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                              DECISION DU COMMISSAIRE

 

ANTERIORITE: Structure et usage sensiblement les mêmes que dans l'antériorité

 

   La structure du châssis de levage de voiture et sa fixation aux supports

de levage, de même que ses but et fonction, sont sensiblement les mêmes que la

structure et l'usage démontrés et décrits dans l'une des trois antériorités

citées.

 

DECISION FINALE: Confirmée

 

                            *****************************

 

   Relativement à une demande de révision, par le Commissaire des

brevets, de la décision finale de l'examinateur, datée du 14 juillet 1972, et

portant sur la demande 072,502. La présente demande a été classée au nom de

Alipio Lunardini et a trait à un "châssis pour fixation à des supports de

levage de voiture".

 

   Lors de l'instruction, qui s'est terminée par la décision finale,

l'examinateur a rejeté la demande pour absence de nouveauté par rapport aux

références suivantes:

 

Brevets canadiens:

311,996                     Stukenborg

366,824                     Myers

631,604                     Lawson

 

Dans la décision finale, l'examinateur déclare, en partie:

 

La très brève et très schématique divulgation de la

présente demande fait état d'un châssis de forme oblongue

qui peut être fixé à deux dispositifs de levage ("supports").

Elle décrit un châssis formé de deux poutres longitudinales

(3), fixées (soudées) à deux entretoises (4) et comprenant

deux entretoises supplémentaires (6) qui peuvent être fixées

en des endroits différents des poutres longitudinales. Ledit

châssis, une fois fixé à deux dispositifs de levage ("supports ")

peut servir d'appui à la carosserie d'une voiture.

 

Les différences de structure entre le châssis du demandeur et

celui de l'antériorité apparaissent dans chacun des brevets

délivrés, et relèvent uniquement de préférences en matière

d'aptitude et de conception anticipées et, de ce fait, ne

sauraient être retenues comme éléments brevetables.

 

Le dispositif du demandeur diffère des agencements présentés

par l'antériorité dans le mode de fixation du châssis aux

supports de levage. Toutefois, ce genre de fixation des

éléments mécaniques n'est qu'un simple boulonnage standard,

et manque tout à fait d'esprit inventif.

 

Le fait de pratiquer des trous, dans les entretoises, qui

correspondent aux trous existants dans les supports de levage,

et pouvant servir au montage du châssis, relève en somme d'une

technique connue.

 

Dans sa réponse du 6 octobre 1972, le demandeur déclare en partie:

 

Il n'existait, dans le métier, au moment de l'invention, que

deux types de supports de voiture. Le premier, comprenant

une paire de supports de levage contigus et reliés de façon

à permettre le levage d'une voiture tout en laissant les roues

reposer sur le support. En conséquence, ces supports concur-

rents ne permettent qu'un déplacement limité qui ne saurait

  faciliter la réparation de la carrosserie. Le second support,

  appelé banc de réparation de voiture, est plus élaboré puisqu'il

  est construit pour retenir solidement la carrosserie par rapport

  aux essieux du véhicule.

 

  Il subsiste donc un problème constant dû au fait que, aucun des

  deux types de bancs ne pouvait remplir la fonction de l'autre.

  De plus, à notre connaissance, personne n'a suggéré de solution

  à ce jour, même si les utilisateurs de ces bancs sont des

  mécaniciens généralement compétents. Il faut donc en déduire que

  les deux types de bancs sont dissemblables, ce qui pourrait

  expliquer que les mécaniciens compétents n'ont pas résolu ledit

  problème qui leur est pourtant familier et doit les préoccuper.

 

  Aucun des brevets cités ne fait état d'un châssis semblable au

  châssis convertible du demandeur, tel que reconnu par l'examina-

  teur au milieu de la page 2 de la décision officielle susmentionnée.

  Aucun d'entre eux ne suggère, ni ne présente, un châssis qui

  puisse convertir un support de levage de voiture en un banc de

  réparation. Le châssis du demandeur se distingue, du point de

  vue de la structure, de l'antériorité citée, en ce qu'il est conçu

  et construit en vue d'une fixation solide, mobile, entre les entre-

  toises des supports de levage classique, ce que l'examinateur

  admet d'emblée.

 

  Après examen de la demande, le Bureau est convaincu que la présumée invention

 

 reposé sur le fait que le châssis porteur du véhicule peut remplacer, dans un

 

but particulier les châssis classiques d'un dispositif de levage. La revendication

 

  1 modifiée se lit comme suit:

 

  Un châssis-support de voiture, à fixation mobile, convertible

  en banc de réparation, ledit châssis-support étant formé de

  deux poutres longitudinales reliées à leux extrémités opposées

  par deux entretoises fixes, ces dernières étant munies de trous

  alignés sur les trous des entretoises, mobiles à la verticale,

  d'un banc de levage classique, lorsque lesdites entretoises sont

  contiguës auxdites traverses dans le sens longitudinal de ces

  dernières, de sorte que ces mêmes entretoises sont adaptées en

  vue d'un assemblage mobile avec lesdites traverses, et au moins

  deux entretoises fixées aux extrémités opposées des deux poutres

  longitudinales, avec prolongement transversal d'icelles, et

  adaptées pour y fixer solidement la carrosserie, et aussi au

  support de levage de la voiture pour servir d'appui rigide à la

  carrosserie et à son châssis, afin de permettre la réparation de

  la carrosserie endommagée.

 

  Le brevet Stukenborg montre un châssis de levage composé d'éléments longitudinaux

 

  et transversaux, monté sur un seul dispositif de levage et pouvant servir d'appui

 

  à la carrosserie du véhicule.

 Le brevet de Meyers fait état d'un châssis-support fait d'entretoises et de

 

 poutres longitudinales, fixées au dispositif de levage à chacune des entretoises

 

 d'extrémité, et de deux entretoises intérieures réglables longitudinalement.

 

 Ledit châssis étant, à proprement parler, essentiellement pareil à celui que

 

 divulgue le demander.

 

 Le brevet de Lawson décrit un châssis-support de voiture (19), fixé aux disposi-

 

 tifs de levage (supports) (11 et 13), formé de deux poutres longitudinales (24

 

 et 25) reliées aux extrémités de deux entretoises fixes (21 et 22), et ayant

 

 deux entretoises intérieures (27).

 

 Le mémoire descriptif de la présente demande se lit comme suit, à la page "...

 

 le châssis comprend deux poutres longitudinales (3), soudées à deux entretoises

 

 (4) munies de trous (5) permettant de relier le châssis aux poutres transversales

 

 (2) du support de levage de voiture. Egalement fixées aux poutres longitudinales

 

 (3), se trouvent deux entretoises intérieures complémentaires (6) indifféremment

 

 fixes ou réglables...". Si l'on compare le mémoire descriptif de la présente au

 

 brevet de Lawson, il faut remarquer que les poutres (31) correspondent aux poutres

 

 (24 et 25), que les entretoises (4) correspondent aux entretoises (21 et 22), que

 

 les poutres transversales (2) du support de levage de voiture correspondent aux

 

 entretoises (15 et 17) dudit support de levage, et que les entretoises (6)

 

 correspondent aux entretoises (27).

 

 La seule différence eéside dans le fait que, dans la présente demande, les entre-

 

 toises (4) sont fixées face à face avec les poutres transversales (2) du support

 

 de levage, alors que le brevet invoqué divulgue que les poutres transversales

 

 sont assujetties par des boulons aux entretoises (15 et 17) dudit support de

 

 levage. Par conséquent, ledit châssis, ainsi que le moyen de fixation qui le

 

 retient aux entretoises du support de levage sont essentiellement pareils, en ce

 

 que toute légère différence de structure ou de mode de montage du châssis sur les

 

 supports n'est autre que le fruit de la compétence et d'une conception pratiques

 

 connues, adaptées au type et au poids des diverses voitures.

 

 Le fait que le demandeur argumente, pour la première fois, que le châssis qui

 

fait l'objet de son invention est remplaçable, importe peu, puisque le brevet de

 

 Lawson présente une structure semblable, également remplaçable et visant le même

 

 but, comme on peut le voir à la page 2 de la divulgation, "... est conçu dans le

 but de remplacer les châssis de type classique...". Le demandeur affirme plus

 

 loin que la carrosserie peut être fixées aux entretoises intérieures, ce qui

 

 peut être accompli de la même façon en utilisant la structure du brevet Lawson,

 

 laquelle est munie de deux entretoises intérieures.

 

 Par conséquent, le Bureau est convaincu que le demandeur n'a pas réalisé de

 

 progrès technique brevetable, puisque la solution qu'il revendique fait partie

 

 intégrante de la structure de la technique antérieure, et recommande que la

 

 décision de l'Examinateur, portant refus de la présente, soit maintenue.

 

                                  Le Président de la Commission

                                  d'appel des brevets,

 

                           R.E. Thomas

 

 Je souscris aux constatations de la Commission d'appel des brevets et suis

 

 convaincu que le demandeur n'est pas admissible à la délivrance d'un brevet. Le

 

 demandeur dispose d'une période de six mois au cours de laquelle il pourra

 

  interjeter appel de la présente décision aux termes de l'article 44 de la Loi

 

 sur les brevets.

 

                              Telle est ma décision,

 

                             Le Commissaire des brevets,

 

                                 A.M. Laidlaw

 

  Fait à Ottawa (Ontario)

 le 3 novembre 1972

 

Mandataire du demandeur

 

 M. Pierre Lespérance

 

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