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                       DECISION DU COMMISSAIRE

 

EVIDENCE: Les résultats obtenus sont comparables à ceux de l'antériorité.

 

Le fait de séparer les segments annulaires d'un arbre creux par l'application

d'un agent endothermique afin de dégager le segment annulaire terminal tout en

retenant bien serrés les autres segments sur l'arbre ne comporte aucun élément

brevetable par rapport à l'antériorité, qui consistait à enlever une roue de

voiture de chemin de fer d'un essieu en appliquant un gaz endothermique à l'essieu

afin de le contracter. Le fait de chauffer ou de refroidir une pièce pour retenir

ou enlever des segments frettés sont des techniques bien connues.

 

DECISION FINALE: Confirmée

 

La présente décision porte sur une demande de révision par le Commissaire des

brevets de la Décision de l'examinateur du 9 avril 1974 au sujet de la demande

095,177; (classe 26-87) et intitulée: Méthode et moyens de réparer des pièces

emmanchées à force.

 

En résumé, la demande a trait à une technique d'expansion différentielle pour

dégager des pièces accouplées. Il s'agit d'introduire un agent réfrigérant tel

que du gaz compressé, pour faire contracter la pièce interne qui peut ainsi

être séparée facilement des autres pièces.

 

Après examen de la demande, qui a abouti à sa décision, l'examinateur a rejeté

les revendications 1 à 13, 15 à 34 et 36 à 41 pour manque d'invention compte

tenu de l'antériorité suivante, et pour notoriété et ingéniosité prévisible:

 

E.-U. 1,980,156         6 novembre 1934                Emrick

 

Dans sa décision, l'examinateur déclarait notamment:

 

La revendication 1 porte sur plusieurs pièces "annulaires"

parallèles extérieures dont seule la plus éloignée

doit être enlevée; c'est donc à ce seul endroit que se

fait le refroidissement et la contraction. Ce refroidisse-

ment sélectif est démontré à la figure 8 de l'antériorité.

Les roues de la figure 8 ne sont pas dans la position

"parallèle" indiquée par le demandeur; toutefois, la con-

traction ne se fait qu'à une seule roue, ce qui permet aux

autres de demeurer emmanchées à force et retiendra le gaz

réfrigérant en ne refroidissant pas les autres pièces devant

être maintenues emmanchées. La proximité des pièces paral-

lèles extérieures n'est que relative, ce qui demande plus

ou moins de précautions dans l'application du gaz réfrigérant.

 

Méme si l'antériorité ne montre pas comment le gaz

réfrigérant est amené à l'intérieur du montage roue-

essieu de la figure 8, il est jugé comme évident pour

une personne du métier de procéder ainsi lorsque l'inté-

rieur du membre interne est accessible. La chose est

très évidente dans les figures 5, 6 et 7 où un gicleur

est introduit dans use pièce creuse.

 

L'étude de la figure 5 révèle un autre manque d'inven-

tion. La pièce extérieure est illustrè comme une seule

pièce mais il est évident qu'elle pourrait être constituée

d'un montage de pièces alignées duquel la pièce creuse

interne doit être retirée. Au cours du fonctionnement de

cet ensemble, une pièce externe serait extraite en la

retirant de la pièce interne conformément au fonctionne-

ment normal de cet instrument plutôt que d'utiliser la

pièce percutrice qui causerait un certain déplacement de

la pièce interne et de toutes les pièces externes.

 

 ...

 

Les arguments du demandeur contre le rejet des revendi-

cations plus-haut mentionnées ne sont pas fondés. Le

demandeur n'a pas tenu compte du fait que les rejets sont

basés sur son manque d'invention à l'égard de l'antériorité

compte tenu de la notoriéeé et de l'ingéniosité prévisible.

Les rejets n'ont pas été basés sur "l'antériorité" et il

n'est pas nécessaire qu'ils le soient. Démontrer le défaut

d'invention, justifiant la protection conférée par un

brevet est aussi un bon motif de rejet des revendications.

 

Il n'est pas nécessaire que "la réalisation antérieure

elle-même ... fournisse un enseignement suffisant pour

rendre l'objet d'une revendication évident". Si la dis-

tinction avec la réalisation antérieure est bien connue

dans les techniques connexes ou est évidente pour un homme

du métier, il n'est pas nécessaire de faire état de l'an-

térioritè. Lorsque des treuils à chaîne, convoyeurs,

anneaux réfractaires et thermocouples sont tellement

connus qu'on les considère comme de notoriété publique, ils

ne peuvent servir de base pour établir une distinction

brevetable dans un domaine dans lequel de tels instruments

sont couramment utilisés à moins qu'ils ne soient utilisés

d'une nouvelle et ingénieuse façon, ce qui n'est pas ici

le cas. Il n'est pas nécessaire que tous ces aspects "se

retrouvent dans l'antériorité".

 

Les mots "opinion personnelle" semblent avoir trait à l'af-

firmation de l'examinateur selon laquelle les caractéristi-

ques qui ne sont pas expressément divulguées dans l'anté-

riorité sont de notoriété publique et à la portée de tout

homme du métier. Les instruments en question sont bien

connus. Ils font partie d'une invention antérieure et ce

n'est pas "qu'une simple opinion" de l'examinateur que

de tels instruments sont bien connus du métier. Le demandeur

peut trouver des instruments tels que des treuils à chaîne,

convoyeurs, anneaux réfractaires et thermocouples dans

beaucoup de laboratoires, ateliers de métaux et usines de

fabrication de machinerie. Leur notoriété est telle qu'ils

peuvent être cités avec une référence précise en lieu

et place d'une réalisation unique qui constitue une

"antériorité" par rapport à l'invention. Les décisions

de tribunaux ont confirmé la validité des rejets pour

invention antérieure et la notoriété pour démontrer un

manque d'ingéniosité et l'absence d'amélioration breve-

table de la technique.

 

Le demandeur, dans sa réponse du 9 juillet 1974 à la décision de l'examinateur,

a déclaré notamment:

 

L'invention du demandeur (telle que revendiqué) ne copie

ou ne s'inspire pans du brevet Emrick. Tout ce que peut

être supposé de l'antériorité Emrick, c'est que l'arble de

la figure 8 peut comporter une roue à chaque extrémité.

Emrick n'a pas eu à résoudre le problème, et ne propose pas

de solution à cet égard, d'enlever lespièces annulaires

emmanchées à force, disposées en parallèle, tel que décrits

dans la figure 1 des dessins du demandeur. En d'autres termes

Emrick ne fait état que d'une pièce située à une extrémité

de l'arbre et d'une autre à l'autre extrémité, et c'est là

tout ce qu'on peut en déduire. Nous désirons préciser que,

dans Emrick, il est même supposé que le seul fait d'appli-

quer la tête de l'outil réfrigérant à l'extrémité externe

de l'arbre peut ne pas suffire à enlever la roue et que,

par conséquent, il faut utiliser l'autre outil 72 de l'an-

tériorité à l'arbre, sur la face interne de la roue. En

outre, Emrick doit prendre des précautions pour éviter de

geler la roue lors du refroidissement de la tête et de la

roue. C'est une méthode lente en compliquée pour enlever

les roues d'un arbre.

 

 ...

 

 La revendication 1 et les revendications 2-12 connexes sont

considérées comme d'une nouveauté brevetable parce que ni

l'antériorité Emrick ni aucune autre antériorité portée à

la connaissance du demandeur ne démontrent ou ne font mention

d'une longue pièce de support creuse, en métal, comportant une

série de pièces annulaires emmanchées à force, plus courte

et en position.parallèle sur le périmètre externe de la pièce

allongée. L'antériorité Emrick ne démontre pas ou ne suggère

pas comment enlever l'une après l'autre les pièces emmanchées

à force d'une extrémité de la pièce tout en maintenant en

place les autres pièces du montage. Le demandeur, en vertu de

la revendication 1, parvient à cette fin en réfrigérant et

contractant uniquement le secteur de la pièce allongée en

contact avec la pièce annulaire de l'extrémité en appliquant

un agent qui absorbe la chaleur à l'intérieur de la pièce

allongée, ce qui a pour effet de libérer la pièce à l'extré-

mité de la pièce allongée tout en maintenant en place les

pièces annulaires.

 

L'examinateur reconnait que l'antériorité ne fait pas état du

gaz réfrigérant appliqué à l'intérieur de la pièce allongée

sur laquelle sont montées les autres pièces. Contrairement à

ce que l'examinateur déclare, ce procédé n'est pas évident à

un homme du métier parce que le métier ne l'enseigne pas.

Nous vous faison remarquer respectueusement qu'un homme du

métier ne peut connaître que ce qui lui est enseigné. L'anté-

riorité opposée à la revendication ne montre pas cette méthode.

Par conséquent, la méthode doit être jugée comme nouvelle et

la revendication allouée.

 

Les motifs du jugement de la Cour suprême dans l'affaire Commissaire des brevets

v. Farbwerke Hoechst, 25 Fox Pat, C.99 (1964) à la page 107, sont d'un certain

intérêt dans la présente affaires

 

A cet égard, le jugement de ce tribunal n'est pas basé

sur le simple motif que la nouveauté et l'utilité sont les

seules conditions à la concession d'un brevet. Le jugement

de ce tribunal confirmait celui de la Cour de l'Echiquier

pour des motifs communs aux deux jugements, nommément,

l'adoption des principes énoncés dans l'affaire Jenkins J,

dans In Re May et Baker Ltd et Ciba Limited (1948) 65 R.P.C.

255, et en ce qui me concerne, tant que la question n'avait

pas été soulevée dans les motifs énoncés à la Cour de l'Echi-

quier, personne n'avait jamais mis en doute le principe que

l'invention est une condition essentielle de la brevetabilité.

De toute façon, pour ce tribunal, en ce qui me concerne, dès

qu'une telle question a été soulevée, les jugements ont

toujours été en ce sens.

 

La présente demande porte sur une méthode et des moyens de séparer des pièces de

métal annulaires parallèles et un arbre de support métallique creux autour

duquel sont montés les pièces annulaires de métal emmanchées à force. Il s'agit

d'introduire un tuyau comportant un gicleur à une extrémité dans l'alésage longi-

tudinal de l'arbre de support, ce gicleur pouvant se déplacer le long'de l'arbre.

Lorsqu'un gaz qui absorbe la chaleur, tel l'azote liquide; est amené dans le

tuyau, l'arbre de support se contracte à l'endroit où se trouve le gicleur, ce

qui permet de séparer les pièces annulaires à cet endroit, La séparation peut

être accélérée en chauffant la pièce annulaire.

 

Le brevet Emrick montre un moyen d'ajuster ou de séparer des pièces emmanchées

à force en contractant la pièce interne au moyen d'un gaz qui absorbe la chaleur.

On y donne comme exmeple l'enlèvement d'une roue de wagon de chemin de fer de son

essieu en appliquant un gaz qui absorbe la chaleur sur la surface externe de

l'essieu, au moyen d'une douille conçue pour s'y ajuster, On montre un autre

moyen d'ajuster ou d'enlever un manchon de l'extrémité d'un alésage; on utilise

ici aussi un agent réfrigérant à l'intérieur de l'alésage à manchon. La reven-

dication 1 de cette antériorité stipule:

 

Méthode pour séparer une partie d'un montage circu-

       laire bien ajusté; qui consiste à introduire sous

       pression dans la pièce un liquide réfrigérant très

       expansible, ce qui permet au réfrigérant de se répandre

       sur toute la pièce de façon à la refroidir et à la

       contracter pour retirer la partie du montage.

 

       Nous devons étudier si le demandeur a réalisé un progrès brevetable dans la

       technique compte tenu du brevet Emrick, de la notoriété et de la compétence

       prévisible. Nous considérons que par l'expression "notoriété" l'examinateur

       entend notoriété pour un homme du métier.

 

       Il est important de signaler que "l'idée ou le principe de base" de la contraction

       d'une pièce interne afin de séparer les pièces d'un montage est signalé dans cette

       situation. L'exposé, à la page 1, colonne 2, ligne 68, porte que:

 

       Un des objectifs donnés de mon invention est d'utiliser

       comme agent réfrigérant un liquide très expansible

       maintenu sous forme liquide par la pression de façon à

       ce que le liquide puisse être acheminé par sa propre

       pression au point d'application avec très peu, sinon

       aucune expansion et, par conséquent, peu d'absorption

       de chaleur, et ensuite de libérer le liquide à un en-

       droit donné pour que par son expansion rapide il

       absorbe un volume important de chaleur et entraîne un

       refroidissement et une contraction instantanée de l'objet

       avec lequel il est en contact.

 

       Emrick, à la page 1 de l'exposé, ligne 24, a aussi fait état d'un fait connu

       dans la technique.

 

       Parfois, des pièces dont l'ajustage a été fait par

       contraction ou qui ont rouillé rapidement sont libérées

       en chauffant la pièce externe de façon à ce qu'elle

       laisse son emprise sur la pièce interne ... Parfois,

       cette expansion différente est marquée davantage en

       appliquant de l'eau ou de la glace sur la pièce interne

       pour absorber la chaleur qui se dégage et se transmet

       de la pièce externe pour ainsi en empêcher l'expansion.

 

       Par conséquent, pour que le demandeur se voit concéder un brevet, il doit

       prouver que son application de "cette idée ou ce concept" connu est inventive.

 

      Le demandeur prétend que l'antériorité Emrick n'indique pas "une pièce de support

       allongée, creuse, en métal et comportant une série de pièces métalliques

       annulaires, emmanchées à force et en position parallèle, sur le périmètre externe

de la pièce allongée". Il ajoute que Emrick ne montre pas comment enlever l'une

après l'autre des pièces emmanchées d'une extrémité de la pièce,tout en

maintenant en place les autres pièces annulaires.

 

Bien qu'il soit vrai que Emrick ne montre pas comment enlever une séeir de pièces

de métal annulaires plus courtes, disposées parallèlement, d'un arbre allongé,

il indique bien comment enlever une roue d'un wagon de chemin de fer de son essieu

et un manchon de l'alésage d'un outil. Dans le dernier cas, une quantité donnée

de "bioxyde de carbone est introduite dans le manchon". La proximité des pièces

externes parallèles, selon nous, est relative, ce qui demande plus ou moins de

soin dans l'application du gaz réfrigérant.

 

Le demandeur glisse un gicleur dans l'alésage de l'arbre de support pour amener

son réfrigérant à un endroit donné connexe à l'extrémité d une pièce annulaire

externe. Par contre, Emrick stipule qu'afin "de séparer les parties qui sont

ajustées les unes aux autres d'une façon très précise, j'applique un agent réfri-

gérant à la pièce interne pour la faire contracter et libérer les deux pièces"

(voir le faut de la cage 1, colonne 2). La chose est courante que d'appliquer

directement un réfrigérant dans la région de la pièce annulaire à l'extrémité

puisqu'elle doit être enlevée avant toutes les autres, Il est aussi entendu que

les autres pièces annulaires resteront en place à cause de l'effet localisé du

réfrigérant, effet semblable à ce que Emrick proposait avec la roue de wagon.

 

L'instrument du demandeur est destiné au refroidissement de l'alésage interne,

Emrick révèle aussi ce genre de réfrigérant et "il convient parfaitement pour

ajouter des garnitures ou des manchons aux douilles ou alésages, Cet outil

comporte aussi des principes de fonctionnement quelque peu différents, Dans

l'instrument décrit plus haut, une partie importante de l'expansion du gaz se

produit dans la tête de l'outil ..." (voir le 3e paragraphe, page 3 de l'exposé).

En d'autres termes, la "pièce interne" se contracte au contact du gaz CO2

appliqué au moyen d'un outil adéquat comportant des cannelures et des orifices

destinées à acheminer le refrigérant vers l'intérieur de l'alésage.

 

On a avancé que "le brevet Emrick ne démontre pas ou ne propose pas une invention

semblable à celle du demandeur telle que revendiquée" puisqu'il n'a pas eu à

résoudre ce problème, chose que le demandeur a fait. La présente demande indique

bien un moyen pour maintenir en position verticale la pièce de support creuse et

allongée en y attachant une plaque de support munie de pitons à écroux comportant

une chaîne retenue par un crochet. En outre, il démontre aussi l'utilisation

d'une plateforme mobile pour modifier la position de giclage connexe à l'intérieur

de l'alésage de la pièce de support allongée. Suspendre l'arbre à la verticale

ou déplacer le gicleur le long de l'alésage de l'arbre ne demande pas d'esprit

d'invention; il ne faut qu'un peu de compétence dans cette technique. Il existe

d'autres procédés évidents qui parviennent aux mêmes résultats, p. ex., déplacer

l'arbre et maintenir le gicleur et l'année réchauffant en position immobile, ce

qui ne peut être considéré comme brevetable.

 

Nous portons à votre attention le brevet américain no 2,839,143, du 17 juin 1958,

qui fait partie des documents déposés dans la poursuite de la présente demande.

Ce brevet porte sur des méthodes et instruments améliorés destinés à démonter un

joint donné d'une série de tuyaux. Ce brevet insiste sur une méthode par laquelle

on effectue le changement de température eau refroidissant une quelconque portion

du tuyau ou une potion du joint et en chauffant une autre portion. Nour remar-

quons que ce procédé de démontage s'effectue pendant que l'assemblage de tuyaux

est en position verticale et, que l'instrument de réfrigération (renfermant du CO2)

est amené à un endroit donné à l'intérieur du tuyau.

 

Etudions à présent les revendications. La revendication 1 stipule:

 

Méthode pour séparer d'une pièce de support métallique,

creuse et allongée, une pièce donnée d'une série de pièces

annulaires de métal plus courte, emmanchées à force et en

position parallèle sur le périmètre externe de la pièce

allongée, qui comporte: refroidissement et contraction d'une

partie donnée de ladite pièce allongée au seul endroit en

contact avec l'extrémité desdites pièces annulaires en

appliquant un agent d'absorption de chaleur sur ladite

partie à l'intérieur de la pièce allongée, dans le but de

libérer la pièce à l'extrémité de la pièce allongée; main-

tenir en place le montage desdites pièces annulaires sur le

périmètre externe de la pièce allongée et séparer la pièce

libérée à l'extrémité de la pièce allongée, tout en mainte-

nant en glace le montage des autres pièces annulaires de la

pièce allongée.

 

La revendication 1 porte par conséquent sur la méthode utilisée pour séparer une

pièce donnée d'une série de pièces annulaires de métal plus courtes qui sont

emmanchées à force et en position parallèle sur le périmètre externe d'une

pièce de support allongée au moyen d'un gaz réfrigérant appliqué sur un alésage

donné de la pièce de support. Cette revendication précise aussi que les autres

pièces annulaires sont maintenues en place grâce à leur ajustage à force.

 

Emrick, par contre, tel que déclaré auparavant, explique le démontage des diffé-

rents instruments comportant des pièces internes et externes maintenues ensemble

par un ajustage à force, en appliquant un agent réfrigérant tel que du bioxide

de carbone liquide à la pièce interne pour entraîner la contraction et en empêcher

l'expansion. En utilisant du bioxide de carbone liquide "à n'importe quel endroit

choisi, Emrick n'était pas tenu de faire état de "l'application de chaleur".

 

L'application sélective d'un réfrigérant dans l'alésage d'un arbre pour le con-

tracter et ainsi libérer la pièce externe découle simplement du principe enseigné

par le brevet Emrick. En outre, il n'y a aucune incidence brevetable dans le

dispositif de maintien en place des autres pièces externes puisque le gaz réfri-

gérant contracte l'arbre allongé dans la région immédiate où se trouve le gicleur

et ne touche pas d'une façon marquée toute autre partie de l'arbre. Par conséquent,

le montage des autres pièces n'est pas dérangé. La revendication stipule bien

que la méthode s'applique à des pièces emmanchées à force comportant une série de

pièces externes parallèles. Il est évident, toutefois, qu'un homme du métier

n'aurait aucune difficulté à mettre en application ce principe utilisé par Emrick

pour un tel assemblage. Par conséquent, nous sommes d'avis que la revendication 1

ne constitue pas un progrès brevetable dans la technique.

 

Les revendications 2 et 3 qui découlent de la revendication 1 portent sur la

suspension, le transport et les dispositifs de giclage, revendications dont les

limites n'ont pas d'incidence brevetable. Les revendications 4, 5 et 6 dépendent

directement ou indirectement de la revendication 1 et elles comportent un anneau

chauffant destiné à réchauffer la pièce annulaire externe pour faciliter la sépa-

ration.

 

Emrick (tel que cité plus haut) en élaborant sur les réalisations antérieures,

déclarait qu'il était déjà connu que "les parties montées de pièces contractées

ou de pièces qui ont rouillé rapidement sont séparées en réchauffant la pièce

externe..." Il a aussi précisé que cette différence d'expansion est parfois

accentuée en appliquant un réfrigérant à la pièce interne pour absorber la chaleur

qui se communique. Emrick déclare plus loin, "mon invention vise à éliminer les

difficultés et désavantages plus hauts mentionnés en résolvant le problème de

l'application de chaleur...".

 

Le principe de l'utilisation simultatnée de chaleur et de réfrigérant est donc

mentionné dans la citation et les présentes revendications n'apportent rien de

nouveau.

 

Les revendications 7 à 12, qui dépendent directement ou indirectement de la reven-

dication 1, apportent des limites tel que déplacer et aligner le gicleur dans l'alé-

sage et transporter la pièce libérée. Ces limites, toutefois, n'ont aucune

brevetable. Les revendications 13 et 15 qui définissent en détail le procédé

d'enlèvement de la pièce inférieure, en plus du procédé de températures diffé-

rentes, sont dans la même catégorie que la revendication 1 déjà rejetée.

 

Les revendications 16 à 21 qui dépendent directement ou indirectement de la

revendication 15 apportent des limites telles que le chauffage, le transport et

la séparation. Toutes ces limites ont été discutées dans les revendications 1 à

12 et les remarques faites à leur égard valent aussi pour les revendications 16

à 21 .

 

Les revendications 22 à 34 et 36 à 41, qui démontrent un instrument destiné à

exécuter la méthode énoncée dans les revendications susmentionnées, sont en

majeure partie les mêmes que les revendications déjà rejetées puisqu'elles sont

rédigées en fonction d'un appareil. De même, nos commentaires relatifs aux reven-

dications 1 à 13 et 15 à 21 valent également pour les revendications 22 à 24 et

36 à 41.

 

Le Bureau est conscient que l'évaluation d'une invention présumée doit comporter

l'étude de l'ensemble des revendications. Nous croyons toutefois, même en admet-

tant que l'ensemble constitue une nouveauté, qu'il y manque les conditions de

base à la reconnaissance d'une invention. Il n'y a aucun résultat nouveau ou

qui puisse être considéré comme étant le fruit d'une démarche inventive.

 

Le demandeur déclare que la "loi sur les brevets prescrit seulement que la machine

ou le procédé présenté doit être nouveau et util2", et il n'y a aucune prescription

relativement à l'esprit d'invention tel que l'entend l'examinateur. Toutefois, le

Bureau des brevets, sur avis des tribunaux, tient compte de la valeur inventive,

où les conditions essentielles à la concession d'un brevet sont la nouveauté,

l'utilité et l'ingéniosité inventive (voir Commissaire des brevets v. Farbwerke,

supra). Nous sommes d'avis que les revendications en question peuvent comporter

une certaine nouveauté, mais il leur manque l'invention.

 Il convient de rappeler que bien qu'il soit important d'encourager les inventions

 parce qu'elles ont des répercussions bénéfiques sur le commerce et l'industrie,

 il est aussi important qu'il ne soit pas porté préjudice aux fabricants et

 commerçants par la concession de brevets dans les cas où il n'y a pas d'invention.

 

  La Commission d'appel est convaincu que les revendications rejetées ne constituent

 pas un progrès brevetable dans cette technique. Les résultats auxquels est parvenu

 le demandeur ont été obtenus d'une manière très semblable à celle de l'antériorité.     

 La Commission recommande donc que la décision de l'examinateur de rejeter les

 revendications 1 à 13, 15 à 34 et 36 à 41 soit confirmée.

 

 Le président adjoint de la

 Commission d'appel des brevets

 

 J.F.Hughes

 

Je souscris aux constatations de la Commission d'appel des brevets et refuse de

 concéder un brevet pour les revendications 1 à 13, 15 à 34 et 36 à 41. Le deman-

 deut dispose d'une période de six mois au cours de laquelle il pourra annuler les

 revendications rejetées ou en appeler de la décision, conformément aux dispositions

 de l'article 44 de la Loi sur les brevets.

 

 Le Commissaire des brevets,

 

 A.M. Laidlaw

 

 Fait à Hull Quebec

 ce 24 mars 1975

 

 Agent du demandeur

 

 Smart & Biggar

 Ottawa, Ontario

 

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