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                              DECISION DU COMMISSAIRE

 

EVIDENCE: Soutènement en ciment renforcé de fibres pour les tunnels.

 

Le fait de pulvériser un mélange cimentaire renforcé de fibres n'est pas un

procédé brevetable par rapport aux antériorités qui décrurent un procédé de

pulvérisation de murs en blocs de béton au moyen du même mélange.

 

Décision: Maintenue

 

La présente décision porte sur une demande de révision, par le Commissaire des

brevets, de la décision de l'examinateur datée du 29 avril 1975 pour la demande

no 152,834 (classe 61 à 65). La demande a été déposée le 28 septembre 1972 au

nom de James A. Harvey et s'intitule "Méthode de soutènement du plafond et des

parois d'un tunnel". La Commission d'appel des brevets a tenu une audience le 17

novembre 1976 et le requérant y était représenté par M. G.W. Partington.

 

La présente demande concerne une méthode de soutènement du plafond et des parois

d'un tunnel par pulvérisation d'un mélange cimentaire renforcé de fibres. Le

mélange en question peut être composé de n'importe lequel produit de ciment Portland

ou de tout autre produit de ciment trés alumineux mélangé avec du sable, du grainer

et des matériaux bruts. L'armature peut être composée de fils métalliques de 1

pouce ou de fibres, notamment de verres alcalins résistants ou des matériaux

plastiques, comme le polypropylène. La figure 1 ci-dessus illustre bien le montage

du requérant.

 

<IMG>

 

Les numéros 2 et 3 du schéma représentent le plafond et les parois du tunnel,

le numéro 4 indique une couche d'un mélange cimentaire durci renforcé de fibres.

 

Dans la décision qu'il a rendue l'examinateur a refusé la demande pour absence

d'objet brevetable compte tenu des brevets suivants:

 

Brevet britannique

 

1,042,606               14 septembre 1966                Winn

 

Brevet américain

 

3,381,479              7 novembre 1968                   Curzio

 

Le brevet Winn porte sur la fourniture et l'utilisation d'un matériau fibreux

qui est pulvérisé comme mélange cimentaire sur un mur de blocs de béton. La

figure 8 de ce brevet est donné ci-dessous.

 

                      <IMG>

 

La revendication 7 du brevet Winn se lit comme suit:

 

   Dans le procédé de fabrication de structures renforcées de

fibres où une torsade à brins multiples est passée à travers

un dispositif d'acheminement à partir d'un magasin qui est

placé dans un contenant fermé; ladite méthode consistant à

maintenir la pression à un niveau constant plus élevé que la

pression atmosphérique à l'intérieur dudit contenant et

également à l'intérieur dudit dispositif d'acheminement,

l'air enveloppant ladite torsade de fibres à partir dudit

contenant pressurisé jusqu'au dispositif de déchargement; et

en contrôlant le mouvement de ladite torsade de fibres dans

le dispositif d'acheminement grâce à l'ouverture ou à la

fermeture dudit dispositif de déchargement.

 

Quant au brevet Curzio, il expose un procédé d'utilisation d'arches renforcées

sur lesquelles est projeté du mortier de ciment à prise rapide. La figure 1

(ci-dessous) illustre l'invention en question.

 

                          <IMG>

 

L'examinateur soulevait, entre autres, les points suivants dans sa décision:

 

"Le requérant a modifié ses revendications pour insister sur

la résistance à la charge et l'autoportance de sa méthode et

soutient que ces dernières caractéristiques la distinguent des

antériorités. Ce raisonnement n'est pas accepté.

 

...

 

   La méthode de construction du brevet cité est en tout point

semblable à celle qui a été divulguée par le requérant. Le

plafond et les parois de la galerie de mine du requérant ne sont

pas solides c'est à dire sans plan de fracture car, dans le cas

contraire aucun dispositif de soutènement ne serait nécessaire.

 

   Par contre, les parois et le plafond sont formés de blocs non

liés ensemble et la méthode de pulvérisation du requérant renforce

le plafond et les parois, comme celle qui est décrite dans le

brevet britannique, et "elle permet de répartir les charges et

les tensions sur toute la structure".

 

   Le requérant soutient qu'il a inventé une nouvelle utilisation

pour un matériau qui n'est pas neuf c'est-à-dire un mélange

cimentaire renforcé de fibre mais aucune nouvelle utilisation

n'est divulguée. Dans l'exposé de l'invention que le requérant

a produit, celui-ci mentionne notamment (page 3, paragraphe 4):

 

"L'invention n'est pas limitée uniquement à une méthode de

soutènement des galeries de mines, les murs de remblai, les

dispositifs d'arrêt antidéflagrants, les revêtements de puits et

les chapeaux peuvent être également recouverts d'un tel enduit

puisque chacun de ces éléments est une partie constituante d'un

tunnel". Il s'aigt exactement de l'emploi décrit dans le brevet

cité. La similitude entre la méthode citée et la méthode du

requérant ressort encore plus. Le paragraphe susmentionné est

absolument nécessaire pour comprendre clairement la méthode qui est

exposée et on ne peut donc pas le supprimer.

 

   Le brevet américain délivré à Curzio est cité pour démontrer qu'il

n'y a aucune nouveauté dans le fait d'utiliser des arches et

autres méthodes de soutènement sous un revêtement vaporisé comme

le requérant l'a également revendiqué.

 

Suite à la décision de l'examinateur, le requérant soulevant notamment les points

suivants:

 

"La seule application pertinente de la norme britannique no

1,042,606 se trouve à la figure 8 et dans la description qui y

est annexée aux pages 5 et 6 de la citation. La figure 8 concerne

 spécialement une méthode où les éléments structuraux sont

 assemblés à sec par n'importe quelle méthode appropriée y

 compris le travail manuel. A cet égard on mentionne

 clairement, à la page 5, lignes 40 et suivantes que lesdits

 éléments structuraux doivent être autoportants ou dressés d'une

 façon temporaire. Comme l'indique précisément les lignes 51 et

 suivantes de la page 5 de l'exposé de l'invention, l'application

 du revêtement de mélange cimentaire sur les éléments structuraux

 a pour but d'assurer une plus grande force structurale que les

 méthodes traditionnelles de construction comme la pose du mortier

 ou le briquetage. Un peu plus loin aux lignes 105 et suivantes

 de la page 5, il est à noter que le mur de blocs de béton

 assemblés à sec et construit selon la norme britannique a des

 propriétés de résistance à la charge qui n'existaient pas

 auparavant dans les ouvrages en mortier conventionnels parce que

 la membrane monolithique lie les éléments de la paroi et la

 renforce sur toute la surface, tant intérieure qu'extérieure.

 Par conséquent, la paroi ainsi formé supportera et soutiendra

 des charges plus grandes que les ouvrages de maçonnerie

 traditionnels parce qu'elle peut agir comme structure mono-

 lithique même si elle est formée au départ d'éléments séparés

 comme les briques illustrées à la figure 8. On remarque égale-

 ment un autre avantage, à la ligne 125 et suivantes de la page 5:

 le mur peut être construit avec des briques ou des blocs de

 béton brisés et des éléments de qualité inférieure qui seraient

 généralement inacceptables pour des constructions normales. En

 outre, l'exposé de l'invention mentionne que les coûts d'érection

 et de construction finale sont beaucoup moins élevés que pour la

 fabrication de murs conventionnels de briques ou de blocs de

 béton où le mortier est étendu à l'aide d'une truelle, à la main

 ou par une autre méthode conventionnelle (se reporter à la page 6,

 lignes 18 et suiv.)

 

 (3) Le requérant soutient qu'un exposé qui expose une méthode de

 pulvérisation d'un mélange cimentaire sur les surfaces opposées

 d'un mur de blocs de béton formé d'un certain nombre d'éléments

 structuraux assemblés à sec ne prévoit pas ni ne met en évidence

 une méthode qui consiste à pulvériser un mélange semblable sur les

 parois et/ou le plafond d'un tunnel creusé de façon à pouvoir

 supporter une certaine charge et être autoportant. Comme le

 soutènement du tunnel produit selon la méthode du requérant est

 autoportant il n'est donc pas nécessaire d'ériger des ouvrages de

 renforcement.

...

 

 Le requérant prétend également qu'une personne spécialisée dans la

 technique du creusage des tunnels, par exemple, un ingénieur minier,

 ne penserait pas à consulter une norme portant sur la pulvérisation

 de blocs de béton assemblés à sec, pour obtenir une méthode de

 revêtement autoportant et capable de supporter des fortes charges

 pour le toit et/ou les parois d'une galerie souterraine. Je suis

 d'avis que le raisonnement de l'examinateur est incorrect. Il

 prétend que le brevet cité divulgue une méthode qui est en tout

 point semblable à celle qui a été exposée par le requérant. Selon

 lui, les parois et le plafond du tunnel du requérant sont composés

 de blocs de béton séparés et la méthode de pulvérisation du requérant

 renforce les parois et le plafond en utilisant le même procédé que

 le brevet Winn. Il semble que l'examinateur ne tienne pas compte du

 fait que la norme britannique exige spécifiquement de fournir un

 certain nombre de blocs assemblés à sec qui sont soit autoportants

 soit érigés d'une façon temporaire.

 

I1 s'agit donc pour la Commission de déterminer si le requérant a réalisé ou

non un progrès technique brevetable. La revendication 1 de sa demande se lit

comme suit:

 

"Une méthode destinée à soutenir un plafond creusé et/ou

des parois creusées en pulvérisant directement sur ledit

plafond et/ou les parois un mélange cimentaire renforcé de

fibres et permettant ainsi au ciment formé de durcir pour

former un revêtement de tunnel autoportant et capable de

supporter certaines charges."

 

A l'audience, M. Partington a souligné que l'invention porte sur une nouvelle

utilisation d'un vieux matériau, c'est-à-dire appliquer un mélange de ciment

renforcé de fibres sur un tunnel. Il a soulevé certaines questions intéres-

santes qui doivent être examinées très attentivement. Toutes les revendications

qui ont été présentées concernent une méthode pour soutenir le plafond et les

parois creusées d'un tunnel.

 

Dans sa décision, l'examinateur examine en détail la figure 8 du brevet Winn

qui porte sur une méthode d'assemblage de blocs de ciment eux-mêmes renforcés

avec une couche de ciment qui est armée à l'aide de fibres torsadées (fibre

de verre ou autre matériau semblable). Il met aussi en doute la prétention

du requérant selon laquelle il s'agit d'une nouvelle utilisation d'un vieux

matériau.

 

Le brevet Winn démontre clairement que l'utilisation "d'un mélange cimentaire

renforcé avec des fibres" sur un mur de blocs de béton" est déjà connue ainsi

que le démontre tout manuel d'ingénieur minier. Le requérant l'a confirmé à

l'audience. La technique d'utiliser du "gunite" ou du "béton projeté" sur la

surface rocheuse des souterrains n'est pas nouvelle. Le "béton projeté" et la

"gunite" sont des mélanges cimentaires qui ne sont pas renforcés avec des

fibres.

 

Le requérant insiste sur le fait que la méthode exposée à la figure 8 du brevet

britannique concerne des éléments structuraux qui sont assemblés à sec par

n'importe quel procédé, y compris le travail manuel. Il soutient que "les

éléments structuraux qui sont assemblés à sec doivent être soit autoportants

ou maintenus autrement en érection d'une façon temporaire". Selon la nature

de la formation rocheuse, une galerie de mine est composée d'éléments

assembles qui doivent être autoportants ou maintenus en érection d'une façon

temporaire. Étant donné que le plafond et les parois d'un tunnel sont formés

de blocs séparés qui ont des plans de fracture, l'arrangement du requérant

est donc essentiellement semblable à celui qui fait l'objet du brevet Winn.

 

Le requérant fait remarquer également que son procédé ne requiert pas la pose

d'un renforcement composé d'un treillis métallique sur la surface du tunnel

avant la pulvérisation du mélange cimentaire renforcé de fibres. Cependant

le "béton projeté" et la "gunite" sont appliqués directement sur la surface

rocheuse d'un tunnel souterrain et ces deux procédés sont depuis longtemps

reconnus comme une méthode efficace et économique de soutènement pour les murs.

Quoi qu'il en soit, le procédé Winn n'exige pas la pose d'un treillis métallique

sur les parois avant d'appliquer le mélange cimentaire renforcé de fibres.

 

Le requérant avait également soulevé l'argument selon lequel le dispositif

décrit dans le brevet Winn ne fonctionnerait pas d'une façon satisfaisante dans

les conditions humides et poussiéreuses que l'on rencontre généralement lors

du percement des tunnels. Comme la demande du requérant ne concerne uniquement

qu'une méthode de soutènement pour une paroi excavée et qu'aucun appareil n'est

écrit dans le mémoire il n'est donc pas nécessaire d'étudier cette question.

 

Au cours de l'audience, le requérant a déclaré que sa méthode de construction

offre une meilleure forme de protection contre les incendies. Elle est également

efficace comme agent d'étanchéité contre l'air et l'humidité. Il faut cependant

préciser que ces dernières propriétés sont également inhérentes au procédé bien

connu de la "gunite" et, par le fait même, du brevet Winn, et qu'elles ne confè-

rent donc pas un caractère de brevetabilité à l'invention présumée. Quoi qu'il

en soit, l'exposé de la demande ne fait pas mention de ces avantages présumés.

 

 Afin d'appuyer sa demande, le requérant a produit des affidavits de M. E. Murphy

du U.S. Bureau of Mines, actuellement à la retraite, et de M. P.B. Reeves,

directeur général du National Coal Board et directeur du Planning Major Projects

en Grande-Bretagne. Ces derniers ont déclaré qu'ils connaissaient déjà l'utili-

sation de ciment renforcé de fibres avant que le procédé "Calédonien" du requé-

rant soit lancé en 1971. Tous les avantages attribués dans les affidavits au

nouveau procédé, notamment: la capacité de résistance à la charge, l'autostabilité

 

   de la surface irrégulière de la paroi, le transfert de la force de tension et

   une plus grande résistance à la traction et à l'appui s'entendaient aussi du

   brevet. Par exemple, à la page 5, lignes 105 et suiv. de l'exposé:

 

      "La construction d'un mur de blocs de béton assemblés à sec

      en utilisant la méthode susmentionnée possède des propriétés

      de résistance à la charge qui n'ont pu être obtenues précé-

      demment dans les constructions utilisant le mortier. On a

      pu y parvenir parce que la membrane monolithique ou la couche

      de ciment du no 122 de la figure lie les éléments du mur et

      renforcit ce dernier sur toute sa surface intérieure et

      extérieure. Cela permet donc de répartir la charge et les

      tensions sur toute la structure. Par exemple, un mur de blocs

      de ciment assemblés à sec résiste beaucoup mieux en règle

      générale au cisaillement et aux dommages qui sont habituelle-

      ment causés aux fondations par les charges des poutres. En

      d'autres termes, le "système monolithique" supportera des  

charges plus grandes que les ouvrages traditionnels de

      maçonnerie parce que ce mur servira de structure monolitique

      même s'il est constitué au départ d'éléments séparés comme les

      briques qui sont illustrées à la figure 8. On peut utiliser

      des blocs ou des briques cassés et des matériaux de moins bonne

      qualité qui ne seraient pas généralement acceptés dans les

      constructions conventionnelles. C'est un procédé beaucoup

      plus économique et on obtient ainsi une meilleure résistance à

      la tension et aux charges."

 

   Par conséquent, nous ne pouvons déterminer comment les avantages prêtés à

   l'invention présumée par les déclarations sous serment diffèrent des avantages

   qui découleraient normalement de l'application de cette technique à l'exploita-

   tion minière.

 

   Il est évident que l'objectif de Winn, vu dans son ensemble, est le même que

   celui du requérant. Le brevet mentionne très clairement les propriétés et les

   avantages de l'utilisation du béton armé; il n'indique pas toutefois que le

   procédé pourrait être employé dans une galerie minière.

 

   Il est déjà bien établi qu'une nouvelle utilisation d'un matériau connu employant

   des propriétés ou des avantages qui ne sont pas évidents dans le vieux matériau,

   peut être inventive à la condition que l'on ne reconnaisse pas manifestement

   ces avantages et ces propriétés. Dans l'affaire Van Heusen Inc. c. Tooke Bros.

   Ltd. Ex. C.R. (1929) 89 à 97, le juge affirmait notamment ce qui suit:

 

      "Il n'y a pas d'invention dans la simple application d'une

      idée d'une manière bien connue, pour un objectif bien connu

      ou précis dans une technique déjà connue, sans ingéniosité..."

 

   Et à la page 99:

 

      "La délivrance d'un brevet uniquement pour une nouvelle

      utilisation d'une invention connue, sans caractère supplémen-

      taire d'ingéniosité afin de surmonter de nouvelles difficultés

      est indéfendable. Si la nouvelle utilisation ne comporte.

aucune ingéniosité mais que la manière et l'objectif sont

semblables à l'ancienne utilisation, sinon identique, il n'y

a pas matière à invention. (nous soulignons).

 

Nous sommes d'avis que l'utilisation du ciment renforcé de fibres du requérant où

il n'y a aucune fonction ou objectif qui diffère de la vieille utilisation ne

justifie pas la protection accordée par un brevet.

 

Nous pouvons ainsi appuyer nos conclusions, sur l'analyse du tribunal dans l'affaire

Bergeon c. De Kermor Electric Heating Co. Ltd. (1927) Ex. C.R. à la ligne 188. Le

juge Audette déclarait notamment:

 

"Adopter de vieilles continuations à un but nouveau ou semblable,

spécialement pour la même catégorie d'articles, afin d'assurer

une fonction connue depuis longtemps n'équivaudra pas à une

invention ou n'en constituera pas une".

 

...

 

Dans le cas qui nous intéresse présentement, l'amélioration qui

est revendiquée concerne une combinaison qui, compte tenu des

antériorités, ne mentionne aucune nouvelle fonction ou découverte

qui pourrait, à mon avis, équivaloir à une invention. Il

n'existe pas suffisamment de caractère inventif dans le fait

d'appliquer uniquement des éléments déjà connus, d'une manière

ou dans un but qui est le même qu'antérieurement.

 

La revendication 1 concerne une méthode pour soutenir un tunnel en pulvérisant

un mélange cimentaire renforcé de fibres. Le matériau qui est utilisé n'est pas

nouveau non plus que son utilisation. Nous remarquons également que la page 3 de

la demande originale mentionnait notamment les faits suivants: "L'invention n'est

pas limitée à une méthode de soutènement des galeries de mine et il faut également

reconnaître que les murs de remblai, les dispositifs d'arrêt antidéflagrants, les

revêtements de puits peuvent également être enduits du même mélange cimentaire

puisque chacun de ces éléments constitue au moins une partie des parois d'une

gallerie souterraine". Ce dernier paragraphe semble clairement lier la structure

pulvérisée de la citation à celle du requérant. Je suis d'avis que la revendi-

cation 1 ne définit aucun progrès brevetable technique qui devance les éléments du

brevet Qinn et les connaissances générales du brevet Curzio. Il s'agit essentiel-

lement d'une simple substitution d'un matériau connu pour un objectif semblable et

le résultat était prévisible. La méthode n'assure aucune fonction ou objectif

différent, sur le plan de la brevetabilité, de la vieille utilisation. Le requérant

emploie un élément déjà bien connu d'une manière ou pour un but analogue à une

application antérieure (se reporter à l'affaire Bergeon c. De Kermor, déjà cité).

La revendication 1 doit donc être rejetée.

 

Les revendications 2 à 9 qui dépendent directement ou indirectement de la revendi-

cation 1, portent sur le type, la grosseur et le pourcentage au poids de la

substance fibreuse de renforcement qui est utilisée. Ces différentes caractéristi-

ques n'apportent aucun élément brevetable à l'objet de la revendication 1 qui a été

refusée.

 

La revendication 10 concerne le remplissage des cavités avant la pulvérisation du

mélange cimentaire. Elle décrit essentiellement la même méthode que celle dont il

est question à la page 5 du brevet Winn.

 

Les revendications 11 et 12 ajoutent des dispositifs de soutènement au tunnel.

Ceci ne constitue pas un élément important à nos yeux.

 

Nous recommandons donc que la décision finale de l'examinateur , qui était de

rejeter la demande, soit maintenue.

 

Le président adjoint

Commission d'appel des brevets

 

J.F. Hughes

 

J'ai examiné la procédure d'examen de ladite demande et les recommandations de la

Commission d'appel des brevets. Je suis d'avis que cette demande doit être

refusée. Si le requérant a l'intention de porter cette décision en appel, il

dispose d'un délai de six mois à compter de la date de la présente décision pour

le faire.

 

Le Commissaire des brevets

 

J.H.A. Gariépy

 

Fait à Hull (Québec)

Le 20ième jour de décembre 1976

 

Mandataire du requérant

 

Alan Swabey & Co.

625, avenue Président Kennedy

Montréal, (Québec)

 

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