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                       DECISION DU COMMISSAIRE

 

      EVIDENCE: l'utilisation envisagée est analogue à celle déjà faite d'un

                siphon à clapet antiretour connu.

 

  Etant donné que l'invention revendiquée porte également sur l'utilisation

  "d'un siphon à clapet antiretour", tel celui qui est illustré dans

  l'antériorité de référence, ce afin de contrôler l'écoulement d'un fluide

  dans une tuyauterie, il s'ensuit que l'antériorité de référence est analogue

  à l'invention revendiquée en dépit du fait que son fonctionnement diffère en

  raison d'un but ou d'un résultat recherché distinct, A la différence près

  que le présent clapet est fermé sur une dépression et ouvert seulement par

  un tube de raccordement, et qu'il n'est ni ouvert ni fermé comme il est dit

  dans l'antériorité de référence par l'écoulement d'un fluide, par conséquent

  cette différence n'était pas significative aux yeux de la Commission d'appel

  des brevets. Les autres caractéristiques ne représentent rien de plus que

  de "simples variantes de conception".

 

   DECISION FINALE: confirmée

 

                       ************************

 

  La présente décision a trait à une demande de révision, par le Commissaire

 

des brevets, de la décision finale de l'Examinateur, en date du 3 avril 1973,

 

  concernant la demande numéro 079,535. La demande a été déposée le 9 avril

 

  1970 aux noms de Per Naumburg et de Jan O. Norrman, et prote sur un "Clapet

 

  silencieux".

 

  La présente demande porte sur un clapet destiné à obturer un couloir dans

 

  un raccord, le couloir communiquant avec un système d'aspiration. Le clapet

 

  est fait d'un battant incurvé monté sur pivot et forcé en position de fermeture

 

  à l'aide d'un ressort, la rive du battant siègeant sur la rive correspondante

 

  de l'une des extrémités du siège cylindrique qui entoure le couloir, Le

 

  battant occupe une position oblique par rapport à l'axe du siège, et il

 

  pivote, en réaction à l'insertion d'un raccord cylindrique par le siège du

 

  clapet, à la position ouverte.

 

  Lors de l'instruction, qui s'est terminée par la décision finale l'Examinateur,

 

  la demande a été rejetée par manque d'activité inventive par rapport aux

 

  antériorités suivantes:

 

  Brevets américains

  1,000,719               15 août 1911              Cram

  3,432,998               18 mars 1969   Cl. 55-367 Downey

 

  Brevet canadien

 

  465,176                 16 mai 1950    Cl. 137-61 Melichar

 Dans la décision finale, l'Examinateur déclarait, notamment:

 

 Le brevet de ram divulgue un clapet à battant qui comporte

 un battant incurvé et un siège cylindrique, ledit siège

 étant construit de manière à faire partie intégrante d'une

 bride, cette dernière étant raccordée à n'importe quel

 tuyau approprié. Ce clapet ressemble au dispositif révélé

 et revendiqué dans la présente demande, et il fonctionne

 de la même manière; par conséquent il accomplira les mêmes

 fonctions. Bien que le brevet de Cram ne révèle pas le

 raccord numéro 9 de la présente demande, sa construction

 est telle qu'elle permet l'utilisation d'un tel raccord.

 

 Le fait que le demandeur utilise un ressort pour forcer le

 battant en position de fermeture n'est pas considéré

 significatif du point de vue brevetabilité, parce que le

 clapet invoqué par l'antériorité de référence est fabriqué

 de manière telle qu'afin d'être efficace il doit être installé

 de façon que la charnière du battant se trouve à la partie la plus

 élevée du battant lorsque ce dernier est en position de

 fermeture sous l'effet de son poids propre. Puisque le fonction-

 nement dudit clapet est tributaire du siègage du battant eq position

 fermée, il est simple pour quiconque du métier d'accroître

 l'effort de fermeture du battant en y ajoutant un ressort ou

 même un contrepoids. L'apport d'un ressort pour augmenter

 l'effort de fermeture du battant ne peut donc être considéré comme

 étant brevetable.

 

 ...

 

Étant donné que le brevet de Cram vise un système d'égout, et que

 le dispositif du demandeur est destiné à un système pneumatique, il

 est opportun de noter que le clapet est un élément bien connu de

 contrôle de l'écoulement de plusieurs types de fluides, le type

 de clapet pouvant être modifié afin de convenir aux conditions

 particulières des fluides dont il faut contrôler l'écoulement. Par

 exemple si, ailleurs à l'intérieur d'un système pneumatique, il

 fallait avoir recours à une vanne pour contrôler l'écoulement du

 fluide, il serait logique de supposer qu'on utiliserait un type

 quelconque de vanne parmi les nombreux types disponibles, plutôt

 que d'en inventer une qui conviendrait uniquement à un systeme

 pneumatique.

 

 ...

 

 A la lumière de ce qui précède, nous croyons que la présente demande

 est dépourvue d'activité inventive, et que l'objet révélé et revendiqué

 par la présente viendrait tout naturellement à l'esprit d'un homme

 versé en la matière en raison de l'évidence présentée par les brevets

 invoqués. Par conséquent, le refus de la présente demande est maintenu.

 

 Dans sa réponse à la décision finale, en date du 3 juillet 1973, le demandeur

 

 déclare notamment:

 

 En réplique à la décision finale, tournant notre attention vers

 l'antériorité invoque dans la dite décision, et tout d'abord

 vers le brevet de référence de Cram, le demandeur soutient avant

 de procéder à une étude détaillée dudit brevet, que ce dernier

 ne porte pas sur la même technique que celle visée par la

 présente demande et, que par conséquent, cette raison ne peut

 être dûment invoquée pour refuter la présente demande.

 

Le brevet de Cram porte sur un siphon d'égout, et nous

sommes fermement convaincus qu'il ne viendrait jamais à

l'idée de quiconque aux prises avec les problèmes de raccords

de dépression pour des systèmes d'aspiration de poussière, de

se référer à des écrits concernant lis siphons d'égout. Ces

deux types d'appareils sont fabriqués par des fabriquants

bien distincts, de manières très différentes, et ils sont

destinées à des emplois différents. La fabrication de

siphons d'égout et la fabrication d'aspirateurs électriques sont

deux techniques bien distinctes et se rapportent à des corps

de métier bien particuliers.

 

...

 

Le siphon d'égout révélé dans l'antériorité est doté d'un clapet

12 dont "l'ouverture est asservie à la pression de l'eau, indiquée

par la flèche à la figure 1" (voir page 1, lignes 93 à 95). Ainsi

donc le poids du clapet 12 doit être suffisant pour qu'il se ferme

de lui-même en l'absence d'une pression d'eau suffisante pour ce faire,

mais le poids du clapet ne doit pas être tel qu'il ne puisse

s'ouvrir lorsque la pression de l'eau s'accroît. En pratique, cela

ne devrait causer aucune difficulté, puisque le clapet est censé

faire office de piège, c'est-à-dire prévenir les retours, et qu'il

est nécessaire qu'il puisse s'ouvrir facilement en réaction au débit

allant dans le sens de la flèche, et se refermer en réaction

à un retour. La fermeture du clapet est assurée principalement par la

différence de la pression du retour agissant sur le clapet, plutôt

que par son poids propre ou par tout autre effort.

 

Le fonctionnement du présent clapet est très différent, et, de fait,

va à l'encontre de celui suggéré par l'antériorité. Ainsi donc,

dans le cas présent, la différence de pression agissant sur le

battant, lequel doit être parfaitement étanche, agit dans un sens

qui contraint le battant à s'ouvrir.

 

Conséquemment, il est évident qu'en dépit de la ressemblance

superficielle de ces deux clapets, et bien que tous deux soient

dotés d'un battant incurvé, ils sont destinées à fonctionner de

manières bien distinctes.

 

Puisque le brevet de Cram décrit un clapet dont la fermeture

est assurée par une différence de pression, cette antériorités,

si elle entrait en lignes de compte dans la conception d'un

système de dépre-sion, laisserait entendre que le battant, pour

rendre le système parfaitement étanche, devrait être agencé de

façon wu'il vienne porter sur son siège sous l'action de la pression

sous-atmosphérique dans le système.

 

Cependant, la présente invention s'oppose directement aux principes

énoncés dans l'antériorité de Cram, et montre un battant agencé de

manière telle que la différence de pression le contraint à s'ouvrir,

plutôt que de le forcer à venir porter de façon hermétique sur son

siège. De cette manière, la présente invention offre un battant qui

peut s'ouvrir facilement grâce à l'insertion d'un tube de raccordement.

 

Le brevet de Cram, bien entendu, ne suggère aucunement l'ouverture

du clapet par l'insertion d'un élément quelconque afin d'écarter le

clapet de son siège.

 

Ce brevet, au contraire, décrit une crépine 19 qui préviendrait

positivement l'insertion d'un tube quelconque.

 Le brevet de Melichar a été invoqué au titre d'antériorité

 révélant un élément de fermeture monté sur un pivot et

 assujetti à un ressort.

 

 Naturellement, le concept de clapets et battants forcés en

 position de fermeture au moyen d'un ressort est bien connu

 dans de nombreuses applications variées. Cependant, sela ne

 signifie pas qu'il est toujours nécessaire d'utiliser un

 ressort pour fermer un clapet ou un battant. Ni Melichar,

 ni Downey n'ont anticipé le concept qui consiste à utiliser

 un ressort pour forcer un clapet en position de fermeture

 afin d'agir contre un vide. Par conséquent, nous alléguons

 que les caractéristiques de l'invention susmentionnées ne sont

 en aucune manière suggérées par Melichar ou Downey, que ce

 soit de la façon dont il en a été question ci-dessus ou

 combinées au concept de Cram, et que cette combinaison ne

 serait pas évidente.

 

 Il s'agit donc d'établir d'abord l'étendue et la teneur de l'antériorité       

 

  invoquée.

 

 L'antériorité principale, à savoir le brevet de Cram, révèle un clapet en

 

 forme de siphon disposé dans un tuyau pour obturer un couloir. Ledit clapet

 

 est fait d'un battant incurvé pouvant pivoter en position de fermeture, la rive

 

 du battant siègeant sur la rive correspondante de l'une des extrémités du

 

 siège cylindrique qui entoure le couloir. L'objectif visé par la présente

 

invention est "de fournir un siphon d'égout muni d'un battant construit et

 

 disposé dans un tuyau de manière à assurer la circulation dans le tuyau à

 

 son plein débit."

 

 A la page 1, colonne 2, ligne 56 du mémoire descriptif de Cram, on peut lire

 

 ce qui suit: "On a trouvé difficile de disposer, dans ce type de siphon,

 

 le clapet de manière qu'il puisse assurer la circulation dans le tuyau à son

 

 plein débit, et c'est donc l'objet de la présente invention de fournir un

 

 clapet et un siège de construction très simple afin de permettre au clapet

 

 d'assurer la circulation dans le tuyau à son plein débit". Et à la ligne

 

 95 du même mémoire, on peut lire:"Dans la figure 1, le clapet s'ouvre ou

 

 peut s'ouvrir de manière telle qu'il vient reposez contre 1a paroi du

 

tuyau ou devient parallèle audit tuyau, tel qu'on peut le voir à la ligne

 

 pointillée de la figure 1, ouvrant ainsi le tuyau à son plein débit." On

 

 peut également lire ce qui suit dans la revendication 1 de la dite antériorité:

 

 La combinaison d'un tuyau dont l'une des extrémités est dotée d'une

 bride annulaire, un élément tubulaire fixé à la bride et se prolongeant

 à l'intérieur dudit tuyau en écartement de la paroi intérieure dudit tuyau

 et, dont les extrémités sont de formes concaves et convexes, et un clapet

 fixé à charnière à la,partie supérieure de l'élément tubulaire et dont le

 siège est doté de surfaces convexes et de surfaces concaves coïncidant avec

 les surfaces convexes.

 

 Le brevet de Downey révèle qu'il est pratique courante d'insérer un raccord

dans des clapets à ressort pour forcer la fermeture d'un sac d'aspirateur.

 

Le brevet de Melichar révèle que l'emploi de ressorts pour forcer un élément

 

de fermeture dudit clapet en position fermée est chose connue du métier.

 

Le demandeur a allégué que l'antériorité principale soit le brevet de Cram

 

"fait partie d'une technique différente". Cependant nous sommes d'opinion

 

que les problèmes à résoudre, tant dans l'antériorité que dans la présente

 

demande, sont semblables, c'est-à-dire qu'il s'agit de réaliser un type de

 

siphon à clapet adéquat pour obturer un couloir clans une tuyauterie. Le

 

fait qu'un de ces siphons soit conçu pour un système à fluides et l'autre

 

pour un système à air, n'a aucune importance.

 

Le problème auquel Cram faisait face consistait à agencer un clapet capable

 

d'assurer la circulation à plein débit dans le tuyau. Son objectif était

 

de "fournit un ensemble simple de clapet et de siège à clapet qui permettrait

 

la circulation à plein débit dans le tuyau par l'ouverture du clapet." Cela,

 

selon nous, est le même problème que celui que doit résoudre le demandeur.

 

Le demandeur a déclaré que d'autres types de clapets connus présentent le

 

même inconvénient, c'est-à-dire que "le mécanisme à clapet s'oppose au plein

 

débit..." (voir le mémoire à la page 1). Le demandeur soutient également

 

que lorsque son clapet est en position d'ouverture "l'axe de la courbe du

 

battant est essentiellement parallèle à l'axe du couloir..." (voir le mémoire

 

à la page 2). Dans la même veine, on peut lire à partir de la ligne 8 à la

 

page 2 du mémoire: "D'un autre côté, la construction générale de l'ensemble

 

permettrait à un battant de clapet de ce genre, en position ouverte, de dégager

 

entièrement le couloir d'écoulement, assurant ainsi l'obtention de consitions

 

optimales d'écoulement dans le raccord. En outre, la construction de l'ensemble

 

réalisé est d'un encombrement comparativement réduit."

 

La question qui nous intéresse ici porte sur les siphons à clapet d'une

 

tuyauterie, et l'invention revendiqueé; tout comme l'antériorité, ont

 

toutes deux trait à des siphons à clapet. Par conséquent, nous devons

 

conclure que le brevet de Cram appartient à une technique analogue, et cons-

 

titue par le fait même une antériorité pertinente.

 

Sur ce point, il est intéressant de mentionner l'exposé raisonné de la Cour

 

dans l'affaire de Pope Appliance Corporation c. Spanish River Pulp and Paper

 

Mills Ltd., 1927, Ex. R.C. 28 où Maclean J. déclarait:

 

Il est point de loi bien établi que l'application d'un

article bien connu à un emploi nouveau et analogue ne

constitue pas matière à brevet à moins qu'il n'y ait

inventivité dans l'application ou dans le mode de l'application.

 

Maclean J. fait également référence à l'affaire Harwood c. Northern Railway

 

(1864) C.L.C. 654, citant Lord Herchell: "Il n'y a pas matière à brevet

 

dans le simple fait d'adapter un matériau ou un appareil connu pour en faire

 

une utilisation nouvelle, si cette utilisation est analogue à celle à laquelle

 

ledit matériau ou appareil a déjà servi, et si le mode d'application est

 

également analogue, de sorte que ladite adaptation n'a pas appelé l'exercice

 

des facultés créatives de l'inventeur, ni démontré d'inventivité dans

 

l'application."

 

Dans l'affaire de Harwood c. Great Northern Railway le brevet couvrait une

 

"éclisse isolante" servant à joindre les extrémités de tronçons de rail.

 

Des preuves furent déposées démontrant que le genre d'éclisse en cause avait

 

été employé dans un grand nombre d'autres circonstances, entre autres dans

 

l'assemblage de pièces de charpente pour la construction de ponts. En dépit

 

du fait que le breveté avança des preuves tendant à montrer que les efforts

 

exercés dans l'application antérieure étaient quelque peu différents de

 

ceux rencontrés dans la technique ferroviaire, la Cour décida que l'applicaton

 

"d'éclisses isolantes" dans la technique de construction de chemins de fer

 

était analogue et que, par conséquent, le brevet était invalide.

 

Le demandeur a argumenté que "le fonctionnement du présent clapet est

 

très différent et, de fait, est contraire à celui que présente l'antériorité".

 

Le clapet qui fait l'objet du brevet de Cram s'ouvre sous la poussée de l'eau

 

ou de l'écoulement dans un sens, et se referme sous l'impulsion d'un retour.

 

Dans la présente demande, le clapet s'ouvre sous la pre-sion exercée sur le

 

battant par l'insertion du tube de raccordement, et est maintenu en position

 

fermée par un ressort. Bien qu'il y ait une légère différence de fonctionnement,

 

elle n'est pas, à notre avis significative, puisque les deux clapets servent

 

de siphons pour tuyauteries. De plus, l'antériorité de Melichar divulgue

 

l'utilisation d'un ressort pour forcer un élément du clapet en position de

 

fermeture. En d'autres mots, l'antériorité révèle un siphon à clapet antiretour

 

agissant sous l'impulsion d'un ressort, pour un système de tuyauterie.

 

Il s'agit donc de déterminer si la demande révèle un perfectionnement

 

brevetable de la technique. La revendication 1 modifiée se lit comme suit:

 

Une prise de raccordement au vide pour y accoupler un tube,

la prise ayant une extrémité libre pour y glisser ledit tube

par le siège du clapet en rapport scellé avec la prise, un battant

monté à pivot afin de pouvoir venir siéger sur l'orifice

d'admission en position de fermeture, selon lauqelle le battant

portant sur le siège du clapet prévient l'écoulement par l'orifice

d'admission, et selon laquelle le battant est incliné vers

l'intérieur par rapport à son point de pivotement de manière

à faciliter l'ouverture du battant par l'insertion du tube, et un

ressort forçant le battant en position de fermeture.

 

En examinant l'objet de la revendication 1, il est évident que l'antériorité

 

ne divulgue pas un orifice libre d'admission. Toutefois, l'antériorité de

 

Cram déclare qu'une crépine 19 est de préférence utilisée sur la face amont

 

du clapet. Quoi qu'il en soit, la suppression d'un élément, ainsi que

 

de sa fonction connexe, ne constitue pas une activité inventive. La

 

revendication fait également référence à un "ressort forçant la fermeture

 

du battant", lequel n'est pas mentionné dans l'antériorité. Toutefois,

 

cette différence a déjà fait l'objet d'une discussion. Qui plus est, le brevet

de Melichar fait état de ce ressort, qui du fait même est considéré

chose connue du métier. L'objet de l'invention de la revendication 1 est

essentiellement décrit (à l'exception des détails discutés ci-devant)

dans le brevet Cram. Par conséquent, ladite revendication ne présente

aucune matière brevetable.

 

Les revendications 2 à 5, qui sont tributaires de la revendication 1,

offrent des caractéristiques supplémentaires, à savoir, une bride,

une référence à la forme incurvée du battant du clapet, ainsi que

d'autres détails de conception. Par conséquent, nos commentaires à

l'égard de la revendication 1 s'appliquent également à ces revendications.

 

La revendication 6 modifiée se lit comme suit:

 

Un ensemble composé d'une prise et d'un tube de raccordement

au vide, dans lequel la prise munie d'un manchon à siège à

clapet à l'une de ses extrémités détend à partir d'un

orifice d'admission libre à l'autre extrémité afin de

permettre l'insertion du tube dans le manchon par le siège

du clapet, le tube de raccordement étant de configuration

externe appropriée afin d'épousser étroitement la surface

intérieure du manchon et d'être, par conséquent, en rapport

scellé avec la prise qui encercle l'orifice d'admission de

manière à former un aboutement étanche avec un renvoi qui

entoure le tube afin de limiter l'insertion de ce dernier

dans l'orifice du manchon, un battant monté à pivot afin

qu'il puisse siéger sur l'orifice d'admission en position

de fermeture, position selon laquelle le battant portant

sur le siège du clapet prévient l'écoulement par l'orifice

d'admission et selon laquelle le battant est incliné vers

l'intérieur de la prise par rapport à son point de pivotement

afin de faciliter l'ouverture du battant par l'insertion

du tube, et un ressort forçant le battant en position de

fermeture.

 

Cette revendication est en partie semblable à la revendication 1, bien

 

qu'elle consiste particulièrement sur l'ajustage serré du tube de raccordement

sur le manchon "afin d'être en rapport scellé avec la prise qui encercle

l'orifice d'admission ....". C'est le type de rapport qui s'impose pour

assurer le fonctionnement de tout système à air comprimé. Un aboutement

est également utilisé afin de limiter l'insertion du tube par l'orifice

d'admission. Ces caractéristiques supplémentaires à celles qui sont

énoncées dans la revendication 1 ne sont autres que de simples variantes

de conception. Par conséquent la revendication 1 est jugée non brevetable,

et elle devient irrecevable.

 

Les revendications 7 à 10 sont essentiellement pareilles aux revendications

2 à 5, tout en étant subordonnées à la revendication 6 qui est refusée. Par

conséquent, nos commentaires à l'égard des revendications 1 et 6 s'appliquent

aussi aux revendications 7 à 10.

 

Puisque la présente demande ne révèle aucune autre matiére inventive il

s'ensuit qu'elle devrait être refusée dans sa totalité.

 

Le demandeur a mentionné que son dispositif avait été breveté, dans

plusieurs pays, y compris les Etats-Unis. Bien que ce fait soit intéressant,

nous faisons toutefois remarquer, que l'antériorité principale, soit le

brevet de Cram, n'a pas été examinée au cours de la procédure d'examen, du

moins par le bureau des brevets des Etats-Unis.

 

En raison de l'évidence révéleé par la technique antérieure, et en raison

de la similitude du but et du mode d'application de l'invention du demandeur

avec ladite technique antérieure (voir, Pope Appliance c. Spanish River,

susmentionnée), la Commission est. convaincue que le demandeur n'a pas réalisé

de progrès technique brevetable. Ainsi donc, bien que l'idée soit méritoire,

elle est dépourvue de l'ingéniosité inventive indispensable pour justifier

la délivrance d'un brevet. Elle tombe dans la catégorie de sujets auxquels

la Cour Suprême faisait allusion dans l'affaire Crossley Radio c. Canadien

General Electric (1936) R.C.S. pages 551 à 557, en ces termes: "...nous ne

croyons pas que le caractère inventif nécessaire pour constituer sujet à

invention ait été démontré de manière suffisante."

 

Par conséquent, la Commission recommande que la décision de l'Examinateur

portant le refus de la présente par manque d'établir matière brevetable,

soit maintenus.

 

Le Président adjoint

de la Commission d'appel des brevets

J.F. Hughes

 

Nous souscrivons aux constatations de la Commission d'appel des brevets.

Par conséquent nous refusons la demande. Le demandeur dispose d'une période

de six mois au cours de laquelle il pourra interjeter appel de la présente

deision aux termes de l'article 44 de la Loi sur les brevets.

 

Telle est notre décision.

 

Le Commissaire des brevets

A.M. Laidlaw

 

Fait à Hull (Québec)

le 1er mars 1974

 

Mandataire du demandeur

G. Ronald Bell & Company

Ottawa (Ontario)

 

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