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                            DECISION DU COMMISSAIRE

 

EVIDENCE: Les revendications ne réussissent pas à montrer un perfectionnement

          de la technique.

 

La différence entre l'objet des revendications sous le coup du refus, et l'an-

tériorité, implique l'apport d'un additif dans un fluide en écoulement par

l'entremise d'un doseur uniservice à paroi souple, doté d'une fermeture scellée

avant usage, plutôt que par l'entremise d'un doseur réutilisable sans fermeture,

tel celui qui est décrit dans l'antériorité principale. Les becs de fermeture

et de dosage combinés sur contenants souples sont bien connus. Quelques-unes

des revendications pourraient être admissibles si elles étaient amendées.

 

DECISION FINALE: Confirmée.

 

                              ************************************

 

La présente décision a trait à une demande de révision, par le Commissaire des

brevets, de la décision finale de l'Examinateur en date du 5 juin 1973, concernant

la demande numéro 086,014 (classe 50, sous-classe 8). La demande a été déposée

le 19 juin 1970 au nom d'Edgar P. Scragg et est intitulée: "Méthodes et appareils

de lubrification pour machines pneumatiques". L'appel a été entendu le 12 juin

1974. Le demandeur était représenté par M. A. Davidson.

 

La présente demande a trait à une méthode et à un appareil pour doser un fluide

en écoulement, ledit appareil étant particulièrement utile dans le domaine

de la lubrification lorsque le lubrifiant doit être ajouté à un flux d'air. Le

lubrificateur comporte une enveloppe qui est raccordée à un écoulement de fluide

(généralement d'air), et qui renferme un contenant à lubrifiant. Le contenant ou

récipient de lubrifiant consiste en un sac fait de matériau souple, lequel,

lorsqu'il est comprimé par l'écoulement du fluide, provoque l'expulsion du lubri-

fiant dans le fluide en écoulement par l'entremise de l'ajutage.

 

Lors de l'instruction, qui s'est terminée par la décision finale, l'Examinateur

a rejeté les revendications 1 à 6, 8 à 10, 12, 21 et 23 par manque d'établir

matière brevetable par rapport aux antériorités suivantes:

 

Brevets britanniques:

 

936,957 18 septembre 1963 Garwood et autres

436,956 18 septembre 1963 Garwood et autres

 

Brevet canadien

 

619,4A6 2 mai 1961 C1. 206-0.5  Akers

 

Brevet américain

 

2,792,073 14 mai 1457 C1. 183-8 Boss

 

La revendication 21 a été également jugée irrecevable étant donné que rien ne

vient l'appuyer dans le mémoire descriptif.

 

vans sa décision finale, l'Examinateur déclare, notamment:

 

Les brevets de Garwood et autres révèlent un moyen et un appareil

pour ajouter un additif à un fluide, selon lesquels un tube à

paroi souple, inséré dans un contenant, est déformé par l'effort

exercé sur ledit tube en présence du fluide qui le traverse, ladite

déformation engendrant le transfert dans ledit fluide en écoulement

de l'additif contenu dans ledit tube.

 

L'objet revendiqué par les revendications refusées se distingue

principalement de l'antériorité des brevets de Garwood et autres

par la différence du type de tube tris souple qui renferme l'additif.

Cependant, le brevet d'Akers révèle un tube de même type. Le brevet

d'Akers divulgue un tube souple à bec scellé qui peut être ouvert en

coupant ladite extrémité scellée. Il est reconnu que le fait de

remplacer tout simplement le tube souple renfermant l'additif décrit

dans les brevets de Garwood et autres, par un tube du type révélé

par le brevet d'Akers, est un procédé avantageux connu de tout homme

versé dans la matière.

 

Le brevet de Boss révèle l'utilisation d'un filtre dans l'appareil

de dosage d'un fluide en écoulement. Ledit brevet est invoqué afin

de prouver que l'utilisation de filtres dans des appareils du genre

est connue de la technique, et que le fait de l'inclure dans un

système de dosage d'additif ne peut pas de lui-même être jugé innova-

teur.

 

...

 

En outre, pour ce qui est de la longueur du tube 46.3 et de l'élément

amovible 46.4 (paraissant aux dessins) de la présente demande, il

faut remarquer que le brevet d'Akers révèle un tube souple muni d'un

bec scellé, lequel peut être ouvert en coupant l'extrémité scellée

dudit bec. ne plus, le bec scellé comporte une encoche à proximité

du bout. Cette encoche indique l'endxoit suggéré pour pratiquer la

coupure du bout du bec afin d'obtenir un meilleur régime de débit.

La longueur de l'orifice à l'intérieur dudit bec peut être variée,

au choix, en pratiquant la coupure en un autre endroit de ladite

extrémité. Une variation dans la position de la coupure en bout

changera le régime de débit du contenant, prouvant par le fait même

que tout homme versé dans le domaine est conscient qu'un régime d'é-

coulement peut être contrôlé.

 

Qui plus est, il est généralement connu que l'écoulement d'un

fluide peut être réduit en variant le diamètre et la longueur

de l'orifice traversé par le lubrifiant, soit donc par friction,

indiquant par conséquent qui le fait de réaliser un orifice d'une

longueur spécifique afin d'obtenir d'un contenant un écoulement

recherché relève de la compétence ordinaire de tout homme versé

en la matière. La coupure ou le sectionnement du bout dudit bec

n'est autre qu'un moyen de contrôler l'écoulement du fluide par

ledit bec.

 

Il s'ensuit donc que le fait de remplacer le tube échangeable des

brevets de Garwood et autres par un tube uniservice ou par le

contenant du brevet d'Akers, tout en y apportant les modificatifs

nécessaires, est bien du ressort d'un homme du métier.

 

Le demandeur, dans sa réponse du 31 août 1973 à la décision finale, annulait les

revendications 3 et 21, et soumettait un amendement projeté aux revendications 1,

6, 8, 23 et 26 afin d'indiquer que "l'orifice" est un "orifice de dosage". Il

laissais également remarquer (notamment):

 

Au titre de motif indépendant de la révision de la décision finale

nous alléguons que, quoi qu'il en soit, les antériorités ne prouvent

pas l'évidence des revendications. Ce motif fera l'objet d'une

discussion à trois volets, à savoir:

 

a) si la simple combinaison que propose l'Examinateur est, comme

   il le prétent, évidente:

 

b) si la combinaison que propose l'Examinateur aurait pu venir à

   l'esprit d'un homme du métier, sans que ce dernier eut à

   exercer ses facultés créatrices; et

 

c) si la combinaison que propose l'Examinateur donne effectivement

   lieu à l'invention revendiquée.

 

Pour ce qui est du premier de ces volets, il est à remarquer que

les antériorités britanniques datent de 13 ans, et l'antériorité

canadienne de 12 ans, de sorte que la période écoulée a été suffisam-

ment longue pour que la combinaison, eut-elle été si évidente,

puisse avoir été réalisée. L'Examinateur a été incapable de produire

un seul document réunissant des divulgations et, de fait, ni le Bureau

des brevets des Etats-Unis, ni le bureau des brevets de la Grande-

Bretagne n'ont pu montrer la combinaison revendiquée dans n'importe

laquelle des revendications faisant partie de la présente demande.

Oui plus est, le demandeur lui-même n'est pas conscient que son in-

vention ait été proposée auparavant. La compagnie Castrol Limited,

ainsi que sa société mère Burmah Oil, ont étudié à fond la présente

invention et ont obtenu une licence, faute de preuves que l'invention

était ancienne. Faisant office de lubrificateur, l'invention a été

mise en pratique dans l'exploitation aurifère en Afrique du Sud, et

 

   est présentement en service ou sur le point de le devenir au

   Canada et en Australie. L'adoption presque immédiate de

   l'invention sous sa forme de lubrificateur semble être la preuve

   irréfutable que ladite invention a réussi à combler un besoin

   auquel rien jusqu'à ce jour n'avait répondu. On a constaté que

   les coûts de maintenance des exploitations minières, où ladite

   invention a réussi à combler un besoin auquel rien jusqu'à ce

   jour n'avait répondu. On a constaté que les coûts de maintenance

   des exploitations minières, où ladite invention avait été mise en

   pratique, accusaient une réduction étonnante et que la lubrification

   ainsi obtenue était fort supérieure, bien que la quantité de lu-

   brifiant utilisé fut inférieure.

 

   ...

 

   Nous reportant maintenant au deuxième volet, en supposant que la

   combinaison de références que propose l'Examinateur soit admissible,

   nous devons considérer la position de l'homme de métier hypothétique

   qui, ayant en main les mémoires antérieurs sur lesquels l'Examinateur

   fonde son jugement, doit faire face au problème que présente le

   dosage adéquat d'un fluide en écoulement. Il s'agit donc ici de

   trancher le diletmne suivant, dans les circonstances, à savoir s'il

   serait évident pour ledit homme du métier de réaliser la combinaison

   propose sans qu'il ait eu recours à ses facultés créatrices. Nous

   alléguons que rien dans ces documents ne l'inciterait à faire ces

   substitutions à moins que (1) n'ait devant lui, pour le guider, le

   mémoire descriptif de la présente demande, ou que (2) il exerce ses

   facultés inventives...

 

   ...

 

   En résumé, le demandeur allègue les points saillants suivants:

 

a) que la combinaison d'antériorités inhérentes à des documents

   n'ayant aucun rapport avec la présente invention, et dont la

   notoriété n'a pas été démontrée, ne devrait pas être admissible

   au titre de preuve de l'évidence d'une invention;

 

b) lors même que ces combinaisons seraient jugées admissibles,

   il ne viendrait pas naturellement à l'idée d'un homme versé

   dans le métier de combiner le contenant du brevet d'Akers avec

   les appareils décrits dans les deux mémoires descriptifs de

   Garwood; et

 

c) méme si l'idée de remplacer les sacs du brevet de Garwood par

   le contenant d'Akers puisse venir à l'esprit d'un homme du

   métier, il lui faudrait quand même exercer ses facultés

   créatrices afin de modifier les appareils de Garwood de manière

   que le dosage ne s'effectuerait plus au niveau de la structure

   permanente mais au niveau de l'ajutage du sac.

 

   En raison des motifs ci-devant énoncés nous croyons que les

   revendications modifiées devraient être jugées admissibles.

 

Il s'agit donc de déterminer si les revendications 1 à 5, 7 à 9, 11, et 20 à 22,

lorsque modifiées conformément à la dernière proposition du demandeur, sont

dépourvues de matière brevetable. La revendication 1 ainsi modifiée, et la reven-

dication 8 (qui deviendrait alors revendication 7 en raison de l'annulation de la

revendication 3) sont représentatives des revendications rejetées et se lisent

comme suit:

 

1. Méthode de dosage d'un fluide en écoulement comportant les

          étapes suivantes:

 

a) le conditionnement de l'additif devant servir au dosage

          du fluide dans un contenant jetable, faït d'un sac et

          d'un ajutage, le sac étant fait d'un matériau souple

          inaltérable par ledit additif, et l'ajutage comportant un

          orifice ayant son origine à l'intérieur du sac, et un

          élément obturant l'extrémité de l'orifice la plus éloignée

          du sac;

 

b) le raccordement, sur la canalisation traversée par le

          fluide, d'une gaine comportant un orifice d'admission et

          un orifice de décharge, susceptible d'être ouverte afin

          de donner accès aux dispositifs à l'intérieur de ladite

          gaine pour faciliter la pose ou la dépose provisoire de l'un

          desdits contenants;

 

c) l'enlèvement dudit élément obturant l'extrémité de l'orifice

          laissant en place un orifice de dosage d'une longueur

          prédéterminée;

 

       d) l'ouverture de ladite gaine;

 

       e) le remplacement dans la gaine, du contenant à orifice ouvert;

 

       f) la refermeture de la gaine, et

 

g) le passage dudit fluide dans le contenant lequel, étant

          déformé par la pression progressive exercée sur le sac par

          le fluide, entraîne l'expulsion de l'additif par ledit

          orifice, dans le fluide en écoulement.

 

8. Un appareil pour doser un fluide en écoulement, ledit appareil

          comportant un contenant d'additif, jetable, et une gaine, ladite

          gaine étant dotée d'un orifice d'admission et d'un orifice de

          décharge au moyen desquels elle peut être reliée à une canali-

          sation de fluide en écoulement, ladite gaine étant munie de

          dispositifs nécessaires à la pose et à la dépose provisoires de

          l'un desdits contenants, et conçue de manière à être facilement

          ouverte afin de donner accès auxdits dispositifs, le contenant

          comportant un sac et un ajutage, le sac étant fait d'un matériau

          souple et inaltérable par l'additif qu'il renferme, ledit sac

          étant de plus conçu de façon que lorsqu'il est progressivement

          déformé par une pression suffisante exercée par le fluide en

          écoulement, peut expulser l'additif par l'ajutage, l'ajutage

          comportant un orifice ayant son origine à l'intérieur du sac et

          un élément amovible obturant l'extrémité de l'orifice la plus

          éloignée du sac, ledit élément laissant place, lorsqu'il est

          enlevé, à un orifice de dosage de longueur prédéterminée, ladite

          gaine étant de configuration telle que la circulation interne du

          fluide comprime ledit sac et, l'écrasant, provoque l'expulsion

          de l'additif, lequel est alors entraîné dans le fluide en écou-

          lement.

 

Nous devons d'abord établir la teneur et la portée de l'antériorité invoquée.

 

Les brevets de Garwood révèlent une méthode et un appareil pour doser un fluide

d'un additif, selon lesquels un tube à parois souples, inséré dans un contenant,

est comprimé par la pression qu'exerce sur ses parois la circulation du fluide

qui l'entoure. La déformation du tube provoque l'expulsion de l'additif qu'il

renferme dans le fluide en écoulement. La revendication 1 du brevet de Garwood

(numéro 936,956) se lit comme suit:

 

Un distributeur de liquide comporant une tubulure

pour l'écoulement d'un flux principal de liquide,

disposée entre l'orifice d'admission et l'orifice de

décharge de l'appareil, comportant un clapet à ressort

disposé dans ladite tubulure, et en assurant la ferme-

ture dans un sens; l'ouverture étant assujettie à la

pression exercée du côté amont dudit clapet, ledit

clapet étant conçu pour faire varier la chute de pression

à laquelle il est soumis proportionnellement à la quantité

du flux principal qui le traverse, un récipient rigide

divisé en deux espaces distincts par une paroi souple,

l'un desdits espaces communiquant avec ladite tubulure

du côté amont du clapet, et l'autre espace renfermant

un liquide concentré et communiquant avec ladite tubulure

en un point du côté aval du clapet par l'entremise d'un

orifice, ladite chute de pression étant telle qu'elle

provoque l'écoulement, dans le flux principal du liquide,

par l'entremise dudit orifice, d'une quantité de liquide

concentré qui est une fraction invariable de la quantité

de liquide fu flux principal traversant ledit clapet.

 

Le brevet d'Akers révèle un tube souple doté d'un bec scellé. Le bec peut être

ouvert par l'enlèvement de l'extrémité scellée. Le brevet de Ross révèle un

ensemble filtre d'air/lubrificateur pouvant être installé dans une canalisation

d'air, et qui filtre et injecte simultanément le lubrifiant dans l'air circulant

dans la canalisation.

 

Nous avons constaté, en étudiant l'objet de la revendication 1, que le demandeur

a choisi d'utiliser un sac et un ajutage uniservice, tandis que l'antériorité

de Garwood (brever numéro 936,957) fait état d'un sac et d'un ajutage réutilisables.

De plus, avant d'introduire le sac dans l'appareil, une partie de l'ajutage est

enlevée pour créer une ouverture.

 

Le demandeur a proposé de modifier la revendication 1 en ajoutant, après le

terme "orifice", le terme "de dosage" (voir ligne 17). Cependant, un agencement

de ce genre est décrit dans l'antériorité de Garwood, où l'on peut lire à la

ligne 9, colonne 2 de la page 2: "En supposant que le clapet est ouvert, la

chute de pression provoque l'écoulement du détergent liquide, ainsi que son

mélange avec l'eau, par l'entremise de l'élément de perçage 18 ..." ce qui,

effectivement, est bel et bien un dispositif de dosage, puisque la dimension de

l'élément 18 doit être contrôlée afin d'assurer le fonctionnement adéquat de

l'appareil. Ceci est par ailleurs modifié par le pointeau 23 qui vient s'adapter

à l'élément de perçage 18.

 

Le demandeur a argumenté que "l'Examinateur n'a pas le droit d'ajouter, aux

divulgations de deux brevets britanniques, la divulgation d'une invention appar-

tenant à un domaine différent et dépourvue de tout lien commun..." Cependant,

la différence fondamentale qui existe entre la revendication 1 et l'antériorité

a trait à "un doseur différent". A cet égard, l'antériorité canadienne (Akers)

dit ce qui suit à la ligne 6 de la page 2: "Des ensembles à bec/fermeture sont

couramment utilisés pour doser à peu près tous les types de compositions liquides

ou semi-liquides contenues dans des bouteilles, tubes déformables, etc." Dans

les présentes circonstances, nous ne somme pas d'accord que l'antériorité d'Akers

appartienne à un domaine entièrement étranger. Il est commun de prévoir des

doseurs uniservice devant être amputés d'une partie de leur tête ou de leur

ajutage avant qu'ils puissent être utilisés. Le type de doseur décrit par Akers

appartient à cette catégorie.

 

En résumé, l'objet de la revendication 1 et ce qui est décrit dans les

brevets de Garwood se distinguent par la variation du type de tube déformable

utilisé et qui contient l'additif. Selon nous, compte tenu des considérations

ci-devant énoncées, ledit principe est dépourvu de brevetabilité.

 

La revendication 2, subordonnée à la revendication 1, apporte une référence

à un effet similaire de tube venturi. Toutefois, cette caractéristique est

décrite dans les antériorités de Garwood. La revendication 2 a été annulée.

Les revendications 3 et 4 proposées, tributaires des revendications 1 ou 2,

offrent pour leur part une caractéristique qui consiste à marquer l'endroit où

l'ajutage doit être sectionné avant l'utilisation. Ceci est décrit également

dans l'antériorité d'Akers (partie 38). Par conséquent, nos commentaires en

regard de la revendication 1 s'appliquent également aux revendications 2, 3 et

4.

 

La revendication 5 proposée, et dont la portée est quelque peu plus limitée que

la revendication 1, a plus particulièrement trait à la structure de la gaine,

ladite structure servant à guider le flux dans un mouvement convergent. Ce

principe général, toutefois, est décrit dans l'antériorité de Garwood (brevet

numéro 936,957) (voir les structures désignées 24 et 26, toutes deux servant à

guider le fluide en écoulement d'une manière convergente). Le demandeur argu-

mente que "le mouvement convergent engendre une réduction de pression et une

zone de turbulence." La même chose se produit évidemment dans l'antériorité

de Garwood (brevet numéro 936,957). Nos commentaires concernant la revendication

1 s'appliquent également à la revendication 5 laquelle, à notre avis, manque de

matière brevetable.

 

Nonobstant les observations susmentionnées, la revendication pourrait toutefois

s'écarter de l'antériorité invoquée si la conclusion de la partie (b) était

modifiée de la façon suivante; "... dans un mouvement convergent 'engendré par

la configuration de la gaine et du clapet conique de l'ajutage," " ou par une

variante analogue.

 

La revendication 7 proposée (qui est l'ancienne revendication 8 avec

modificatifs) couvre l'appareil pour doser le fluide en écoulement. Le présent

libellé de la revendication ne fait cependant qu'énumérer une liste de pièces

distinctes, à savoir, 1) un contenant à tête frangible; et 2) une gaine destinée

à recevoir le contenant une fois la tête amputée. En d'autres mots, un appareil

et sa cartouche. Il n'existe aucun rapport utile entre lesdites parties jusqu'au

moment où la tête est amputée et le contenant inséré dans la gaine. Afin que

la combinaison puisse être dûment revendiquée, il faudrait revendiquer l'appa-

reil avec le contenant en place (sans la tête); dans ce cas la combinaison à

large portée alors revendiquée serait telle qu'elle est révélée à la figure 1

de l'antériorité de Garwood (brevet numéro 936,957).

 

Cette revendication (7) est essentiellement pareille à la revendication 5

rejetée concernant la méthode rédigée en termes de l'appareil. Par conséquent,

nos commentaires en regard de la revendication 5 s'appliquent également à cette

revendication, laquelle à nos yeux manque égale également de matière brevetable.

Toutefois, si la revendication 7 était modifiée d'une manière analogue à la

façon suggérée pour la revendication 5, elle s'éloignerait de l'antériorité

invoquée (ce, en supposant qu'elle soit ré-écrite de manière à couvrir une

combinaison adéquate).

 

La revendication 8 proposée, subordonnée à la revendication 7, introduit une

caractéristique équivalente à celle décrite à la partie 10a de l'antériorité de

Garwood (brevet numéro 936,957). La revendication 9, tributaire de la reven-

dication 8, ajoute des protubérances extérieures. Ceci est également divulgué

dans le brevet de Garwood, puisque ce dernier fait état de filetages faisant

méme office. Par conséquent, selon nous, les revendications 8 et 9 ne réussis-

sent pas à montrer quoi que ce soit de nature brevetable.

 

La revendication 21 a été annulée par le demandeur suite à la décision finale.

La revendication 20 proposée, tributaire de la revendication 7, introduit une

particularité, soit la partie amovible de l'ajutage. Comme nous l'avons déjà

dit, cette particularité est décrite dans le brevet d'Akers.

 

La revendication proposée 21 est essentiellement pareille à la revendication

5 quant à la méthode, sauf qu'elle est rédigée en termes de l'appareil. Nos

observations concernant la revendication 5, y compris le modificatif proposé,

s'appliquent également à cette revendication. Les commentaires relatifs à une

combinaison véritable, en référence à la revendication 7, s'appliquent également

ici.

 

Le demandeur a insisté, particulièrement lors de l'audition, sur le fait que

"l'orifice " de l'ajutage fait office "d'orifice de dosage" et, qu'à ce titre,

constitue une caractéristique importante. Cependant, le mémoire énonce ce qui

suit au haut de la page 13: "Il faut comprendre que le débit du lubrifiant

étant presque entièrement subordonné à l'énergie cinétique exercée sur le sac

par l'air ou par l'eau, il s'ensuit que le débit du lubrifiant, par l'entremise

de l'ajutage, varie proportionnellement à la pression de l'air ou de l'eau."

Il semble donc que "l'effet de dosage" s'applique plus exactement à l'énergie

cinétique exercée sur le sac plutôt qu'à "l'orifice de dosage".

 

La Commission est convaincue que l'objet des revendications rejetées ne pré-

sente pas un perfectionnement brevetable en regard de la technique, et elle

recommande également que la décision de l'examinateur portant le refus des

revendications soit confirmée. La Commission recommande que les revendications

5, 7 et 21 soient jugées admissibles pourvu qu'elles soient modifiées confor-

mément aux indications énoncées.

 

Le président adjoint de la

Commission d'appel des brevets,

 

J. F. Hughes

 

Nous souscrivons aux constatations de la Commission d'appel des brevets

et refusons la délivrance d'un brevet. Le demandeur dispose d'une période

de six mois au cours de laquelle il pourra interjeter appel de la présente

décision aux termes de l'article 44 de la Loi sur les brevets ou présenter

un amendement conformément aux règlements établis par la Commission.

 

Telle est notre décision,

 

Le Commissaire des brevets

 

A.M. Laidlaw

 

Fait à Hull, Québec

le 28 juin 1974

 

Mandataire du demandeur

 

Alex E. MacRae & Co.

 

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