la manière suivante (en partie):

 

            L'invention du demandeur porte sur un boîtier en deux parties permettant

            de loger plusieurs cellules électrochimiques reliées en série. Les deux

            parties du boîtier peuvent. être ramenées l'une sur l'autre et fermées

            hermétiquement de manière à constituer une pile unique pouvant être

            insérée par exemple dans un appareil photographique. Il est prévu un

            accès au mécanisme de tension de la pile. Selon l'exposé qui va de la

            ligne 23 de la page 1 à la ligne 24 de la page 2, une des caractéristiques

 

         de l'invention du demandeur est la construction d'une partie du

         boîtier en deux parties de façon à retenir et à loger les cellules

         ce qui "permet de les relier convenablement les unes aux autres lors

         d'une première étape du montage en usine". Cette caractéristique est

         divulguée en détail par la suite, "la caractéristique de l'invention

         fait appel à l'utilisation d'une cartouche moulée qui permet de loger

         les cellules qui sont montées à l'intérieur, de transporter ces dernières

         le long des chaînes de fabrication, de guider chaque cellule dans le

         logement aménagé à cet effet dans le demi boîtier, ce qui permet de décou-

         vrir suffisamment la borne placée au sommet de chaque cellule, l'accès

         ainsi ménagé... permettant d'effectuer facilement des opérations de soudure

         sur les cellules une fois que celles-ci ont été placées dans leurs logements

         respectifs."

 

         Cette caractéristique de l'invention ne figure pas dans les revendications

         1 à 3 et elle n'est que vaguement suggérée à la revendication 10. La re-

         vendication 1 précise qu'il y a plusieurs logements permettant de "recevoir

         et de loger" les cellules. La formulation citée est très générale, elle

         ne définit pas une disposition facilitant le travail sur les cellules de

         manière " à permettre de les relier convenablement les unes aux autres

         lors d'une première étape du montage en usine". L'expression "en faisant

         un angle" à la ligne 8 de la revendication 1 est complètement dénuée de

         sens puisque les angles peuvent aller de 0 à 360À en passant par l'angle

         droit. Il est donc évident que la revendication 1 est beaucoup trop générale

         et doit être précisée afin de définir "l'angle" comme étant "un angle aigu

         permettant de découvrir suffisamment les cellules pour effectuer une opé-

         ration de fabrication".

 

         Les revendications 2 et 3 sont elles aussi trop générales et sont refusées

         pour les mêmes raisons.

 

         La revendication 10 précise que les cellules sont décalées les unes par

         rapport aux autres mais contredit cette affirmation en précisant par

         ailleurs que "la face inférieure de chaque cellule recouvre la cellule

         suivante" niant ainsi qu'il existe une zone accessible permettant d'effec-

         tuer une opération de fabrication. En conséquence, la revendication 10

         n'établit pas la caractéristique de l'invention mentionnée ci-dessus. Il

         est donc proposé que la revendication 10 soit modifiée à la ligne 6 et

         que l'on remplace "recouvre la cellule suivante" par "recouvre partiellement

         la cellule suivante de façon à découvrir suffisamment cette dernière pour

         que l'on puisse effectuer une opération de fabrication".

 

  ...

 

Dans sa réponse à la décision finale le demandeur a déclaré (en partie):

 

  ...

 

         Les objections de l'examinateur, bien que très nombreuses dans le détail,

         reviennent toutes à la question de savoir si les revendications 1,2,3 et 10

         doivent s'en tenir à la caractéristique suivant laquelle les cellules sont

         placées dans leurs logements ménagés dans une partie du boîtier de façon à

         découvrir suffisamment la borne située à la partie supérieure des autres

         cellules pour que l'on puisse y accéder avec un outil de soudage et pour

         que l'on puisse effectuer convenablement des opérations de soudage sur les

cellules après les avoir placées dans leurs logements respectifs. L'examina-

teur part du principe que l'exposition de la borne supérieure des cellules

placée dans les logements du demi boîtier constitue une caractéristique

fondamentale de l'invention et il cite différents passages de la divulgation

pour appuyer son argumentation. Les demandeurs insistent fortement sur le

fait que cette caractéristique n'est pas fondamentale pour l'invention

et qu'en particulier la disposition précise des cellules dans les logements

du demi boîtier n'a pas une importance fondamentale, plusieurs dispositions

étant possibles à condition que les cellules soient disposées en parralèle

1e long de l'axe longitudinal du demi boîtier et en faisant un angle tel

que la face inférieure de chaque cellule une fois placée dans son logement

se trouve sur le même plan que la borne supérieure de la cellule suivante.

 

Les demandeurs font remarquer respectueusement que l'aspect essentiel de

la présente invention, comme cela est clairement établi dans la divulgation,

consiste à utiliser une moitié de la cartouche moulée en tant que support

des cellules permettant de déplacer celle-ci le long des chaînes de montage

et de fabrication. Nous attirons l'attention sur ce point sur le paragraphe

reliant la page 1 et la page 2, sur le premier paragraphe de la page 2 et plus

particulièrement sur le paragraphe reliant la page 12 et la page 13 de la

divulgation. Cette caractéristique ne figure nulle part dans l'état antérieur

de la technique, il est bien admis que l'examinateur n'a pas rendu de décision

finale sur le vu de l'état antérieur de la technique et que lorsqu'il a passé

en revue l'état antérieur de la technique, l'examinateur n'a jamais tenté

d'affirmer que cette caractéristique était déjà connue...

 

....

 

L'examinateur poursuit alors en citant le troisième paragraphe de la page 2

qui se réfère à des cellules "guidées dans le logement aménagé à cet effet

dans le demi boîtier ce qui permet de découvrir suffisamment la borne placée

au sommet de chaque cellule, l'accès ainsi ménagé... permettant d'effectuer

facilement des opérations de soudure sur les cellules une fois que celles-

ci ont été placées dans leurs logements respectifs". Nous affirmons respec-

tueusement que cette caractéristique n'est qu'un des aspects de la disposition

des cellules dans le demi boîtier, qu'elle ne revêt aucun aspect fondamental

et qu'elle n'est pas citée comme telle à la page 2, et qu'en outre les indica-

tions fournies à la page 2 et plus particulièrement dans le premier paragra-

phe complet de la page 13, montrent que cette caractéristique n'est que la

solution préférée dans le cadre de la présente invention.

 

En résumé les demandeurs précisent que la disposition telle qu'elle est éta-

blie dans les plans et exposée en différents endroits de la divulgation,

selon laquelle chaque cellule est placée dans un logement ménagé dans le

demi boîtier de manière à découvrir suffisamment la borne située à l'extré-

mité supérieure de chacune des cellules pour que l'on puisse y accéder à

l'aide d'un outil de soudage par points à deux pointes, et y effectuer

facilement des opérations de soudage après avoir placé chaque cellule

dans son logement, ne constitue pas une caractéristique fondamentale de

l'invention, cette dernière étant indépendante de la disposition des cel-

lules et consistant en l'utilisation d'une demi cartouche moulée servant

de support aux cellules et permettant de les déplacer le long de chaînes

de fabrication.

 

...   

Nous avons examiné avec attention les points et les arguments soulevés à l'au-

dience par M. Hewitt. Il s'agit pour la Commission de déterminer si les

revendications 1, 2, 3 et 10 sont de portée plus générale que l'invention. Les

revendications 1 et 10 se lisent comme suit:

 

1. Une pile comprenant un boîtier en deux parties composé de deux

       coquilles moulées adaptables l'une sur l'autre dans le sens de

       la longueur, chacune d'entre elles présentant plusieurs logements

       permettant de recevoir et de loger chacune des cellules de l'en-

       semble ayant une épaisseur prédéterminée, une borne supérieure

       et une extrémité inférieure encastrées dans le logement, les loge-

       ments étant disposés à l'intérieur des coquilles en parralèle

       les uns à la suite des autres et faisant avec l'axe longitudinal

       un angle tel que la borne de l'extrémité inférieure de chacune

       des cellules disposée dans son logement se trouve placée sur le

       même plan que la borne de l'extrémité supérieure de la cellule

       suivante; et un circuit de fils conducteurs reliant la borne infé-

       rieure de chaque cellule à la borne supérieure de celle qui la suit;

       les deux demi coquilles moulées étant fabriquées de façon à pouvoir

       se rabattre l'une sur l'autre pour que les logements ménagés dans

       chacune d'entre elles se correspondent afin d'y encastrer les dif-

       férentes cellules.

 

   10. Un boîtier de pile moulé composé de deux demi coquilles creuses

       dans lesquelles sont ménagés des logements permettant de recevoir

       les cellules de la pile; une cellule étant placée dans chacun

       des logements; ces cellules étant décalées les unes par rapport

       aux autres de manière à ce que l'extrémité inférieure d'une cellule

       recouvre la cellule suivante, chaque cellule étant isolée de la

       cellule voisine; un certain nombre de raccordements électriques

       entre chacune des cellules de manière à fournir à la sortie une

       tension de série ainsi qu'un dispositif de branchement à la sortie

       sur une de ces cellules de façon à obtenir à la sortie une produc-

       tion électrique.

 

Nous avons précisé dès le départ qu'un brevet est accordé afin de concéder

à l'inventeur d'une idée susceptible de réalisation pratique ou donnant lieu

à une action propre à assurer cette réalisation, le droit de l'exploiter tem-

porairement pour son propre compte. Toutefois le droit exclusif ainsi accordé

doit se limiter à la réalisation proprement dite de l'idée, à la démarche in-

ventive ou à l'invention réalisée (voir Farbwerke Hoechst A.G, c. Commissaire

des brevets (1962) 22 Fox Pat. (141 à 169).

 

Pour simplifier on peut dire qu'un brevet n'est pas accordé à une idée

mais à la réalisation pratique de cette idée (voir aussi l'affaire Le Roi

c. Uhlemann Optical Co. (1949), 10 Fox Pat. C. 24 à 44). Ce n'est donc que

la réalisation pratique d'une idée ou d'un principe qui donne matière à brevet.

Le demandeur est fondé à exprimer ses revendications de manière aussi générale

que lui permettent l'état antérieur de la technique et la portée de sa divulga-

tion. Il n'a pas bien évidemment à détailler une à une toutes les modifications

qui de toute évidence pourraient être apportées à son invention. De même les

revendications n'ont pas à se limiter à la réalisation préférée bien qu'elles

doivent définir l'invention telle qu'elle est divulguée avec suffisamment de

précision et d'exactitude pour être conforme à l'article 36 (1) de la Loi sur

les brevets.

 

Nous nous intéresserons tout d'abord au problème de savoir ce qu'est l'invention

décrite dans la demande. Ainsi que nous l'avons mentionné, la demande décrit

une pile électrique dont le boîtier en deux parties se compose de deux coquilles

moulées et adaptables l'une sur l'autre. Dans chacune de ces coquilles sont

ménagés plusieurs logements dans lesquels sont encastrées les cellules lorsque

le boîtier est refermé. L'ensemble qui constitue la pile est prévu pour être

utilisé par exemple dans un appareil photographique où il convient d'économiser

l'espace. Lors du montage de la pile, l'une des demi coquilles est utilisée

comme support de montage dans lequel sont placées les cellules, partiellement

découvertes (Voir figure 2 ci-dessus), ce qui permet d'effectuer un certain

nombre d'opérations sur les cellules, essentiellement le soudage des branchements

électriques entre les cellules.

 

Il est clair que cette utilisation ainsi que la disposition des cellules dans

leur support constitue dans la divulgation une caractéristique importante de

cette invention. Les lignes 3 et suivantes de la page 2 se lisent comme suit:

 

   Une telle utilisation deux deux moitiés de cartouche moulée, qui permet

de monter et de maintenir en place les cellules lors du montage et

d'effectuer les opérations de fabrication sur les cellules pendant

qu'elles sont transportées ou maintenues dans les deux moitiés de

cartouche servant de support, les deux moitiés étant par la suite

refermées hermétiquement de manière à abriter les cellules de manière

permanente, simplifie les opérations de fabrication, réduit le nombre

des opérations manuelles qui seraient autrement nécessaires et réduit

dans une large mesure le prix du produit fini.  En outre, la qualité du

produit fini sera maximum et toujours égale à elle-même étant donné que

les positions de montage ainsi que la disposition des cellules les unes

 

       par rapport aux autres garantissent un bon montage ainsi qu'un bon fonctionnement

       des cellules une fois montées.

 

       Ligne 16 et suivantes.

 

            La caractéristique de l'invention fait appel à l'utilisation d'une

            cartouche moulée qui permet de loger les cellules qui sont montées

            à l'intérieur, de transporter ces dernières le long des chaînes de

            fabrication, de guider chaque cellule dans le logement aménagé à cet

            effet dans le demi boîtier ce qui permet de découvrir suffisamment

            la borne placée au sommet de chaque cellule, pour que l'on puisse y

            accéder à l'aide d'un outil de soudage par points à deux pointes, et

            y effectuer facilement des opérations de soudage après avoir placé

            chaque cellule dans son logement (souligné par nos soins).

 

      "Cette caractéristique de l'invention..." dont il est parlé ci-dessus doit

      se référer au début du paragraphe de la page 1, ligne 23 et suivantes, où

      l'on peut lire: "une des caractéristiques de la présente invention réside

      dans le fait que la cartouche moulée, qui permet de loger les cellules de

      la pile, est constituée en deux parties, de façon à ce que les cellules

puissent être installées et logées dans une des parties pour que l'on puisse

      faire correctement les branchements électriques entre les différentes cellules..."

       Il est donc clair que pris ensemble les deux paragraphes cités décrivent fon-

      damentalement la nature essentielle de l'invention. La limitation de l'espace

      disponible pose un problème que l'inventeur doit résoudre (voir ligne 16 et

       suivantes, déjà citées). Donc chacune des cellules est située par rapport à

      sa voisine de telle façon que la borne supérieure de l'une se situe en gros

      sur le même plan que la borne inférieure de l'autre. L'attache 38A et la borne

 supérieure de la cellule 34 sont découverts dans leur support de façon à garantir

 l'accès d'un outil de soudage. Il s'ensuit que les cellules voisines doivent

       être légèrement décalées.

 

      Le demandeur soutient que la caractéristique "...dans le logement aménagé à

       cet effet dans le demi boîtier ce qui permet de découvrir suffisamment la

      borne placée au sommet de chaque cellule, pour que lion puisse y accéder...

       et y effectuer facilement des opérations de soudage après avoir placé cha-

      que cellule dans son logement," n'est "qu'un des aspects de la disposition...

      cette caractéristique n'est que la solution préférée dans le cadre de la

      présente invention." Les indications écrites que nous avons relevées ci-des-

      sus ne permettent pas de justifier cet argument et cela ressort encore davan-

      tage des lignes 8 et suivantes de la page 13 qui se lisent comme suit:

 

       Cette caractéristique visant à utiliser des parties de l'emballage

       définitif comme support de travail lors de la fabrication, garantit

       une économie de fabrication et de montage en réduisant au maximum les

       opérations manuelles.

 

       La construction qui permet d'encastrer à moitié chaque cellule dans

       son logement en laissant à découvert une part importante de l'extrémité

       supérieure afin de souder les attaches entre cellules aux bornes découver-

       tes des extrémités des cellules dans le cadre des opérations normales

       de fabrication, constitue une des caractéristiques importantes de cette

       invention (souligné par nos soins).

 

Toute caractéristique qui représente "l'une des caractéristiques importantes

de cette invention" ne peut par simple effet de l'imagination être considéré

comme "une réalisation préférée" ou "la mise en pratique de caractéristiques

non essentielles." En outre, nous ne pouvons être d'accord avec l'argument

selon lequel "... l'invention...(est) indépendante de la disposition des cellules."

Au contraire il ressort clairement de la description détaillée qui est faite

dans la divulgation que la disposition des cellules fait bien partie intégrante

de l'invention; il n'y a aucun doute, à notre avis, que les cellules doivent

être "placées sur un même plan et décalées les unes par rapport aux autres"

(en batterie) si l'on veut que l'invention décrite ait une application prati-

que. Il est banal de dire qu'en droit le sujet de l'invention doit être inclus

ou envisagé dans les revendications (voir le Roi c.Smith(1936) RCR à la page 238).

La revendication a aussi pour but de délimiter le monopole concédé à un inventeur

de manière suffisamment précise et détaillée pour être conforme à l'article

36(1) de la Loi sur les brevets.

 

Nous ne reprochons absolument pas au demandeur d'affirmer qu'une revendication

n'a pas à être limitée à la réalisation préférée. Toutefois dans le cas qui nous

occupe, et cela arrive souvent, le demandeur affirme en fait que la réalisation

préférée constitue l'invention. Nous l'avons déjà dit, le demandeur est fondé

à exposer des revendications aussi générales que lui permettent l'état antérieur

de la technique et la portée de la divulgation. Par contre il ne doit pas s'atten-

dre à se voir conférer sous forme de brevet un monopole plus grand que sa contri-

bution à l'avancement de la technique.

 

Nous estimons que la revendication 1 est de nature beaucoup trop générale et

à notre avis cette revendication va beaucoup plus loin que l'invention telle

qu'elle figure dans la divulgation et dans les plans. Cette revendication doit

être modifiée de façon à indiquer clairement que les cellules, lorsqu'elles sont

placées dans leur support sont "placées sur un même plan et décalées les unes

par rapport aux autres". Cette modification permettrait aussi de satisfaire

aux exigences des revendications 2 et 3 qui dépendent directement ou indirectement

de la revendication 1. La revendication 10 pourrait elle aussi être modifiée

selon le même schéma ou en changeant la ligne 6 de façon à ce que cette revendi-

cation se lise ainsi: ".., chaque cellule recouvre partiellement la cellule

suivante de façon à ce que chaque cellule soit suffisamment découverte pour que

l'on puisse effectuer une opération de fabrication.." Sous leur forme actuelle

les revendications 1, 2, 3 et 10 doivent à notre avis être refusées.

 

En résumé nous sommes convaincue que les revendications 1, 2, 3 et 10 dépassent

la portée de l'invention parce qu'elles ne s'en tiennent pas à une disposition

dans laquelle les cellules sont placées sur un même plan et décalées les unes

par rapport aux autres. Telles qu'elles sont rédigées les revendications sont

suffisamment larges pour englober une disposition pratiquement verticale des

différentes cellules, disposition qui n'était même pas suggérée lors du dépot

de la demande originale. Nous recommandons que les revendications 1, 2, 3 et

10 soient refusées.

 

J.F. Hughes

Président adjoint

Commission d'appel des brevets, Canada

 

J'ai pris connaissance de la suite donnée à cette demande et j'ai examiné la

recommandation de la Commission d'appel des brevets. D'accord avec cette recom-

mandation, je refuse d'accepter les revendications 1, 2, 3 et 10. J'accepterai

toutefois ces revendications lorsqu'elles seront modifiées dans le sens indiqué

par la Commission. Le demandeur dispose d'un délai de six mois pour modifier

ses revendications ou pour faire appel de cette décision conformément aux disposi-

tions de l'article 44 de la Loi sur les brevets.

 

J. H. A. Gariepy

Commissaire des brevets

 

Hull, Québec

le 26 septembre 1977

 

Mandataire du demandeur

 

Marks & Clerk

B.P. 957, Station B

Ottawa, Ontario

 

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