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                             DECISION DU COMMISSAIRE

 

EVIDENCE: En raison de l'expérience fournie par plusieurs antériorités.

 

Etant donné que l'expérience fournie par les antériorités démontre

effectivement qu'un tube elliptique, souple, à paroi mince, peut faire

adéquatement office de guide d'ondes, et que le mode de fabrication a été

décrit par la technique antérieure, nul compte n'a été tenu des revendications

concernant le produit déposées en réponse à la décision finale.

 

DECISION FINALE: Confirmée

 

                            *     *    *    *    *   

 

   RELATIVEMENT à la demande de révision, par le Commissaire des brevets

de la décision finale de l'Examinateur en vertu de l'article 46 du Règlement

sur les brevets.

 

                                       ET

 

RELATIVEMENT à une demande de brevet portant le numéro de série

002,722, déposée le 17 octobre 1967, au sujet d'une invention intitulée:

 

           GUIDE D'ONDES ELLIPTIQUE ET METHODE DE FABRICATION

 

Mandataire du demandeur

 

MM. Smart & Biggar,

Ottawa (Ontario)

                       *   *    *     *     *

 

   La présente décision a trait à une demande de révision, par le Commissaire

des brevets, de la décision finale de l'Examinateur de la demande portant le

numéro 022,722, en date du 19 octobre 1970. La demande a été déposée au nom

de Tsutomu Maeda et porte sur un "guide d'ondes elliptique et méthode de

fabrication". La Commission d'appel des brevets a entendu l'appel le 14

septembre 1971. M.R. Barrigar représentait le demandeur.

 

   Lors de l'instruction, qui s'est terminée par la décision finale,

l'Examinateur a refusé d'admettre les revendications par défaut d'établir

la brevetabilité par rapport au brevet Sturm et autres, numéro 437,752,

délivré le 5 novembre 1946.

 

Dans la décision finale, l'Examinateur déclare:

 

Le rejet des revendications par défaut d'établir matière

brevetable, par rapport au brevet Sturm et autres, est

maintenu. Ledit brevet divulgue une méthode pour donner

une certaines forme géométrique à un tube à partir d'un

autre tube de forme géométrique différente, y compris

le formage d'un tube de forme elliptique à partir d'un

tuyau de forme généralement ronde. Les étapes de formage

par extrusion du tuyau rond initial, ainsi que de

l'ondulation du tuyau extrudé sont choses connues des gens

du métier.

 

Comme le démontre le brevet invoqué, il n'est pas ingénieux

de transformer, à l'aide de méthodes conventionnelles, un

tuyau rond en tube ellipsoide. Dans la lettre susmentionnée

le demandeur soutient que deux articles de construction

essentiellement, similaire, qui possèdent respectivement des

avantages utiles et non évidents à l'égard de l'usage auquel

ils sont destinée, peuvent justifier la délivrance d'un brevet.

Cela est possible. Cependant, si ces articles peuvent être

fabriqués selon des méthodes essentiellement identiques, il

est logique de conclure que ces méthodes ne présentent aucun

caractère de nature brevetable qui les distingue l'une de l'autre.

Nous maintenons, conséquemment, que le préambule des revendications

à savoir "une méthode pour fabriquer un guide d'ondes elliptiques

pour appareil électrique, précisant l'utilisation du produit fini,

ne confère pas brevetabilité à la méthode conventionnelle de

fabrication de tubes elliptiques tell qu'elle est divulguée dans

le brevet invoqué.

 

Dans sa réponse du 13 avril 1971, le demandeur déclare:

 

Le brevet canadien, portant le numéro 773,254, invoqué

à titre d'antériorité, révéle et revendique un guide d'ondes

de forme lisse et asymétrique par rapport à son axe

principale (voir page 3, lignes 21 et 22; page 3, lignes 32

à la ligne 1 de la page 4). Les revendications 12 et 16,

rédigées indépendamment etc., touchant le produit de la

présente demande, indiquent clairement que les parois du

guide d'ondes sont essentiellement symétriques par rapport

à l'axe principal et à l'axe secondaire de la section du

guide d'ondes. Par conséquent le demandeur allègue que les

revendications du "produit" sur lequel porte la présente

demande sont nettement différentes de celles du brevet

canadien numéro 773,254.

 

Par opposition aux revendications de l'ancienne méthode,

la revendication 1 de la nouvelle méthode décrit un procédé

pour fabriquer un guide d'ondes oval, sans joint et sans coutures,

à parois intérieure et extérieure parfaitement lisses. La

 revendication 7 de la nouvelle méthode décrit, en plus, l'étape

de l'enroulement du guide d'ondes oval autour d'un touret, aux

finds de l'expédition de l'usine au lieu de l'installation. La

revendication 8 décrit l'étape complémentaire qui consiste à

réaliser, avant l'installation, une extrusion définitive du guide

d'ondes afin d'éliminer toute déformation de la section pouvant

survenir au cours de dévidage du touret. Les revendication 1 à 8

inclusivement montrent, d'une façon très détaillée, les étapes

de fabrication utilisées pour réaliser le nouveau et

utile guide d'ondes décrit dans le mémoire descriptif

et revendiqué par les revendication 9 et 18 inclusivement.

 

On a argumenté que le procédé de formage d'un guide d'ondes

par l'extrusion d'un tube est connu depuis longtemps dans la

fabrication d'autres produits tubulaires, et qu'il n'est

pas, par conséquent, brevetable lorsqu'il est appliqué à

la fabrication de guides d'ondes. Le demandeur concède que

le procédé est connu pour la fabrication de canalisations

d'eau, de gaz ou de fluides analogues, tout en allèguant

que ce domaine est complètement étranger à celui de la

fabrication de guides d'ondes et de câbles pour la transmission

d'ondes électro-magnétiques. (Les principes afférents à la

Loi sont discutées dans la réponse du demandeur à la lettre

officielle antérieure).. On peut trouver ci-inclus un affidavit

du professeut Torahiki Sugiura de l'institut de Technologie d'Osaka.

Ledit affidavit différencie la technique de fabrication de dispositifs,

tels que les guides d'ondes, de celle qui consiste à fabriquer des

tubes extrudés ordinaires. Dans son affidavit, le professeur

Sigiura parle également des méthodes dont disposaient autrefois

les fabricants pour produire des guides d'ondes, et contre que les

méthodes présentes sont modernes et utiles, et peuvent produire

des guides d'ondes souples, sans couture, améliorés et de longueur

considérable, ce qui avait été impossible jusque là.

 

   Après avoir revisé les motifs du refus, énoncés par l'Examinateur, ainsi

que les arguments écrit et oraux présentés par le demandeur, nous sommes

convaincus que le refus est bien fondé.

 

   Lors de l'audition, l'agent des brevets à revisé la position du demandeur

et a insisté que, à san avis, l'objet de l'invention, tel que revendiqué,

représentait un progrès de la technique et, par consequent, justifiait la

délivrance d'un brevet.

 

   La demande a trait à une méthode améliorée de fabrication en continu

de guide d'ondes. La revendication 1 se lit comme suit:

 

Une méthode pour Fabriquer un guide d'ondes de forme

elliptique ou quasi-elliptique pour appareillage

électrique, comportant les étapes suivantes: l'extrusion

en continu d'un tube de section généralement cylindrique

et d'une longueur circonférentielle intérieure déterminée;

l'étirage dudit tube extrudé à travers une filière elliptique

ou quasi-elliptique afin de produire un guide d'ondes fini de

forme elliptique ou quasi-elliptique.

 

   Il est évident que la méthode qui consiste à transformer une section

généralement cylindrique d'un tube métallique en une section de forme

elliptique est décrite dans le brevet Sturm qui indique une filière conçue

pour changer progressivement la forme géométrique d'une section en une autre

forme, comme par exemple un tube de forme cylindrique en un tube de forme

elliptique ou quasi-elliptique. De toute évidence, le tube n'a pas de

joint, pas de couture et, selon les exigences, il peut être souple et à

paroi lisse suivant la forme initiale du tube, la nature du matériau à

partir duquel il est fait, et il est très possible qu'il puisse servir

de guides d'ondes.

 

L'antériorité Krank, brevet portant le numéro 772,283 et dont la

date de priorité est 1963, déclare à la page 1: "Il est commun d'utiliser des

duides d'ondes de sections variées..." et: "Des guides d'ondes lisses de

section ovale sont également connus." (Insistance particulière).

 

   Un autre brevet Krank, utilisé comme référence et portant le numéro

696,089 (13 octobre 1964), déclare à la page 1: ''L'emploi de guides d'ondes

elliptiques pour la transmission d'ondes électro-magnétiques est bien connu..."

et, "On said également que des guides d'ondes à parois lisses et droites,

à décentrement plutôt faible ... font sensiblement le même office que des

guides d'ondes circulaires."

 

   Le demandeur allègue que "Cette invention est basée sur la découverte

que des guides d'ondes à section ovale présentent un avantage, contrairement

aux guides d'ondes rectangulaires ou circulaires d'usage courant...".

L'antériorité Krank indique bien que les guides d'ondes à section ovale et à

parois lisses, sont choses connue.

 

   Le demandeur allègue également que le domaine de la fabrication de guide

d'ondes est complètement étranger à celui de la fabrication de gaines de

câbles ou de celui de l'extrusion de tubes, etc. Toutefois, à la page 1 du

brevet Krank (696,089), on peut lire ce qui suit: "L'expérience fournie par

les tubes ondulés et les tubes du type à soufflet nous porte à croire qu'un

tube ondulé ou un tube du type à soufflet à section elliptique pourrait répondre

aux exigences mécaniques relatives à un guide d'ondes, au moins dans certaines

conditions." Il est évident ici, que l'inventeur a estimé que la technique de

fabrication de gaines de câble est voisine de celle de la fabrication de guide

d'ondes. Compte tenu de ce fait, nous constations que le brevet williamson

divulgue une méthode de fabrication d'une gaine de câble constitue d'un tube

sans joint, ni couture, à paroi mince et de très grande longueur, pouvant

être enroulée sur un touret et redressée sur le lieu de pose. Il nous semble

que l'expérience présentée par les antériorités susmentionnées indique clairement

l'utilisation d'un tube souple à paroi mince, et nous donne raison de croire

que ledit tube pourrait répondre aux exigences relatives à un guide d'ondes.

 

Le demandeur a avancé l'argument qu'un nouveau produit, réalisé à l'aide

d'une méthode conventionnelle, prête à ladite méthode un caractère de brevetabilité.

Tout d'abord, il n'a pas été établi que le produit est nouveau et, de plus, nous

sommes d'avis qu'une généralisation de cet ordre ne correspond pas su critère

légal d'ingéniosité. Il est bien établi que la délivrance d'un brevet ne

peut être justifiée par l'utilisation nouvelle d'un procédé ancien, à moins

qu'il n'y ait ingéniosité ou invention dans l'adaptation dudit procédé à

son nouvel emploi, ou solution à un problème qui en empêchait la réalisation.

Nous sommes convaincus que la simple référence à un guide d'ondes ne suffit

pas à conférer au procédé l'ingéniosité nécessaire pour justifier la

délivrance d'un brevet, puisque ledit procédé, utilisant les mêmes matières,

fait exactement le même office qu'il faisait auparavant alors qu'il servait

au formage de tubes.

 

   L'inclusion, dans la réponse à la décision finale, des revendications

du produit, n'est pas admissible en vertu de l'article 46, puisque lesdites

revendications n'ont aucun lien commun avec l'objet portant le refus de

l'Examinateur, et qu'elles sont en partie des revendications qui n'on pas

été étudiées. Les revendications de la méthode modifiée qui, en fait, ne

font qu'ajouter une caractéristique au produit fini, ne peuvent rendre le

procédé brevetable en raison du motif invoqué.

 

   Nous constatons que l'affidavit du professeur Sugiura distingue la

technique qui consiste à fabriquer des dispositifs, tels que des guides

d'ondes, de celle qui sert à l'extrusion de tubes ordinaires. Cependant,

comme nous l'avons déjà fait remarqué, l'antériorité Krank partant de

l'expérience acquise par la fabrication de tubes permet d'anticiper un

dispositif qui pourrait vien répondre aux exigences relatives à un guide

d'ondes.

 

   Même si nous sommes convaincus que l'idée possède une valeur particulière

nous ne pouvons aller jusqu'à la qualifier d'invention, ni lui accorder de

monopole. Par conséquent, nous recommandons que la décidion de l'Examinateur

portant le refus, de l'Examinateur, par défaut d'établir matière brevetable par

rapport aux antériorités invoquées, soit maintenue; et que les revendications

touchant la méthode modifiée soient également refusées pour les mêmes motifs,

et comme nous l'avons déjà indiqué aucun compte n'a été tenu des revendications

du produit pour les raisons énoncées.

 

                       Le Président de la Commission d'appel des brevets

                       R.E. Thomas

 

   Nous souscrivons aux constatations de la Commission d'appel des brevets et

refaisons d'admettre toutes les revendications de la méthode. Le de-mandeur

dispose d'une période de six mois au cours de laquelle il pourra interjeter

appel de la présente décision aux termes de l'article 44 de la Loi sur les brevets.

 

                                     Telle est notre décision

 

                                     Le Commissaire des brevets

                                     A.M. Laidlaw

 

Fait à Ottawa (Ontario)

le 8 novembre 1971

 

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