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                      DECISION DU COMMISSAIRE

 

MANQUE D'INNOVATION EN RAISON DE L'EVIDENCE: Perfectionnement brevetable

                                             non défini dans les revendications.

 

Les modifications des revendications proposées en  réponse à la décision finale

ne réussissent pas à faire ressortir l'essentiel de ce qui peut être considéré

comme étant le progrès technique brevetable, relativement  aux points soutenus

par le requérant.

 

DECISION FINALE: Confirmée

 

        **************************************

 

La présente décision a trait à une demande de révision, par le Commissaire des

brevets, de la décision finale de l'examinateur en date du 6 juin 1973,

relative à la demande no 984,415 (classe 204-25), déposée le 6 mars 1967 au

nom de Edgar J. Seyb et portant sur un "Procédé de galvanoplastie du chrome".

 

Brièvement, la présente demande porte sur un procédé d'électrodéposition du

chrome comportant les étapes suivantes: maintenir un bain de chromage renfer

mant de l'acide chromique; maintenir dans ledit bain (a) une cathode et (b)

une anode enrobée de bioxyde de plomb déposé par galvanoplastie et couvrant la

partie active immergée de ladite anode; et faire passer un courant électrique

de ladite anode à la dite cathode, ce qui engendre un dépôt de chrome sur

ladite cathode.

 

Dans la décision finale, l'examinateur a rejeté les revendications 1 à 3 en

alléguant une absence de nouveauté, et les revendications 3 et 6 en raison de

l'évidence, compte tenu de la référence suivante (seule une partie du groupe

d'éléments de la revendication 3  manque d'innovation):

 

Brevet britannique:

 

946,958                   15 janvier 1964                Brandes                   

Dans la décision finale, l'examintateur a déclaré (en partie) ce qui suit:

 

Brandes a montré que l'on peut déposer, par galvanoplastie,

du chrome à partir,d'une dolution de dépôt électrolytique

d'acide chromique en employant une cellule électrolytique

dont l'anode comporte unnoyau de métal précieux, tels le ,pla-

tine ou le palladium, revêtu d'une couche de bioxyde de plomb

(page 1, lignes 68 à 75) . La référence à l'acide chromique

figure à la ligne 34 de la page 1, et à la ligne 16 de la

page 4.

 

Les avocats ont fait valoir que le bioxyde de plomb de la réfé-

rence se forme '~:~t situ, mais cet argument n'est pas confirmé

par le fait que'$randes se reporte e~qilicitement â l'emploi

d'anodes dotées d'un revétement, dont la formation s'est mani-

festement produite avant l'utilisati~.de l'anode dans le

procédé électroòytique et, comme aett~ë~~,lement, dans un bain

différent.

L'anode des revendications 1 et 2 figure â la-ligne 45 de la page

l, ainsi qu'aux tableaux 4 et 5 de là référence, qui s'applique

également â la revendication 3 en ce qui'~~ tarait au platine et

â l'argent (ligne'72). Les métaux suivants~~fer, titane, nickel,

plomb, acier et aluminium des revendicatiôns 3 et 6 ne sont pas

facilement attaqués par le bain acide, tel qu'il est mentionné

à la ligne 50 de la page 1 de la référence. Les anQüës d'acier

ne seraient pas originales, étant donné que le termë inclut

celles en acier inoxydable, ce dernier faisant partié du groupe

des mêtaux susmentionnés.

Dans sa réponse, en date du 6 septembre 1973, â la déc~.sion finale, le

requérant a déclaré (en pamie) ce qui suit

Les anodes du procédê antérieur peuvent comporter des dép8ts

épais de chromate de plomb et d'oxydes de plomb après un usage

prolongé dans .un,bain de placage au chrome, et il se peut qu'il

faille une âsplusieu~s heures pour "mettre sous tension" cette

anode en alli~gë de plomb avant l'obtention d'un "courant stable".

Lorsque ces anodes ont été employées sur une longue période de

temps, il se peut qu'il faille les enlever du bain et les

débarrasser du tartre; provenant du plomb, au moyen de procédés

chimiques ou par frottage â 1a brosse. Cette méthode ne se

préte pas facilement aux grandes installations et, en général,

est employée en dernier ressort. Ainsi, il a été jusqu'ici

courant d'amorcer un-bain de chromage (particuliârement après une

période prolongée~~'inactivité) en utilisant des conditions

"fac~ti~es" ou de réchauffement. Selon cette méthode, le bain

peut 8tre électrolysé avec n'importe quelle cathode jusqu'3 ce

que 1'ai~;gmentation progressive du courant indique que l'on peut

s'attendre que l'opération soit normale dans des conditions

réeLles~de galvanoplastie. Typiquement, ce réchauffement peut

prendre plusieurs heures, selon la durée de la "période d'arrét"

et l'épaisseur du tartre sur l'anode. I1 est évident que les

anodes employées dans les procédés de chromage antéeirues ont

causé d'énormes problémes qui rendent l'opération de galvano-

plastie relativement inefficace.

  Bien que l'on croie que 1e rendement relativement plâtre

  des anodes de la technique antérieure est dfl ~ l'inclusion

  d'impuretés dans les dép8ts de bioxyde de plomb, qui peuvent

  se former â la surface de ces anodes conventionnelles de

  plomb ou d'alliage de plomb durant le chromage, tandis que

  les anodes nouvelles du requérant sont préparées de maniére ~

xxxxxxxx  âtre essentiellement exemptes de palreilles inclusions d''i~m u-

  retés, il ne faut évidemment pas expliquer l'invention du

  requ gant en fanction d'une quelconque théorie particuliére

  de fonctionnement.

  Le requérant expose resp~ectususement que les re~endicationa

  relatives au procédé, versées au dossier par suite de la

  présente modification, distinguent de façon claire et explicite

  la présente invention de celle de Brnades, et qu'elles sont

  nouvelles, utiles et non évidentes. L'objet des revendications

  se rapporte ~ un problème non mentionné dans la technique citée,

  et l'invention faisant l'objet de revendications n'est pas

  antériorisée, suggérée, ou rendue évidente par la référence du

  dossier.

  La référence de Brandes et autres porte sur un procédé de

  d&position électrolytique de chxome co~ortant un haut degré

  de pureté par l'utilisation d'arts anode en métal précieux, re-

  vétue de bioxyde de plomb, et qui est partielie~nt immergée

  dans un bain d'électrolytes saturé de chxomate de plomb.

  La référence de BRANN~S révéla que l'art peut rabaliser l'électrndépositian du

  chrome, é partir d'une solution galvanoplastique d'acide chromique, en employant

  une cellule électrolytique dont l'anode comporte un support de métal précieux,

  tels le platine ou le palladium et un revgtement de bioxyde de plomb (page 1,

  lignes 68 d 75). La revendication 1 de la prêsente référence se Tit comme suit:

  Une méthode permettant d'obtenir, par voie électrolytique, dt~

  chrome d'un haut degré de pureté â partïr d'un bain de fluorure

  aqueux ~ l'aide d'une anode constituée d'un métal ou d'un

  alliage qui n'est pas attaqué par le bain, ledit bain contenant

  du plomb en solution ou l'anode comportant un revétement de

  bioxyde de plomb (Pb02)

  I1 s'agit da déterminer si le requérant a réalisé art progrés ,technique breve-

  table. La modifïcation de la revendication 1, maintenant pxaposée par le

  requ~êrant se lit comme suit:

  ün prodécé d'électrodéposition du chrome dans lequel un courant

  constant est rapidement obtenu et maintenu, ledit procédé

  çomportant le maintien d'un bain de chromage contenant de

  l'acide chromique, le maintien dans ledit bain

  (a) d'une cathode, et

      (b) d'une anode portant un revéteae~nt de bioxyde de

  plomb déposé pas galvanoplastie, et couvrant la partie active

  immersible de ladite anode; et le passage d'un courant électrique

  de ladite anode é ladite cathode engendrant ainsi un dép8t de

  chrome sur ladite cathode, ledit revétement de bioxyde de plomb

  ayant été déposé avant l'électrodéposition dudit chrome.

 

Comme il a été mentionné précédemment, la présente application a trait à

l'utilisation d'un revêtement de bioxyde de plomb, déposé par galvanoplastie

sur la partie immersible d'une anode employée dans un dispositif de chromage.

 

La référence permet d'établir que le titulaire du brevet s'intéresse à une

méthode permettant l'obtention électrolytique de chrome d'un haut degré de

pureté dans un bain de fluorure aqueux en employant une anode constituée d'un

métal ou d'un alliage qui n'est pas attaqué par le bain, ce dernier contenant

du sel de plomb ou du plomb métallique de manière à produire un revêtement de                                                      

bioxyde de plomb sur l'anode.

 

Le requérant a fait valoir que "les anodes sont préparées de manière à être

exemptes d'impuretés, ce qui donnerait lieu à un rendement relativement piètre

des anodes de la technique antérieure". Les revendications portent toutefois

sur un revêtement de bioxyde de plomb déposé par galvanoplastie sur l'anode,

lequel revêtement, selon la ligne 26 de la page 10, pourrait provenir du nitrate

de plomb, du perchlorate de plomb ou de l'acétate de plomb, plutôt que du

fluorure de plomb, tel qu'il est mentionné à la référence (page 1, ligne 63).

Si la différence relative à la source de plomb est significative, cela n'a pas

été exposé dans les revendications.

 

Le requérant a également fait remarquer que l'anode de la référence "est

partiellement immergée dans un bain d'électrolytes saturé de chromate de plomb".

La ligne 59 de la page 1 de la référence indique cependant simplement que

"lorsqu'on ajoute un sel de plomb au bain, cela peut être du chromate de plomb".

Les revendications immédiates portent sur "un bain de placage contenant de l'a-

cide chromique". Le tableau 1 de la page 2 de la référence révèle l'utilisation

d'anhydride chromique (CrO3) en solution. Ces termes, toutefois, peuvent être

employés l'un pour l'autre.

 

Le requérant mentionne, en outre, l'électrodéposition du chrome ayant "une

épaisseur spécifiée de 0.1-5 microns, de préférence à une température située

entre 40 C et 55 C". La divulgation de cette application ne laisse pas

entendre qu'il s'agit d'un élément important, puisque la ligne 3 de la page

13 se lit comme suit: "... pour obtenir un chromage décoratif type ayant uns

épaisseur de 0.5-5 microns, disons 1 micron". Ici encore il n'y a aucune

restriction de cette nature dans les revendications.

 

La différence entre la référence citée et celle définie dans la revendication

1 établit, à partir de l'examen précédent, que la revendication manque de

nouveauté. La revendication comporte en outre une mention indiquant "qu'un

courant régulier est obtenu rapidement et maintenu." Cet effet surviendrait

également dans le procédé de Brandes et, à notre avis, la revendication 1

proposée ne réussit donc pas à se différencier de la référence.

 

La revendication 2, qui dépend de la revendication 1, indique que "l'anode est

faite de matière conductrice". L'anode de la référence est également constituée

de matière conductrice et, par conséquent, cette revendication doit également

être rejetée.

 

La revendication 3, qui dépend de la revendication 1, indique que la matière

constitutive de l'anode est choisie parmi un grade de métaux dont l'aluminium,

l'acier, le plomb, le fer, le graphite, le platine, le titane, le cuivre, le

nicket, et l'argent. La référence mentionne que le métal ou l'alliage de

l'anode peut être du platine ou du palladium, ou encore n'importe quel alliage

 de ceux-ci, suffisamment nobel pour ne pas être chimiquement attaqué par le

 bain. La "Corrosion Engineering Handbook, Fontana and Greene, 1967, page 259"

  (qui ne figure pas au dossier) établit que certains aciers, plomb, cuivre et

 nicket résistent au fluorure d'hydrogène et, par conséquent, pourraient être

 utilisés dans le bain électrolytique. L'aluminium, n'ayant probablement pas

 été envisagé par Brandes (puisqu'il est susceptible d'être attaqué par un bain

 de fluorure, Perry's Handbook, 23-13), il est évident qu'en l'absence de

 fluorures le métal de l'anode pourrait être choisi parmi un éventail plus vaste

 de métaux. La référence a souligné que l'anode peut être constituée "d'un

 métal ou d'un alliage qui n'est pas attaqué par le bain" (voir page 1, colonne 2,

 lignes 42 et 43). Nous croyons qu'il est raisonnable de dire que tout homme

 de métier saurait quelles matières satisfont aux conditions requises pour ne pas

 être attaquées par un bain particulier. La présente revendication ne réussit

 donc pas à se différencier, pour l'obtention d'un brevet, de la référence citée.

 

La revendication 6 diffère de la revendication 1 en ce sens que l'anode est

 constituée d'aluminium. Toutefois, les arguments relatifs à la revendication 1,

 et également ceux de la revendication 3 (anode d'aluminium), s'appliquent

 également à la présente revendication, également rejetée en raison d'une absence

 d'un progrès technique brevetable.

 

 La Commission est convaincue que les revendications 1, 2, 3 et 6 proposées

 n'exposent pas l'essentiel d'un procédé qui peut être considéré comme étant un

 progrès technique brevetable, et recommande la confirmation de la décision finale.

 

  J.F. Hughes

 

 Le Président adjoint

 Commission d'appel des brevets

 

Je souscris aux constatations de la Commission d'appel des brevets et refuse

d'octroyer un brevet relativement aux revendications 1, 2, 3 et 6 proposées.

Le requérant dispose d'une période de six mois au cours de laquelle il pourra

interjeter appel de la présente décision en vertu des dispositions de l'article

44 de la Loi sur les brevets.

 

Telle est ma décision

 

Le Commissaire des brevets

 

A.M. Laidlaw

 

Fait à Hull, Québec

le 13 septembre 1974.

 

Mandataire du requérant:

 

Fetherstonhaugh & Co.,

Ottawa, Ontario

 

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