Brevets

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             DECISION DU COMMISSAIRE

 

   CONFORMEMENT AUX DISPOSITIONS DE LA LOI: En vertu de l'article 2(d).

                                            Mesurage du degré d'humidité

 

IMPRECISION: Les revendications sont incomplètes.

 

Le refus de la demande en vertu de l'article 2(d) était conforme aux

principes du Bureau des brevets au moment où la décision fut rédigée. Ce

refus est maintenant révoqué vu le changement de directive.

 

Une sonde à condensateur poux mesurer le degré d'humidité pourra mesurer

la teneur en eau d'un matériau indépendamment de la masse, pourvu que la

tension de la sonde soit équilibrée. Trois des revendications de la

présnete sont jugées incomplètes par défaut de décrire un dispositif

d'équilibrage qui constitue un élément indispensable au fonctionnement effi-

cace de l'invention.

 

DECISION FINALE: Modifiée.

 

                 ******************************

 

RELATIVEMENT à la demande de révision, par le

Commissaire des brevets, de la décision finale de l'examinateur

en vertu de l'article  46 du Règlement sur les brevets.

 

                            ET

 

   RELATIVEMENT à la demande de brevet numéro de série

923,991, déposée le 23 février 1965 au sujet d'une

invention intitulée:

 

       SYSTEME HYGROMETRIQUE PAR COMPARAISON DE PHASE

 

Mandataire du demandeur

 

MM. Alex E. MacRae & Co.

Ottawa (Ontario)

 

               *****************************

 

La présente décision a trait à une demande de révision, par le Commissaire

des brevets, de la décision finale de l'Examinateur relativement à la

demande numéro 923,991, en date du 20 août 1971. La demande a été déposée

au nom de Alan Norwich et porte sur un "Système hygrométrique par comparaison

de phase".

 

Lors de l'instruction, qui s'est terminée par la décision finale, l'Examina-

teur a rejeté les revendications 1 à 4 et 10. Les motifs du refus veulent

que les revendications 1 et 3 décrivent un procédé qui ne ressort pas du

domaine légal touchant les inventions, et que les revendications 1, 4 et 10

ne décrivent pas d'une manière précise une invention de nature brevetable par

rapport à la technique antérieure.

 Dans la décision finale l'Examinateur déclare (notamment):

 

 Le brevet de Chun et autres a trait à un modificatif

 apporté à une sonde par résistance électrique de diagraphie

 de teneur en eau, à laquelle une électrode supplémentaire

 a été ajoutée afin de capter un signal induit par capacitance

 variant d'amplitude et de phase selon les caractéristiques de

 la matière étudiée. Le demandeur aurait intérêt à considérer

 l'utilisation faite par le brevet Chun et autres des tubes 18

 et 18' (figure 1) dont les grilles sont polarisées par la

 pile "C" 25 de manière à actionner les tubes comme redresseurs

 commandés par grilles. En réalité, cet agencement produit le

 même effet que l'agencement de diodes qui fait l'objet de la

 revendication 10 du demandeur; le brevet de Chun et autres ne

 s'intéresse pas aux effets de la masse de l'échantillon, mais

 plutôt à un échantillon de masse indéterminée. Par conséquent,

 la méthode pour comparer la phase du signal de sortie avec la

 phase du signal appliqué, qu'a suivi le brevet de Chun et

 autres, ne produit pas un signai indépendamment de la masse du

 matériau tel qu'en font état les revendications rejetées.

 

 Les autres revendications diffèrent de l'antériorité invoquée

 en ce qu'elles indiquent un dispositif pour neutraliser, "dudit

 signal de sottise, tout effet de capacitance inhérent audit

 matériau", dans la caractérisation de la propriété d'un matériau

 diélectrique "indépendamment de sa masse".

 

 De plus,les revendications 1 à 3 inclusivement sont rejetées

 parce qu'elles ont été jugées ne pas ressortir du domaine légal

 de l'invention tel qu'il est défini dans l'article 2(d) de la

 Loi sur les brevets. Ces revendications sont considérées avoir

 trait à une méthode non brevetable qui n'appartient pas au

 domaine de la fabrication, c'est-à-dire une méthode servant à

 déterminer la propriété d'un matériau diélectrique et, parti-

 culièrement, à mesurer le degré d'humidité d'un article.

 

 Dans sa réponse du 17 novembre 1971 le demandeur déclare (notamment):

 

Nous croyons qu'il est juste d'affirmer que l'Examinateur,

 tout en concédant que la revendication 1 diffère du brevet

 américain 2,446,527 en ce qu'elle dit que le signal résultant

 est "un indice de ladite propriété indépendamment de la masse

 dudit matériau ", juge cette distinction insuffisante pour

 justifier la brevetabilité de la revendication. L'Examinateur

 considère également que les exposés similaires des revendications

 4 et 10 ne peuvent conférer brevetabilité aux revendications par

 rapport à l'antériorité de Chun et autres.

la présente demande divulgue une méthode et un appareil

pour mesurer la teneur en eau d'une feuille de défilement,

comme du papier par exemple, et qui possède une masse

variable en fonction de sa superficie, en plus d'une teneur

en eau variable. Le matériau est disposé de manière

contigue à une sonde à condensateur, et le décalage de phase

du signal de la sonde est un indice de la teneur en eau du

matériau, essentiellement indépendamment de la masse du

matériau, ce parce que le décalage de la phase est causé par

un élément de temporisation tributaire du produit de la

résistance équivalente et de la capacitance équivalente,

ajouté par la présentation du matériau à la sonde. Lorsque

la teneur en humidité relative varie, la résistance varie et

conséquemment, le produit change; cependant lorsque la masse

varie, la résistance et la capacitance varient en sens inverses

laissant le produit virtuellement inchangé. Par exemple, si

le matériau est doublé au moment où il est présenté à la

sonde, la résistance sera diminuée de moitié et la capacitance

ajoutée sera essentiellement doublée.

 

   Le demandeur a également fait objection au refus des revendications 1 à 3

par défaut de conformité aux dispositions de la Loi, en disant que "la méthode

produit un résultat avantageux de valeur tant économique que commerciale, ou

de conséquence importante, et fait partie du domaine de la fabrication."

 

Après avoir révisé le motif du refus, soit "Les revendications 1 à 3 décrivent

une méthode qui ne ressort pas du domaine de l'invention", nous remarquons

qu'au moment où la décision a été rédigée, cette position était conforme aux

principes du Bureau des brevets. Toutefois, comme dans les présentes circons-

tances, il a depuis été décidé que ledit motif ne pouvait être considéré légitime,

le refus ainsi fondé est révoqué.

 

e deuxième motif de refus est basé sur l'opinion de l'Examinateur qui soutient

que les revendications 1, 4 et 10 ne décrivent pas d'une manière explicite une

invention brevetable par rapport à l'antériorité suivante: brevet américain,

portant le numéro 2,446,527, délivré 1e 10 août 1948, Cl. 175-182, Chun et

autres.

 

Ledit brevet porte sur un modificatif apporté à une sonde par résistance

électrique de diagrapgie à laquelle une électrode supplémentaire a été ajoutée

afin de capter un signal induit par capacitance, et variant d'amplitude et de

phase suivant la matière étudiée.

 

Selon la présente invention, une seule mesure à une seule fréquence est utilisée

pour mesurer la teneur en humidité. On a découvert que lorsque le matériau

dialectrique à mesurer est présenté à la sonde à condensateur, alors que l'effet

de la sonde vide a été supprimé, le décalage de phase du signal appliqué, tel

qu'il est produit par le matériau, est indépendant des variations de la masse

du matériau et est un indice du degré d'humidité relative indépendamment de

la masse. La revendication 1 se lit comme suit:

 

Une méthode pour établir la propriété quantitative d'un

matériau diélectrique indépendamment de sa masse, ladite

méthode consistant en application du signal électrique

venant d'un courant alternatif sur au moins une partie du

matériau, et produisant un signal de sortie alternatif pro-

voqué par le signal appliqué, ce dernier étant proportionnel

à la masse et aux propriétés diélectriques dudit matériau,

et en la comparaison de la phase dudit signal de sortie avec

la phase dudit signal appliqué, indépendamment des amplitudes

desdits signaux de sortie et appliqués, afin de produire un

signal indicateur de la différence de phase causée par ledit

matériau, la corrélation et le calibrage à l'égard desdits

signaux appliqués et de sortie étant un indice de ladite

propriété, indépendamment de la masse dudit matériau.

 

Pour ce qui est de déterminer si les revendications 1,4 et 10 décrivent

ou non une invention brevetable, nous observons certaines remarques énoncées

dans le mémoire descriptif, plus particulièrement à la page 3, ligne 24, à

l'effet que:

 

Le condensateur d'équilibrage est réglé de sorte que le

signal de phase, inversé par l'entremise du condensateur 26,

équilibre seulement la signal direct par l'entremise de la

sonde 12 lorsqu'aucun matériau n'est présenté à la sonde, ce

qui sert à neutraliser l'effet de capacitance à vide de la

sonde provenant du signal de sortie, c'est-à-dire la capaci-

tance de la sonde en l'absence de matériau. Dans de tels cas,

lorsque le matériau est présenté à la sonde, la phase du signal

engendré à la borne de sortie 22 du pont est décalée par

rapport à la phase du signal d'entrée provenant de l'oscilla-

teur 10 proportionnellement à la teneur en humidité du matériau

et essentiellement indépendamment de la masse du matériau, ce

parce que le décalage de phase est causé par un élément de

temporisation tributaire du produit de la résistance équivalente

et de la capacitance équivalente ajoutée par la présentation du

matériau à la sonde. Lorsque la teneur en humidité relative

varie, la résistance varier et, conséquemment, le produit change.

Cependant, lorsque la masse varie, la résistance et la capaci-

tance varient en sens opposé, laissant le produit virtuellement

inchangé. Par exemple, si le matériau est doublé au moment où

il est présenté à la sonde, la résistance sera diminuée de

moitié et la capacitance ajoutée sera essentiellement doublée.

 

Il est possible de tracer des schémas de dimensions vectorielles à l'aide

de méthodes bien connues de la technique'd'électricité afin d'illustrer de

la variation sur l'angle de phase au fur et é mesure des changements de condi-

tions. Ceci bien entendu, sans tenit compte de la chute de tension, ou encore

      lorsque le même résultat est obtenu alors que la tension de la sonde est

 neutralisée comme le décrit le mémoire. L'angle de la phase variera en

 présence de la sonde, et il y aura également des changements de phase

 provenant de la présence de la sonde et de la variation de la masse. Par

 conséquent, à moins due la capacitance de la sonde soit supprimée en neutra-

 lisant cette tension, la propriété diélectrique ne peut être établie indé

 pendamment de la masse du matériau à l'étude.

 

 Nous citons également un passage de la réponse du demandeur, en date du 21

 décembre 1966, "... il serait faux de dire que le système est inopérant si le

 dispositif d'équilibrage de la sonde est absent. Une omission de cet ordre

 rend le dispositif sensible aux variations de la masse", plutôt qu'indépendant

 des variations de sa masse.

 

 Nous remarquons que les revendications qui restent décrivent soit une méthode,

 soit un dispositif pour neutraliser, "dudit signal de sortie, tout effet de

 capacitance inhérent audit matériau" dans la caractérisation d'une propriété

 d'un matériau diélectrique "indépendamment de sa masse".

 

 Il est évident que la suppression de l'effet de sonde à vide fait partie du

 concept global de l'invention. Par conséquent, nous trouvons l'objection de

 l'Examinateur, à l'effet que les revendications 1, 4 et 10 sont "imprécises",

 exacte dans la mesure où les revendications sont incomplètes. A notre avis,

 le demandeur ne peut, à la fin de ces revendications, déclarer, " indépen-

 damment de la masse", à moins qu'il ne décrive un élément indispensable à

 l'obtention d'un tel résultat; c'est-à-dire "de neutraliser, dudit signal de

 sortie, l'effet de capacitance provenant de ladite sonde en l'absence dudit

 matériau."

 

 Par conséquent, nous sommes convaincus que les revendications 1, 4 et 10 ne

 revendiquent pas en termes précis et distincts l'invention divulguée, parce

 qu'elles manquent à décrire une caractéristique essentielle à son fonctionne-

 ment. Nous recommandons que le motif de refus à cet égard soit retenu, et

 que le motif de refus concernant la non conformité de la matière relativement

 aux dispositions de la Loi soit révoqué.

 

 Le Président de la

 Commission d'appel des brevets

 

R.E. Thomas

 

 Nous souscrivons aux constatations de la Commission d'appel des brevets et

 confirmons le refus des revendications 1, 4 et 10 en raison de leur imprécision,

 et nous révoquons le refus formulé en vertu de l'article 2(d) de la Loi sur

 les brevets. Le demandeur dispose d'une période de six mois au cours de

 laquelle il pourra interjeter appel de la présente décision aux termes de

 l'article 44 de la Loi sur les brevets.

 

 Telle est notre décision.

 

 Le Commissaire des brevets,

 

 A.M. Laidlaw

 

 Fait à Ottawa, (Ontario)

 le 4 janvier 1972

 

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